La police a annoncé, dans un bref communiqué, l'inculpation de deux personnes âgées de 47 et 59 ans pour "collusion avec un pays étranger ou avec des éléments externes en vue de mettre en danger la sécurité nationale".
L'Apple Daily, critique à l'égard de Pékin, a affirmé qu'il s'agissait du rédacteur en chef du titre Ryan Law et de son directeur général Cheung Kim-hung.
Au total, cinq responsables du journal appartenant au magnat Jimmy Lai - actuellement incarcéré - ont été arrêtés jeudi quand un demi-millier de policiers ont réalisé une perquisition dans la salle de rédaction.
La police a précisé que les trois autres personnes encore en garde à vue étaient toujours interrogées et seraient présentées samedi matin à un juge.
L'Apple Daily combatif
L'Apple Daily s'est affiché combatif dans les kiosques vendredi matin, au lendemain de la spectaculaire perquisition, avec en Une un message de défi au pouvoir pro-Pékin: "Nous devons continuer".
A l'issue de cette perquisition, les journalistes ont regagné la salle de rédaction où manquaient de nombreux ordinateurs et disques durs qui avaient été saisis par la police.
Mais la rédaction a travaillé toute la nuit, sous les yeux de nombreux journalistes d'autres médias, pour permettre au quotidien créé en 1995 de paraître vendredi.
Personnes arrêtées à la Une
La rédaction en chef a décidé d'une Une sobre présentant le visage des cinq personnes arrêtées avec une ligne purement informative: "La police de la sécurité nationale perquisitionne l'Apple, arrête cinq personnes, saisit 44 disques durs de la rédaction".
En dessous, en très gros caractères jaunes, on pouvait lire "Nous devons continuer", la phrase lancée à ses employés par Cheung Kim-hung quand il a été emmené menotté par la police.
Le groupe a décidé d'imprimer 500'000 exemplaires, ce qui est six fois supérieur à son tirage normal, pariant que les Hongkongais, qui s'étaient massivement mobilisés en 2019 pour soutenir le combat démocratique, s'arracheront ce numéro historique.
afp/jpr