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En Bretagne, une rave party tourne à l'affrontement violent avec la police

Plus de 400 gendarmes tentaient samedi de disperser une rave party dans l'ouest de la France. Redon, le 19 juin 2021. [AFP - Loic Venance]
Une rave illégale en Bretagne tourne à l'affrontement violent avec la police / Le Journal horaire / 31 sec. / le 19 juin 2021
Trois jours avant la fête de la musique, la tentative de dispersion d'une rave party illégale a tourné à l'affrontement violent entre fêtardes, fêtards et gendarmes dans la nuit de vendredi à samedi à Redon, en Ille-et-Vilaine, blessant plusieurs personnes, selon les autorités.

Cinq gendarmes ont été blessés, dont deux qui ont dû être évacués à l'hôpital de Redon. Deux participants ont également été touchés. Un jeune de 22 ans a "perdu une main", a précisé le préfet d'Ille-et-Vilaine Emmanuel Berthier. Une enquête a été "immédiatement diligentée par le parquet de Rennes" sur les circonstances de "ce dramatique accident".

Malgré un arrêté du préfet interdisant tout rassemblement festif à caractère musical, "1500 personnes" avaient convergé vers Redon vendredi soir, a expliqué le préfet, et la gendarmerie est intervenue pour empêcher le rassemblement. Les heurts ont commencé vers 22h30.

Selon lui, "des heurts, des affrontements d'une extrême violence ont duré une très grande partie de la nuit, plus de sept heures". Il a évoqué "des jets de cocktail molotov, boules de pétanque, morceaux de parpaings". Emmanuel Berthier a estimé que la gendarmerie avait face à elle "des gens qui avaient un objectif, en découdre avec la force publique".

L'organisateur déplore une intervention policière excessive

"Encore une fois, les autorités ont choisi la violence en lieu et place du dialogue. Des pluies de lacrymos et de grenades se sont abattues sur une foule qui ne désirait que faire la fête... Tout cela pour avoir voulu danser", a réagi de son côté le Teknival des musiques interdites.

Ce collectif revendique le choix de la circonscription de Rennes pour cette fête, car "le procureur, Philippe Astruc, est à l'heure actuelle le plus représentatif de ces politiques de répression et de stigmatisation". L'une des personnes engagées dans le mouvement Teknival a évoqué "un acharnement" des gendarmes et "une guerre de terrain".

Hommage à Steve Maia Caniço

Des appels à rendre hommage à Steve Maia Caniço, jeune Nantais tombé dans la Loire lors de l'intervention des forces de police il y a deux ans, avaient été lancés ces jours derniers (lire encadré).

>> Lire : Vives tensions à Nantes lors d'un défilé en hommage au jeune Steve

"A la mémoire de Steve Maia Caniço, en soutien aux inculpés de la Maskarade de Lieuron (lire encadré) et pour toutes les victimes de la répression, notre seule volonté était de brandir haut et fort la musique comme étendard et comme élément indissociable de nos vies", a ajouté le Teknival des musiques interdites.

Nouvelle évacuation samedi après-midi

La foule a défié le couvre-feu de 23h lié au coronavirus. La rave party continuait samedi matin. Redon, Bretagne, le 19 juin 2021. [AFP - Loic Venance]
La foule a défié le couvre-feu de 23h lié au coronavirus. La rave party continuait samedi matin. Redon, Bretagne, le 19 juin 2021. [AFP - Loic Venance]

Samedi dans la matinée, un photographe de l'AFP a constaté que la fête avait repris. Quelque 400 gendarmes ont alors été mobilisés pour tenter d'empêcher tout accès à une zone située près de l'hippodrome de Redon, proche d'un cours d'eau.

Les festivités se sont poursuivies une partie de la journée, avant une nouvelle opération d'évacuation lancée par les forces de l'ordre vers 17h pour "faire cesser la musique". La police a eu recours à des gaz lacrymogènes pour faire partir les participants, a constaté un journaliste de l'AFP. Selon la gendarmerie, du matériel a été saisi.

Cette deuxième évacuation s'est terminée peu après "sans anicroche", a annoncé samedi soir le préfet Emmanuel Berthier, indiquant qu'il y avait eu "une dizaine d'interpellations", six blessés légers parmi les forces de l'ordre et un blessé léger côté participant, en plus de ceux de la nuit.

afp/sjaq/vic

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Résultat de l'enquête concernant la mort de Steve Maia Caniço

Vendredi, deux ans quasiment jour pour jour après la mort tragique de Steve Maia Caniço, le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc avait annoncé que, selon l'enquête, le jeune homme était tombé dans la Loire "dans le temps de l'intervention de la police" pour disperser le rassemblement auquel le jeune homme participait.

Le corps de Steve avait été retrouvé plus d'un mois plus tard et sa disparition avait déclenché une vive émotion dans la ville où des manifestants ont réclamé "Justice pour Steve", jugeant l'intervention policière disproportionnée.

Le Nouvel-An de Lieuron

Déjà en Ille-et-Vilaine, le soir du Nouvel An, en pleine crise sanitaire, une rave party avait eu lieu à Lieuron, en Ille-et-Vilaine, rassemblant 2400 personnes pendant 36 heures.

Neuf personnes ont été mises en examen et un jeune homme présenté comme l'un des organisateurs avait été incarcéré pendant plusieurs semaines.

>> Lire : La fête sauvage près de Rennes est finie, plus de 1600 verbalisations