Les cadeaux présidentiels s'échangent en aparté, loin des caméras de télévision. On ne sait donc pas si Vladimir Poutine était satisfait de la paire de lunettes de soleil, un modèle aviateur made in USA, et de la sculpture en cristal représentant un bison que lui a offert Joe Biden, ni s'il lui a rendu la politesse.
Ces présents ont une importance diplomatique et sont souvent porteurs d'un message sous-jacent. Le bison, par exemple, est le symbole de l'unité, de la résilience, de la stabilité. Ils s'échangent habituellement entre chargés de protocole.
Rares cadeaux spontanés
Mais il y a parfois des exceptions. Lors du sommet américano-russe d'Helsinki en 2018, par exemple, Vladimir Poutine a soudain sorti un ballon de football pour l'offrir à Donald Trump en pleine conférence de presse. Mais ce geste spontané et bon enfant n'en était peut-être pas un: on soupçonne Vladimir Poutine d'avoir voulu changer de sujet pour éviter toute question sur la Syrie. Il a même été soupçonné d'avoir placé un micro-espion dans le ballon... quand bien même les cadeaux présidentiels sont soigneusement contrôlés avant d'être rangés dans la collection présidentielle.
Dromadaire et dragons de Komodo
L'histoire de ces échanges présidentiels est ponctuée de cadeaux qui laissent songeur. Ainsi, le président français François Hollande avait reçu un dromadaire lors de sa visite au Mali 2013. On raconte que l'animal, finalement resté au Mali, aurait été mangé par sa famille d'accueil.
Dans le même registre, en 1990, George Bush père avait reçu de son homologue indonésien deux dragons de Komodo. Plus chanceux, les deux animaux avaient coulé des jours tranquilles dans un zoo de Cincinnati. Quant à son fils, George W. Bush, il aurait reçu lors de sa présidence près de 150 kilos de viande de mouton crue lors de sa visite en Argentine.
Ces cadeaux quelque peu incongrus ne sont pas toujours des animaux, morts ou vifs. L'ancien Premier ministre anglais David Cameron avait ainsi offert une table de ping-pong à Barack Obama, qui, en échange, avait poliment fait cadeau d'un barbecue. Citons encore le tapis en portrait tissé offert à Bill et Hillary Clinton par le président de l'Azerbaïdjan, ou encore les patins à roulette généreusement cédés en 2008 à George W Bush, encore lui, par le Premier ministre néerlandais Jan Balkenende.
Sujet radio: Katja Schaer
Adaptation web: Vincent Cherpillod