La décision a été approuvée "à l'unanimité" lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept.
Pour sanctionner le déroutement d'un vol de la compagnie Ryanair opéré dans le but d'arrêter un journaliste dissident et son amie, l'UE a notamment décidé de cesser ses importations pour certains types de potasse et ses importations de produits pétroliers produits en Biélorussie ou ré-exportés depuis l'ex-république soviétique comme le diesel, ont confié plusieurs sources. Seront également interdits d'exportation les produits pour les usines de tabac, a-t-on précisé.
>> Lire aussi : L'Union européenne adopte des nouvelles sanctions contre la Biélorussie
Les sanctions vont également interdire tout nouveau prêt bancaire à l'Etat, à la banque centrale et aux banques et entités détenues en majorité par l'Etat. Il sera également interdit de vendre certains produits financiers, notamment des titres de valeurs mobilières, des services d'investissement et des produits d'assurances.
L'UE va aussi renforcer son embargo sur les armes pour inclure les armes pour la chasse et le sport, et interdire la vente de biens à double usage et du matériel de surveillance.
Deux ministres biélorusses sanctionnés
En outre, sept personnes et une entité ont été désignées comme étant directement impliquées dans le détournement de l'avion de ligne du 23 mai dernier. Parmi elles, se trouvent notamment les ministres de la Défense, celui des Transports, et le commandant de l'armée de l'air, ainsi qu'une entité liée à la navigation aérienne
En marge de cette réunion, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept ont reçu l'opposante en exil Svetlana Tikhanovskaïa, arrivée dimanche soir à Luxembourg. Dans ce cadre, ils ont approuvé l'ajout de 78 noms et de 8 entités à la liste des responsables biélorusses déjà sanctionnés pour la répression de l'opposition. Ils seront notamment interdits de séjour et leurs avoirs dans l'UE seront saisis. Il sera en outre interdit d'accorder des financements européens aux entités concernées.
L'UE a déjà sanctionné de nombreux membres du régime dont le président Alexandre Loukachenko et son fils. Mais ces sanctions individuelles ont surtout eu pour conséquences d'accentuer la répression. "La situation ne cesse de se détériorer", a commenté un diplomate européen.
"Les sanctions ne sont pas une solution miracle, mais elles peuvent aider à mettre fin à la violence et à libérer les gens", a notamment souligné Svetlana Tikhanovskaïa.
Avec les sanctions économiques, les dirigeants de l'UE espèrent faire plier le régime. Certains veulent aller plus loin et combattre le sentiment d'impunité du président biélorusse.
ats/fgn
Washington sanctionne également
En coordination avec l'Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada, les Etats-Unis ont aussi imposé lundi des sanctions financières ciblées et des restrictions de visa à plusieurs dizaines de responsables et entités de la Biélorussie.
Le Trésor américain a notamment gelé les éventuels avoirs aux Etats-Unis de 16 personnes et cinq entités, qui se verront également barrer l'accès au système financier américain. Il s'agit notamment d'une porte-parole du président Loukachenko, de la présidente de la chambre haute du Parlement du Bélarus, ou encore du chef des services de renseignement.
De son côté, le département d'Etat américain a interdit d'entrée aux Etats-Unis 46 responsables du Bélarus -- portant à 155 le nombre de personnes visées par des restrictions de visa américain en lien avec la crise dans ce pays.