Treize candidats démocrates s'affrontent dans la course pour succéder à Bill de Blasio, le maire de la ville en poste depuis 2014 et extrêmement impopulaire.
Pour diriger la première ville des Etats-Unis, New York et ses 8 millions d'habitants, 2 femmes et 2 hommes se distinguent. Kathryn Garcia, issue de l'administration de la ville de New York. Et Maya Wiley, avocate noire spécialiste des droits civiques, étoile de la gauche du Parti démocrate. Ce serait une première d'avoir une femme à la mairie de New York.
Il y a aussi Andrew Yang, un millionnaire d'origine taïwanaise et ancien candidat à l'élection présidentielle. Enfin un candidat plus centriste, Eric Adams, Afro-Américain et ancien capitaine de police. Âgé de 60 ans, il est aujourd'hui président du quartier de Brooklyn. Né et élevé à New York, Eric Adams est un self-made man, policier durant 22 ans qui a oeuvré contre les discriminations qui minaient la police de New York.
Criminalité au centre des préoccupations
Même si les chiffres de la criminalité restent à des niveaux historiquement bas, les fusillades sont en hausse de 73% depuis le début de l'année, et une série d'incidents dans le métro a récemment fait monter la pression. "Les New-Yorkais sont préoccupés par la délinquance", relève Doug Muzzio, professeur à l'Université Baruch, "et s'ils votent en fonction de leur perception, Adams est avantagé."
Andrew Yang recueille 20% des intentions de vote dans un sondage Ipsos publié lundi, contre 28% pour Eric Adams, qui devance Kathryn Garcia (15%). La candidate progressiste Maya Wiley, soutenue par l'élue star au Congrès Alexandria Ocasio-Cortez, talonne désormais Kathryn Garcia (13% contre 15).
La préoccupation actuelle de nombre de New-Yorkais quant à l'insécurité supposée pourrait aussi jouer contre Maya Wiley, qui a proposé de couper une partie du budget de la police, comme l'ont réclamé nombre d'activistes du mouvement né après la mort de George Floyd. New York a aussi été touché de plein fouet par la pandémie, avec plus de 30'000 morts. Le chômage, la crise économique et surtout la criminalité se sont installés dans la ville qui enregistre une hausse du nombre de fusillades et d'homicides.
Un scrutin très incertain
Mais rien n'est joué, car New York a adopté cette année, pour ses primaires, le vote dit préférentiel. Les électeurs peuvent désigner cinq candidats, classés selon leurs préférences. Avec redistribution des voix quand un candidat est éliminé. Le décompte prendra du temps et le vainqueur pourrait n'être connu qu'à la mi-juillet. Une primaire "unique" dans l'histoire de la ville", selon Doug Muzzio. Le vainqueur devrait donc succéder, à la fin de l'année, au maire de New York Bill de Blasio qui termine son deuxième et dernier mandat.
Sujet radio : Raphael Grand
Adaptation web : Virginie Langerock avec AFP