![Des personnes attendent l'arrivée des ambulances à l'extérieur d'un hôpital dans la capitale de la région du Tigré, à Mekele, le 23 juin 2021. [AFP - Yasuyoshi Chiba]](https://img.rts.ch/articles/2021/image/a4pjbk-25933326.image?w=1280&h=720 "Des personnes attendent l'arrivée des ambulances à l'extérieur d'un hôpital dans la capitale de la région du Tigré, à Mekele, le 23 juin 2021. [AFP - Yasuyoshi Chiba]")
Une frappe de l'armée éthiopienne sur un marché au Tigré fait 64 morts
Au moins 64 personnes ont été tuées et 180 blessées dans une frappe aérienne menée par l'armée éthiopienne qui a touché un marché mardi à Togoga, dans la région du Tigré, a annoncé jeudi un responsable. Ce bombardement a été condamné par l'ONU.
"La frappe aérienne a eu lieu dans la zone du marché, donc beaucoup, beaucoup de personnes ont été blessées", a déclaré un membre de l'administration régionale. Ce bilan a été élaboré avec des chiffres recueillis auprès des dirigeants locaux et de la population de Togoga, a-t-il précisé.
Ce bombardement sanglant a été condamné mercredi par l'ONU, qui a demandé une "enquête rapide sur cette attaque et les actes ultérieurs privant les victimes de soins médicaux", ainsi que l'Union européenne et les Etats-Unis.
L'armée dit avoir visé des combattants
Le colonel Getnet Adane, porte-parole de l'armée éthiopienne, a de son côté assuré que les forces fédérales avaient bien mené mardi une "opération" sur le village de Togoga, mais a soutenu que celle-ci avait visé exclusivement des combattants loyaux aux anciennes autorités régionales. Il a jugé "inacceptable" d'affirmer que des civils étaient ciblés.
Selon le colonel, des combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) s'étaient réunis à Togoga, localité située à une trentaine de kilomètres, "pour célébrer ce qu'ils appellent la fête des martyrs", commémoration d'un bombardement sur la ville tigréenne d'Hawzen le 22 juin 1988 durant la guerre civile.
"Il n'est pas possible que ces [combattants], lorsqu'ils dansent armés pour célébrer leur soi-disant jour des martyrs, puissent en même temps s'appeler des civils lorsqu'ils sont ciblés dans une opération militaire. C'est inacceptable", a-t-il déclaré. "Lier cette opération à un jour de marché [...], c'est de la pure propagande."
Après des élections nationales
Ce raid aérien est intervenu au lendemain d'élections nationales en Ethiopie, qui ne se sont pas tenues dans la région du Tigré, où l'armée fédérale mène depuis novembre une opération destinée qui a renversé les autorités locales dissidentes, issues du TPLF. Depuis, Addis Abeba a installé une administration de transition au Tigré.
Cette opération militaire s'est transformée en un conflit de longue durée, marqué par de nombreux récits d'exactions sur les civils, avec des massacres, des viols et des déplacements de population.
>> Relire : L'Ethiopie affirme avoir pris le contrôle de Mekele, capitale du Tigré et La situation "effroyable" au Tigré sera discutée par l'UE lors de son sommet
afp/iar
Publié