La volonté de l'Allemagne et de la France de relancer le dialogue avec la Russie s'est heurtée à un refus de plusieurs membres de l'UE, au grand dam d'Angela Merkel.
"Il n'a pas été possible de convenir aujourd'hui que nous devrions nous rencontrer immédiatement en sommet" avec la Russie, a reconnu la chancelière à l'issue d'une longue discussion avec ses homologues de l'UE.
"Une proposition audacieuse"
Une semaine après la rencontre organisée à Genève entre le président américain Joe Biden et le président russe, Angela Merkel souhaitait organiser une rencontre avec Vladimir Poutine pour traiter des sujets d'intérêt majeur pour l'UE.
"Il ne suffit pas que le président américain parle au président russe. L'Union européenne doit également créer différents formats de discussion", avec Moscou, a expliqué jeudi la chancelière devant la chambre basse du Parlement, le Bundestag, avant de se rendre à Bruxelles.
Selon Sébastien Maillard, directeur de l'institut Jacques Delors à Paris, les Européens ont à coeur que le dialogue avec la Russie ne soit pas le seul monopole du président américain. "Le projet a probablement échoué, car il arrive un peu tôt. L'emprisonnement de l'opposant Alexeï Navalny est dans tous les esprits, il y a aussi la relation avec la Biélorussie, que soutient Vladimir Poutine, et encore la situation au Donbass. C'était une proposition audacieuse", estime-t-il vendredi dans La Matinale.
Le président Vladimir Poutine s'est quant à lui déclaré jeudi "partisan" d'un mécanisme pour un dialogue et des contacts avec l'UE, a annoncé son porte-parole Dmitri Peskov.
Mais le projet a divisé les Etats membres et le consensus n'a pas été trouvé. Les Etats baltes, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas sont opposés à la reprise du dialogue avec un dirigeant russe qui multiplie les actions agressives contre les pays de l'UE et ceux de son voisinage.
gma avec afp
Les regrets du Kremlin
Le Kremlin a dit avoir appris "avec regret" le rejet par l'Union européenne d'une relance du dialogue avec la Russie par un sommet avec le président russe Vladimir Poutine.
"Le président Poutine reste d'une manière générale favorable à l'établissement de relations de travail entre Moscou et Bruxelles", a ajouté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.