En France, abstention et échec des partis d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen lors des élections régionales
Après la fermeture des derniers bureaux de vote à 20h00, la participation des quelque 48 millions d'électeurs appelés aux urnes dimanche s'établit à environ 33% en France métropolitaine, au même niveau qu'au premier tour, et bien en dessous des 55,57% de 2015.
Marquant une envolée vertigineuse par rapport à 2015, l'abstention atteint quelque 66% (66,7% au premier tour, 41,59% au second tour de 2015), malgré les appels au vote répétés de la classe politique entre les deux tours.
La PACA, région très observée
Si les sondages prédisaient avant le premier tour du 20 juin une victoire du RN en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), le parti de Marine Le Pen et son candidat Thierry Mariani (ex-LR devenu RN) voient la victoire filer à son frère ennemi Renaud Muselier, président LR sortant.
Renaud Muselier engrange 53% à 55% des suffrages contre 44% à 46% pour Thierry Mariani, selon les sondages à la sortie des bureaux de vote. Dans cette région, la participation a grimpé de quatre points entre les deux tours.
Les sortants réélus
La prime aux présidents de région sortants, tous réélus, profite à plein à la droite classique, qui semblait pourtant prise en étau entre le RN et LREM.
Dans les Hauts-de-France, l'ex-LR Xavier Bertrand, par ailleurs candidat à la présidentielle de 2022, annoncé à plus de 51%, devance de quelque 25 points son adversaire du RN Sébastien Chenu, aux alentours de 26%. Immédiatement après 20h00, le sortant s'est dit prêt à aller à "la rencontre de tous les Français".
En Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez écrase le match, à plus de 54% face à la liste d'union de la gauche emmenée par Fabienne Grebert, donnée à 32-33%, tandis qu'en Normandie Hervé Morin (LR/UDI/MoDem) l'emporte à quelque 44% contre 25% à Mélanie Boulanger (PS/EELV/Générations).
En Ile-de-France, Valérie Pécresse (ex-LR, Libres!), arrivée largement en tête du premier tour, a remporté le second tour, devant la gauche emmenée par l'écologiste Julien Bayou.
L'ancienne ministre, qui dirige depuis six ans la région la plus peuplée du pays, est créditée de 45,5% des voix contre 32,5% à la liste de gauche qui rassemble Julien Bayou, Audrey Pulvar (PS) et Clémentine Autain (La France insoumise).
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Dans la lignée du premier tour, la gauche sort aussi requinquée de ce scrutin et maintient ainsi son ancrage local. Alain Rousset (PS), président de région depuis 1998, a ainsi obtenu un cinquième mandat en Nouvelle-Aquitaine, avec près de 40% des voix et sans s'allier avec EELV.
En Occitanie, la socialiste Carole Delga a également été confortablement reconduite par les électeurs avec plus de 57%, tout comme les camarades de parti François Bonneau en Centre-Val de Loire, et Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté, au terme d'une campagne qui s'annonçait pourtant difficile.
En Bretagne, région emblématique pour la majorité présidentielle qui y avait obtenu parmi ses meilleurs scores à la présidentielle, le président socialiste sortant Loïg Chesnais-Girard sort en tête avec près de 30% des voix. Mais, après avoir fait cavalier seul en refusant tout accord avec EELV comme LREM, il ne devrait avoir qu'une majorité relative.
Faible score pour le parti présidentiel
Quant à la majorité présidentielle, absente au premier tour en PACA, éliminée dans les Hauts-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes ou en Occitanie, elle confirme ses faibles étiages là où elle a pu concourir. Les ministres Brigitte Klinkert (Grand Est), Geneviève Darrieussecq (Nouvelle-Aquitaine) ou encore Marc Fesneau (Centre-Val de Loire) ne sont pas parvenus à remobiliser leur électorat.
Alors que l'échec de la majorité alimente les rumeurs de remaniement, 32% des Français le souhaitent "dans les semaines qui viennent", selon un sondage Ipsos SopraSteria pour France TV, Radio France et LCP publié dimanche.
afp/vajo
Les départementales aussi marquées par l'abstention
Dans l'ombre des régionales, les départementales ont été logiquement marquées par une abstention massive équivalente au premier tour, et des équipes sortantes issues des partis de droite et de gauche largement en tête, comme le ministre des Outre-mers Sébastien Lecornu dans son canton de l'Eure.
Le Rassemblement national (RN) espère toutefois progresser dans les Pyrénées-Orientales, dont il dirige le chef-lieu Perpignan. Le Parti communiste est, lui, en situation difficile dans son fief du Val-de-Marne.
Outre-mer, ce second tour concerne La Réunion, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Mayotte, suivant leur organisation territoriale propre.