Les raids, survenus dans la nuit, ont été menés selon le Pentagone en représailles aux attaques répétées ayant visé ces derniers mois les intérêts américains en Irak et imputées par les Etats-Unis aux factions irakiennes fidèles à l'Iran, ennemi de Washington.
En outre, ils sont intervenus au moment où des efforts diplomatiques sont en cours pour tenter d'obtenir le retour des Etats-Unis à l'accord sur le nucléaire iranien, et ainsi essayer de sauver ce pacte (voir encadré).
Centres opérationnels
Sur ordre du président Joe Biden, l'armée de l'air américaine a ciblé des centres opérationnels et des dépôts d'armes dans deux endroits en Syrie et un endroit en Irak, des installations utilisées par des milices soutenues par l'Iran, a précisé le Pentagone.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les raids ont détruit un entrepôt et une position de milices irakiennes membres du Hachd al-Chaabi près de la ville de Boukamal, dans l'est syrien non loin de la frontière irakienne.
Au moins sept combattants irakiens ont été tués et six blessés, a affirmé cette ONG ayant un vaste réseau de sources en Syrie, pays en guerre depuis 2011 où plusieurs milices armées étrangères, notamment d'Irak, ont combattu au côté du régime de Bachar al-Assad.
"Nous vengerons le sang de nos martyrs"
A Bagdad, le Hachd al-Chaabi, fer de lance de l'anti-américanisme en Irak, a reconnu dans un communiqué la mort d'une "poignée de combattants" dans des frappes américaines en Irak.
"Nous vengerons le sang de nos martyrs. Nous avons déjà dit que nous ne resterions pas silencieux face à la présence des forces d'occupation américaines qui va à l'encontre de notre constitution et du vote des députés", a-t-elle averti.
La coalition faisait allusion au vote du Parlement irakien en janvier 2020 - jamais mis en oeuvre - réclamant l'expulsion des 2500 soldats américains toujours déployés en Irak et qui faisaient partie d'un contingent plus important venu prêter main forte aux forces irakiennes dans la guerre contre les djihadistes.
afp/gma
L'Irak dénonce une "violation flagrante"
Le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a dénoncé lundi les frappes américaines, estimant qu'il s'agissait d'une "violation flagrante de la souveraineté" de son pays.
"Nous réitérons notre refus de voir l'Irak comme un terrain pour régler les comptes et sommes attachés à notre droit d'empêcher que (le pays) ne soit utilisé comme un champ d'agressions et de représailles", a ajouté Moustafa al-Kazimi dans un communiqué de son bureau, en appelant à "la retenue et à éviter l'escalade".
Une action "nécessaire", selon les USA
Les frappes de dimanche constituent "une action nécessaire, appropriée et délibérée pour limiter le risque d'escalade, mais aussi pour envoyer un message de dissuasion clair et sans ambiguïté", a indiqué le porte-parole du Pentagone.
L'Iran est sous le coup d'une série de sanctions économiques américaines à cause de son programme nucléaire, soupçonné par Washington d'avoir des visées militaires. La République islamique est également accusée par les Etats-Unis de violations des droits humains et de soutien au terrorisme.
Les frappes américaines interviennent au moment où plusieurs pays tentent de faire revenir les Etats-Unis au sein de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien de 2015, dont l'ancien président américain Donald Trump avait unilatéralement retiré son pays en 2018.