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La chasse "traditionnelle" à la glu définitivement interdite en France

Malgré les protestations des chasseurs français, usant de l'appel à la tradition, la chasse à la glu a été définitivement interdite lundi par la justice française. [AFP - Jean-Christophe Milhet]
La chasse "traditionnelle" à la glu définitivement interdite en France / Le Journal horaire / 23 sec. / le 28 juin 2021
La chasse des oiseaux à la glu a définitivement été jugée illégale lundi en France par le Conseil d'Etat, plus haute instance administrative du pays. Il met un terme à des années de bataille entre partisans et adversaires de cette méthode controversée.

La chasse à la glu, méthode dite "traditionnelle", est pratiquée dans cinq départements du sud-est de la France. Destinée aux grives et aux merles, elle consiste à piéger des oiseaux sur des tiges enduites de colle. Les oiseaux ainsi capturés sont mis en cage et servent, en chantant, à en attirer d'autres pour les chasseurs.

Les défenseurs de l'environnement se battent depuis des années en justice pour la faire interdire, dénonçant une méthode "cruelle" et non-sélective qui conduit à la capture d'autres oiseaux que ceux visés, y compris des espèces protégées. Pour leur part, les chasseurs assurent que les oiseaux capturés par erreur sont nettoyés et relâchés.

Dommages "irrémédiables"

L'usage de cette technique est rendu possible par des décrets gouvernementaux français qui accordent des dérogations au motif de la tradition. Saisi à de nombreuses reprises pour faire annuler ces décrets, le Conseil d'Etat avait fini par se tourner vers la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), pour savoir si elle était conforme à la directive "oiseaux" de l'Union européenne.

Or, la CJUE avait estimé en mars que cette technique de piégeage causait un dommage "irrémédiable" à tous les oiseaux capturés. "En dépit d'un nettoyage, les oiseaux capturés subissent un dommage irrémédiable, les gluaux étant par nature susceptibles d'endommager le plumage de tous les oiseaux capturés", estimait la CJUE.

"Pas de preuves suffisantes" fournies par les chasseurs

Dans la foulée de cet avis, le Conseil d'Etat a définitivement annulé toutes les dérogations accordées pour cette chasse, jugée "contraire au droit européen". Dans un communiqué, il estime que "ni le gouvernement, ni la fédération de chasseurs n'ont apporté de preuves suffisantes" permettant d'affirmer que d'autres espèces ne sont pas piégées ou que "les oiseaux capturés accidentellement ne subiraient que des dommages négligeables".

Par ailleurs, il estime que "le seul objectif de préserver ces traditions ne suffit pas à justifier une dérogation aux interdictions de principe que pose la directive" européenne et qu'il n'a pas été démontré qu'aucune alternative ne serait possible.

ats/jop

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