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En Ethiopie, les forces rebelles ont pénétré dans Mekele, capitale du Tigré

Les rebelles du Tigré reprennent leur capitale aux troupes gouvernementales
Les rebelles du Tigré reprennent leur capitale aux troupes gouvernementales / 19h30 / 2 min. / le 29 juin 2021
Les forces loyales aux anciennes autorités dissidentes du Tigré sont entrées lundi dans Mekele, la capitale de cette région d'Ethiopie. L'administration intérimaire a quitté la ville et le gouvernement a décrété un "cessez-le-feu" après près de huit mois de combat.

Les Forces de défense du Tigré (TDF), loyales aux autorités locales dissidentes du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), "ont pris le contrôle de la capitale", a déclaré un membre de l'administration, qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.

Le gouvernement fédéral n'a fait aucun commentaire, se contentant de décréter en début de soirée un "cessez-le-feu unilatéral", selon plusieurs médias d'Etat. Cette journée pourrait ainsi dessiner un tournant dans le conflit.

"Afin que les agriculteurs puissent cultiver paisiblement, que l'aide humanitaire puisse être distribuée en dehors de toute activité militaire, que les forces résiduelles du TPLF puissent reprendre le chemin de la paix (...), un cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel a été décrété à compter d'aujourd'hui, 28 juin, jusqu'à la fin de la saison des cultures", a annoncé le gouvernement.

Scènes de liesse

Les TDF ont lancé une offensive la semaine dernière, au moment où se tenait dans une grande partie du reste du pays des élections nationales très attendues dont les résultats n'ont pas encore été annoncés.

Leur entrée dans Mekele a déclenché des scènes de liesse, des soldats tirant en l'air en signe de célébration, des habitants sortant dans la rue en brandissant le drapeau tigréen, de couleur rouge frappé d'une étoile.

Un responsable de l'ONU a déclaré que les soldats gouvernementaux avaient démantelé les équipements satellite de plusieurs agences de l'ONU à Mekele, tentant visiblement réduire au maximum les communications.

"Cet acte viole les privilèges et l'immunité de l'ONU ainsi que les règles du droit international humanitaire sur le respect des biens de l'aide humanitaire. Je condamne cette action dans les termes les plus forts", a déclaré sur Twitter la directrice exécutive de l'Unicef Henrietta Fore.

>> Lire : La situation "effroyable" au Tigré sera discutée par l'UE lors de son sommet

Un conflit de longue durée

Le Tigré, au nord de l'Ethiopie, est en proie aux combats depuis le lancement en novembre 2020 par le Premier ministre Abiy Ahmed d'une opération militaire pour renverser les autorités locales dissidentes. La capitale Mekele avait été prise par l'armée fédérale le 28 novembre 2020, trois semaines après le lancement de cette offensive.

Cette opération de "maintien de l'ordre" avait été décidée après que les forces pro-TPLF ont attaqué des bases militaires, avait justifié Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019.

Et malgré la victoire proclamée après la chute de Mekele, les combats n'ont jamais cessé entre les forces TDF et l'armée fédérale éthiopienne, épaulée par des troupes des autorités régionales voisines de l'Amhara et l'armée de l'Erythrée.

Ainsi, l'opération militaire, annoncée comme brève, s'est transformée en conflit de longue durée, marqué par de nombreux récits d'exactions sur les civils qui ont suscité l'indignation de la communauté internationale.

Les près de huit mois de combats ont placé au moins 350'000 personnes en situation de famine dans la région, selon l'ONU, ce que conteste le gouvernement éthiopien.

afp/jop

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