L'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires, promesse de campagne du président Emmanuel Macron, est attendue depuis des années en France par les associations LGBT notamment, et a été combattue par certains mouvements conservateurs.
Au terme de près de deux ans de débats parlementaires, la loi a été validée par 326 voix contre 115 et 42 abstentions, par-delà les clivages partisans. Le gouvernement table sur de premiers "parcours de PMA" dès la fin de l'été et de premiers enfants conçus ainsi avant fin 2021.
Plusieurs pays européens offrent déjà la possibilité à des couples de femmes et à des femmes célibataires d'avoir recours à la PMA: la Suède, la Finlande, le Danemark, la Grande-Bretagne et l'Irlande, le Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), ainsi que l'Espagne et le Portugal.
Un soutien en hausse
En France, le soutien de l'opinion à l'ouverture de la PMA augmente au fil des années: 67% des Françaises et Français y sont désormais favorables, selon un récent sondage Ifop pour l'association des familles homoparentales.
"C'est un beau jour pour notre pays", a salué mardi le ministre de la Santé Olivier Véran, qui s'est félicité d'un "engagement tenu", au terme de quelque 500 heures de débats au Parlement.
Un recours auprès du Conseil constitutionnel de députés de droite notamment pourrait cependant retarder de quelques semaines la promulgation de la loi.
Une réforme qui a pris du retard
Evoquée par l'ex-président français François Hollande, puis promise par Emmanuel Macron, la première et probablement seule grande réforme de société du quinquennat en cours a pris du retard notamment en raison de la crise du Covid-19, faisant "perdre" des chances de grossesse à certaines, déplorent ces associations.
A l'inverse, le mouvement conservateur Manif pour tous dénonce "un passage en force" avec le refus "systématique" de "toute modification du projet initial". Avec d'autres associations et le soutien de l'épiscopat catholique, le mouvement a mobilisé au fil des mois des dizaines de milliers de personnes contre "la PMA sans père".
Ce vaste texte prévoit également une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets complexes comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
afp/ther