Il y a 30 ans, l'Afrique du Sud mettait fin au régime d'apartheid
L’Afrique du Sud reste la société la plus inégalitaire au monde, selon la Banque mondiale. Même si ces trois décennies ont vu l’émergence d’une bourgeoisie noire, les inégalités raciales restent bien présentes. Plus de deux tiers des Noirs continuent à vivre dans la pauvreté.
L'apartheid a pourtant pris fin il y a 30 ans. En février 1990, le président Frederik de Klerk, au pouvoir depuis cinq mois, stupéfiait le pays en légalisant l'opposition noire. Nelson Mandela est libéré le 11 février de cette année, après 27 ans de prison. Un an et demi plus tard, le 30 juin 1991, le système de ségrégation raciale est officiellement aboli.
Union de colons
Ignorant la majorité noire, l'Afrique du Sud contemporaine est née "entre Blancs" en 1910, de l'union des colons britanniques et des Afrikaners (ou Boers), d'origine hollandaise.
L'apartheid, ou "séparation" en afrikaans, a systématisé à partir de 1948 la ségrégation pratiquée depuis le 17e siècle par les premiers colons néerlandais.
Le système, institué par le Parti national (PN) qui a dominé la vie politique du pays de 1948 à 1994, reposait sur trois piliers: la loi sur la classification de la population, la loi sur l'habitat séparé et la loi sur la terre.
Bus réservés aux Blancs
Les habitants étaient classés dès leur naissance en quatre catégories: Blancs, Noirs, Métis ou Indiens.
Dans la vie quotidienne, des panneaux réservaient aux Blancs des bus, des restaurants, des guichets ou encore des plages. Les mariages mixtes et les relations sexuelles interraciales étaient interdits. Les Noirs avaient accès à une éducation ou à des soins de moindre qualité.
L'essentiel du territoire (87%) était réservé aux Blancs. Quelque 3,5 millions de personnes ont été expulsées de force et les Noirs relégués dans des "townships" (cités dortoirs) et des "bantoustans" (réserves ethniques). La question de la redistribution des terres est encore brûlante aujourd'hui.
afp/gma