Jeudi matin, 100 coups de canon ont résonné à Pékin pour marquer le centenaire. La patrouille acrobatique de l'armée de l'air, composée d'avions de chasse, a survolé la place Tiananmen, traçant dans le ciel des gerbes colorées rouge, jaune et bleu.
Des hélicoptères ont également formé le chiffre "100", tandis que d'autres portaient un drapeau du parti, faucille et marteau jaunes sur fond rouge.
Mise en garde
Le dirigeant le plus puissant depuis Mao Zedong n'a pas manqué de mettre en garde les "forces étrangères hostile". "Jamais le peuple chinois ne tolérera de harcèlement de la part des forces étrangères". Quiconque se risquerait à de telles manœuvres finirait "ensanglanté contre la grande muraille d'acier composée de 1,4 milliard de Chinois", a lancé Xi Jinping sous les acclamations du public.
"Le temps où le peuple chinois pouvait être foulé aux pieds est à jamais révolu", a-t-il ajouté, faisant référence à l'ère de semi-colonisation du pays par les puissances étrangères à laquelle le Parti communiste se targue d'avoir mis un terme.
Au travers de son discours Xi Jinping s'est attaché à fusionner Nation et Parti – indissociables a-t-il rappelé – tout en enjoignant à rester fidèle au marxisme-léninisme.
De l'extrême gauche à l'extrême droite
Politologue chinois, Wu Qiang a souligné dans La Matinale de jeudi le changement radical du régime ces dernières années: "D'un parti révolutionnaire d'extrême gauche, le Parti communiste chinois est devenu un parti bureaucratique, capitaliste, ultra-nationaliste d'extrême droite, une tendance renforcée avec l'arrivée de Xi Jinping il y a 9 ans".
"L'essence du parti désormais, c'est d'éliminer toute possibilité de soulèvement ou de révolution. C'est une différence fondamentale avec l'ère de Mao. A l'époque, le parti menait et encourageait la révolution en permanence. Xi se réclame de Mao, mais sa principale différence avec Mao est à l'image de la transformation du parti, ce n'est pas un leader d'extrême-gauche révolutionnaire, mais un leader d'extrême-droite nationaliste", a ajouté le politologue.
Propagande
Le centenaire du PCC fait l'objet depuis des mois d'une intense campagne de propagande. Lundi, un grand spectacle à la nord-coréenne a été organisé au stade olympique de Pékin, relatant la révolution chinoise ou encore la maîtrise du Covid-19.
Les médias de Pékin ne se privent pas de mettre cette victoire contre l'épidémie sur le compte du système autoritaire en vigueur, par contraste avec le chaos épidémique des démocraties occidentales.
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Michael Peuker/lan
Hong Kong bouclée
Jeudi marque également le 24e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, une date qui fait habituellement l'objet de manifestations anti-Pékin. Après l'imposition par la Chine d'une loi sur la sécurité nationale à l'ex-colonie britannique l'an dernier, la police hongkongaise a interdit cette année tout rassemblement.
Elle a mobilisé 10'000 hommes pour faire respecter l'interdiction, justifiée officiellement par le coronavirus.