Elles font suite à la découverte de plus d'un millier de tombes anonymes près d'anciens pensionnats pour autochtones. "C'est inacceptable et injuste que des actes de vandalisme et incendies criminels aient lieu à travers le pays, y compris contre des églises catholiques", a fustigé le Premier ministre canadien.
C'est inacceptable et injuste que des actes de vandalisme et incendies criminels aient lieu à travers le pays, y compris contre des églises catholiques
A Winnipeg, une statue représentant la reine Victoria, datant de 1904, a été recouverte de peinture rouge devant l'Assemblée législative du Manitoba avant d'être renversée. Elle a ensuite été laissée au sol, sous un drapeau canadien, sur lequel était inscrit en anglais "Nous étions des enfants", selon Radio Canada.
Sa tête aurait été arrachée et lancée dans une rivière, selon cette même source. Une autre, représentant la reine Elizabeth II, a également été renversée.
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Des églises également visées
A Calgary (Alberta, ouest), au moins dix églises ont été vandalisées, avec de la peinture orange et rouge. "Les empreintes de mains, le nombre '215' et d'autres marques suggèrent que le vandalisme était une réponse aux tombes trouvées récemment dans d'anciens pensionnats", a commenté la police, qui enquêtait à ce sujet.
En outre, huit églises ont été incendiées depuis la découverte à la fin mai de 215 tombes anonymes près d'un ancien pensionnat autochtone en Colombie-Britannique. Ces découvertes ont ravivé le traumatisme vécu par quelque 150'000 enfants amérindiens, métis et inuits, coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture et enrôlés de force jusque dans les années 1990 dans 139 de ces pensionnats à travers le pays (lire encadré).
ats/vajo
"Des Suisses étaient aussi impliqués dans l'horreur"
Dans le quotidien Blick, l'historien lucernois Manuel Menrath affirme samedi que "les Suisses ont également été impliqués dans l’horreur" des charniers contenant d'enfants membres des "Premières nations", comme elles sont communément appelées au Canada.
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En marge de ses recherches, il a remarqué un thème récurrent: "Les autochtones m’ont dit à maintes reprises qu’ils avaient eu affaire à des éducateurs suisses dans les pensionnats."
Impliqués dans la rééducation des enfants
Toutefois, Manuel Menrath ne dispose pas de données fiables pour savoir dans quelle mesure les Suisses étaient impliqués dans la rééducation des enfants autochtones.
L’historien est décidé à enquêter, tout en déclarant d’ores et déjà: "La Suisse doit reconnaître sa complicité dans l’histoire coloniale. Le génocide culturel des populations autochtones fait partie de l’histoire du pays."
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Près d’un demi-million de Suisses ont déménagé en Amérique du Nord entre 1700 et 1914. En 1871, le Canada comptait 3000 Suisses, en 1981, ils étaient 76'310, selon l’historien des migrations Leo Schelbert.