"Il est regrettable que, malgré toutes les possibilités, il n'y ait toujours pas de compromis", a estimé vendredi soir un haut responsable de la Mission de l'ONU en Libye (MANUL), Raisedon Zenenga, achevant la réunion. Les Libyens "vont certainement être déçus", a-t-il aussi dit, laissant entendre que l'instance politique a perdu en crédibilité.
Malgré cinq jours de discussions, au lieu des quatre prévus, et plusieurs formats pour tenter de débloquer les divisions, les dizaines de représentants du LPDF n'ont pas arraché d'accord. Pire, un comité établi pour rapprocher les divergences n'a pu soumettre au vote de la plénière une proposition.
Discussions tendues
Tout au long de la semaine, les discussions près de Genève auront été très tendues. L'ONU a, elle, dû à plusieurs reprises recadrer les membres du LPDF. Certains d'entre eux, qui avaient approuvé il y a quelques mois une feuille de route pour des élections en décembre, ont remis en cause le calendrier du scrutin.
De nouvelles propositions ont été lancées. Certaines étaient conformes à la feuille de route et d'autres non, affirme Raisedon Zenenga, qui facilitait les pourparlers en l'absence de l'émissaire de l'ONU Jan Kubis, qui s'est exprimé à plusieurs reprises à distance en raison de son infection au coronavirus.
Un compromis
Ces oppositions pourraient provoquer une nouvelle crise politique en Libye. Le LPDF devait relayer auprès de la Chambre des représentants un compromis qui aurait dû permettre d'avaliser une loi électorale cette semaine. De quoi laisser de la marge de manoeuvre à la Commission électorale pour préparer le scrutin présidentiel et législatif d'une Libye unifiée après plusieurs années de conflit.
Le Premier ministre provisoire Abdelhamid Dbeibah avait pourtant réaffirmé la semaine dernière devant la communauté internationale sa résolution pour garantir les élections.
ats/ebz
Militaires étrangers et mercenaires ciblés
Les Libyens se sont retrouvés près de Genève quelques jours après une seconde conférence internationale sur leur pays, à laquelle le conseiller fédéral Ignazio Cassis avait participé. Les différents pays, à l'exception d'une réserve turque, avaient appelé au retrait des mercenaires présents de chaque côté du conflit.
La cheffe de la diplomatie libyenne Najla al-Mangoush avait estimé que des centaines de Syriens pourraient quitter son pays prochainement. Mais selon l'ONU, les militaires étrangers et mercenaires seraient environ 20'000.
Il y a notamment des Turcs dans l'ouest et des Russes à l'est. Ils ont combattu aux côtés des troupes du gouvernement d'union nationale (GNA), pour les premiers, ou de l'armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar. Désormais, le gouvernement provisoire unifié, à la tête duquel Abdelhamid Dbeibah avait été désigné il y a quelques mois lors de la précédente réunion du LPDF en Suisse, pilote la Libye.