"Sous réserve que nous ayons une garantie à toute épreuve que la sécurité de notre peuple ne sera pas compromise par une deuxième série d'invasions, nous acceptons un cessez-le-feu de principe", affirme dimanche un communiqué signé du "gouvernement du Tigré". Néanmoins, poursuit le texte, "avant qu'un accord de cessez-le-feu ne soit formalisé, les problèmes épineux suivants doivent être résolus".
Appel à rétablir les autorités renversées
Les rebelles, qui contrôlent désormais largement cette zone du nord de l'Ethiopie, exigent notamment le retrait des forces érythréennes et amhara. Celles-ci soutiennent l'armée éthiopienne dans l'opération militaire qu'elle mène depuis huit mois contre l'ancien gouvernement régional. Ce "gouvernement du Tigré" demande également la réinstauration de ces autorités considérées comme dissidentes par Addis Abeba.
Le Tigré est le théâtre de combats depuis que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée, début novembre 2020, pour renverser le gouvernement local issu du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Le prix Nobel de la paix 2019 accusait ces dirigeants d'avoir orchestré des attaques sur des bases militaires.
Cesssez-le-feu unilatéral d'Addis Abeba
Les forces pro-TPLF (Forces de Défense du Tigré, TDF) ont repris le 28 juin la capitale régionale, Mekele. Le gouvernement fédéral, de son côté, a décrété un "cessez-le feu unilatéral". Mais les TDF ont poursuivi leur progression et repris le contrôle d'une grande partie du territoire tigréen, à l'exception de zones de l'ouest et du sud de la région annexées par les forces des autorités régionales voisines de l'Amhara.
Craintes face à l'instabilité régionale
De nombreux pays et l'ONU ont appelé au respect du cessez-le-feu, afin notamment de pouvoir acheminer de l'aide humanitaire à la population.
Samedi encore, le Soudan a exhorté "toutes les parties en Ethiopie voisine à arrêter les combats et à revenir à la table des négociations". Il a mis en garde contre l'instabilité régionale. "Le gouvernement soudanais est profondément préoccupé par les développements en Ethiopie, qui pourraient avoir un impact négatif sur la stabilité régionale", a-t-il déclaré dans un communiqué.
afp/oang