Une demi-heure avant la fin de l'ultimatum, un convoi d'une dizaine de voitures a quitté à vive allure la résidence de Jacob Zuma. Il n'a été ni vu ni entendu, mais jusque tard dans la soirée, bien après le couvre-feu fixé à 21h, des dizaines de partisans ont chanté et dansé, certains portant des bandeaux traditionnels en peau de bête.
C'est finalement par un tweet que la nouvelle est tombée: "Le président Zuma a décidé de se conformer à l'ordre d'incarcération. Il est en route vers un établissement correctionnel", a déclaré la fondation qui le représente. Le ministère de la Police a confirmé peu après qu'il avait été "placé en détention".
Ce n'est pas "un aveu de culpabilité", a toutefois souligné son porte-parole. L'ex-président a été condamné pour avoir évité obstinément de répondre aux questions d'une commission d'enquête sur la corruption.
Réexamen de la peine lundi
Familier des tribunaux, Jacob Zuma a obtenu que la Cour constitutionnelle réexamine sa sentence lundi prochain. Il avait aussi réclamé la suspension de son arrestation d'ici là, mais la décision du tribunal doit être rendue vendredi. Ces recours en justice ont fait planer l'incertitude sur son incarcération.
La police elle-même avait laissé entendre ces derniers jours qu'elle pourrait renoncer à l'arrêter. Dans un courrier adressé à la Cour constitutionnelle, elle avait annoncé qu'elle n'interviendrait pas avant l'aboutissement des recours judiciaires.
Englué dans des scandales, Jacob Zuma avait été poussé à la démission en 2018. Son successeur Cyril Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille.
agences/br