L'adjoint à la transformation de l'espace public de la mairie de Paris David Belliard (Europe Écologie-Les Verts, EELV) a annoncé une généralisation des zones limitées à 30km/h, qui occupent déjà de larges pans de la ville, en saluant "une grande victoire culturelle" pour les écologistes.
L'ancien candidat des Verts à la mairie a rappelé qu'il s'agissait d'un engagement de campagne repris par l'actuelle maire de Paris Anne Hidalgo lors de sa réélection en 2020. "Je réalise noir sur blanc ce qu'il y a d'écrit sur l'accord de mandature", a-t-il dit.
Davantage de sécurité et moins de bruit
"L'enjeu, c'est de diminuer la place de la voiture, ce qui passe par la baisse de la vitesse", explique l'élu écologiste.
Les bénéfices avancés par la mairie sont la sécurité routière, notamment pour les piétons, les cyclistes, les enfants et les seniors. "Le risque de décès est 9 fois moins important à 30 km/h qu'à 50 km/h et les blessures sont beaucoup plus légères", argumente la Ville dans une synthèse motivant sa décision.
Le second objectif est la réduction des nuisances sonores. Enfin, la diminution de la vitesse permettra aussi de diminuer la largeur des chaussées, et donc "d'améliorer la qualité de vie sur l'espace public", estime encore la Ville.
Accélération vers la mobilité douce
Ainsi, après les "coronapistes" - réseau d'environ 60km de pistes cyclables nées durant la crise sanitaire pour favoriser les déplacements en vélo, d'abord prévues comme temporaires puis pérennisées en septembre par la maire socialiste de la ville Anne Hidalgo - puis une réforme du stationnement qui prévoit de rendre payant dès l'année prochaine le stationnement pour les deux-roues motorisés thermiques, la ville de Paris accélère le pas vers la mobilité douce.
Mais cette nouvelle mesure pourrait à nouveau susciter l'ire des automobilistes et de l'opposition de droite. Celle-ci a déploré une "annonce brutale". "On l'avait vu venir, mais pas aussi vite et on pensait qu'il y aurait un vrai débat", a regretté l'élu Les Républicains Aurélien Véron.
"Passer à 30, ça va vraiment être un corbillard", regrette-t-il encore, disant craindre pour les interventions des secours.
afp/jop
Périphérique non concerné et période d'adaptation
Le boulevard périphérique, que la Ville voudrait faire passer à 50 km/h, restera limité à 70 km/h. Les boulevards de ceinture dits "des maréchaux", deux portions des quais de Seine, certaines voies des bois de Boulogne et Vincennes, quelques grands axes de l'ouest parisien (Champs-Elysées, Foch, Grande Armée, rue Royale), du XIIe (est) et du XIVe (sud) resteront limités à 50 km/h. Même si l'équipe de David Belliard espère "rouvrir les discussions" ultérieurement avec la préfecture, qui a donné son accord.
La mesure entrera en vigueur le 30 août, le temps pour la mairie de déployer les panneaux aux portes de la capitale pendant l'été, synonyme de tolérance. La période a été choisie à dessein, "l'acculturation" étant "plus facile pendant l'été" quand une partie des Parisiens sont en vacances et le trafic moins dense.
Selon une consultation menée fin 2020 par la Ville, "59% des Parisiens sont favorables à la réduction de la vitesse à 30km/h dans les rues de la capitale à la condition que certains axes restent à 50 km/h". Les Franciliens favorables sont en revanche minoritaires (36%).