Pour des raisons qui font débat, l'Estonia, un ferry de 155 mètres de long, avait sombré en moins d'une heure dans la nuit du 27 au 28 septembre 1994 entre Tallinn et Stockholm, avec 989 personnes à bord, essentiellement suédoises et estoniennes.
"L'enquête a commencé", a indiqué vendredi le bureau d'enquêtes et d'analyses suédois. La veille, le brise-glace estonien Eva 316 et le navire de recherche suédois Electra avaient quitté leurs ports respectifs et convergé près du site de l'épave, qui se trouve dans les eaux internationales.
Avant le début des plongées et en signe de respect pour les victimes de l'accident, une cérémonie religieuse rassemblant des évêques des Eglises de Suède, d'Estonie, de Lituanie et de Finlande a eu lieu à bord d'un navire de gardes-côtes estoniens.
Un trou dans la coque
"Utiliser les instruments technologiques d'aujourd'hui [...] pour enquêter sur l'épave du MS Estonia est une tentative de combler les lacunes" autour des raisons du naufrage, a déclaré l'archevêque de l'Eglise luthérienne de l'Estonie. Cette pré-enquête vise notamment à examiner la position du bateau et les conditions du fond marin.
Une commission d'enquête internationale avait conclu en 1997 à une défaillance du système de verrouillage de la porte de proue du ferry, ce qui avait permis à l'eau de s'engouffrer sur le pont réservé aux voitures.
Mais un documentaire diffusé en septembre 2020 avait mis en doute la version officielle. Des images filmées par un sous-marin télécommandé avaient dévoilé un trou de quatre mètres dans la coque de l'épave, jusque-là inconnu. Selon des experts cités dans le documentaire, seule une force massive venue de l'extérieur aurait pu provoquer la brèche de quatre mètres.
ats/vkiss