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Record de vaccinations en France, malgré la grogne soulevée par les annonces du président

Emmanuel Macron impose la vaccination au personnel soignant et le pass sanitaire dans la plupart des lieux publics.
Emmanuel Macron impose la vaccination au personnel soignant et le pass sanitaire dans la plupart des lieux publics. / 19h30 / 2 min. / le 13 juillet 2021
Le record de vaccinations journalières contre le Covid-19 a été battu mardi en France avec 792'339 injections à 18h, a indiqué le Premier ministre Jean Castex, au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron pour accélérer la campagne. Ce durcissement a aussi soulevé l'ire de certains milieux.

Aller au restaurant, dans un café, au cinéma ou au théâtre, prendre un train pour aller voir sa famille à l'autre bout de la France, monter dans avion: pour tous ces gestes relativement banals, les Français devront bientôt présenter un pass sanitaire attestant qu'ils sont vaccinés ou un test négatif. La semaine prochaine pour les lieux de culture, début août pour les restaurants et les transports.

"La vaccination n'est pas tout de suite obligatoire pour tout le monde, mais nous allons étendre au maximum le pass sanitaire pour pousser le maximum d'entre vous à aller vous faire vacciner", a déclaré lundi le président Emmanuel Macron.

Conséquence immédiate de ces annonces: plus d'un million de personnes ont pris rendez-vous en 24 heures pour se faire vacciner et près de 800'000 ont reçu une injection ce mardi, un nombre qui sera dépassé quand les vaccinations pratiquées après 18h seront comptabilisées. Un total de 269'776 premières doses ont été administrées.

"Il n'y a pas d'obligation vaccinale, il y a une incitation maximale", a souligné le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, "satisfait de voir que le message du président de la République a été entendu".

>> Lire : Vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour le personnel soignant en France

Selon un sondage de l'institut Elabe, 76% des Françaises et Français se disent toutefois favorables à la vaccination obligatoire du personnel soignant et une majorité sont d'accord avec l'extension du pass sanitaire: à 58% pour les cafés-restaurants, 66% pour les loisirs-culture et 76% pour les déplacements.

"Un nouveau coup dur"

Malgré tout et compte-tenu des délais entre les deux doses de sérum, de nombreux professionnels estiment que l'arrivée de ce pass sanitaire va leur gâcher l’été.

"La clientèle des parcs de loisirs en France est majoritairement constituée de jeunes, qui ne sont majoritairement pas vaccinés", a ainsi souligné Arnaud Bennet, président du Syndicat des parcs d’attractions, sur France Info. "Imaginez que les gens se décident le matin en fonction de la météo… On comprend bien que le pass sanitaire va nous faire perdre entre 50 et 70% de notre fréquentation cette saison", a-t-il déploré.

>> Lire aussi : Vacances en France: qu'impliquent les nouvelles mesures anti-covid pour les touristes suisses?

Les cinémas français se sentent eux "punis" par cette décision. Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinémas français, a déclaré ne pas comprendre pourquoi les lieux culturels devront demander ce pass à partir du 21 juillet, alors que la mesure est repoussée à août pour les restaurants et transports de longue distance.

Directeur marketing d’une chaîne de salles de cinéma, David Scantamburlo s'est montré lui aussi sceptique sur BFMTV: "Aujourd'hui je suis à Cannes, on s'apprête à projeter le blockbuster "Fast and Furious 9" et c'est ce genre de films dont on a besoin pour faire repartir la machine de plus belle", a-t-il rappelé en s'inquiétant d'une possible obligation du pass sanitaire pour les cinémas, qui serait "un nouveau coup dur".

>> Le point sur les réactions dans le 12h30 :

Les nouvelles mesures inquiètent particulièrement les parc d'attractions français. [Hans Lucas/AFP - Sandrine Marty]Hans Lucas/AFP - Sandrine Marty
La vaccination s'accélère en France après l'annonce de nouvelles mesures sanitaires à venir / Le 12h30 / 2 min. / le 13 juillet 2021

"On va créer un apartheid légal"

Dans la classe politique, ces mesures recueillent aussi un large assentiment au sein de la classe politique, à l'exception de l'extrême droite (Rassemblement National) et l'extrême gauche (La France Insoumise) qui les dénoncent.

Des personnalités antivaccins se sont ainsi indignés. "C'est une dérive absolument tyrannique, effrayante, de plus en plus folle", s'est indigné notamment Florian Philippot sur CNEWS. "Obliger les gens à se faire vacciner avec un vaccin encore en cours d'expérimentation, leur vendre le fait que c'est un acte citoyen, altruiste, etc… Aller vers ce passeport sanitaire ou vaccinal, c'est créer un apartheid légal", a poursuivi le président des Patriotes (extrême droite).

Le terme apartheid est également utilisé par l’eurodéputée verte Michèle Rivasi. D’autre voix comme Marine Le Pen ou quelques éditorialistes libéraux dénoncent aussi le pass sanitaire, à leurs yeux liberticide ou discriminatoire.

"Les décisions de #Macron sentent l'abus de pouvoir et la discrimination sociale. Exemple: le #PassSanitaire obligatoire sera vérifié par des policiers non vaccinés. Bienvenue en absurdie. Le pays n'est ni protégé ni organisé pour la 4e vague", a pour sa part tweeté le chef de file de LFI Jean-Luc Melenchon.

Alexandre Habay/oang

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"Souplesse" pour les 12-18 ans

Des "règles de souplesse" s'appliqueront dans la mise en oeuvre de l'obligation de présenter un pass sanitaire pour les enfants et adolescents de 12 à 18 ans, a promis mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

"Il est hors de question d'imposer un été infernal" aux moins de 18 ans, dont un "faible nombre" a un schéma vaccinal complet contre le Covid-19, a-t-il déclaré, en affirmant que le gouvernement était "pragmatique" et soucieux de "faire prévaloir le bon sens".

Il a indiqué que le ministre de la Santé Olivier Véran allait "échanger pour communiquer des règles de souplesse", peut-être "avant la fin de la journée". En cette période de vacances, "de très nombreuses familles sont dans l'attente" de les connaître, a-t-il ajouté.

Il a évoqué plusieurs pistes: des tests valables au delà de 48 heures, prise en compte d'une première dose ou utilisation du statut vaccinal des parents.