Quelques jours après s'être emparés d'un district isolé de la province de Takhar dans le Nord de l'Afghanistan, les talibans ont annoncé dans une lettre à l'imam local les nouvelles règles en vigueur.
Elle "disait que les femmes ne pouvaient aller au marché sans un accompagnateur masculin et que les hommes ne devaient pas raser leur barbe", a expliqué à l'AFP un jeune habitant du district de Kalafgan, tombé récemment aux mains des insurgés. Fumer est désormais interdit, a-t-il poursuivi, et les talibans ont averti qu'ils "s'occuperaient sérieusement" de quiconque violerait ces règles.
Des régions épargnées lors du régime taliban
Depuis que les forces étrangères ont entamé au début mai leur départ définitif du pays, prévu pour s'achever d'ici à la fin août, les talibans ont pris le contrôle de vastes territoires ruraux dans le pays et de postes-frontières clés avec l'Iran, le Turkménistan et le Tadjikistan.
Ils ont notamment pris pied dans certaines zones du nord, comme la province de Takhar, qu'ils n'avaient jamais contrôlées du temps où ils dirigeaient le pays, entre 1996 et 2001. Ces régions n'avaient donc jamais connu l'interprétation ultra-rigoriste de la charia alors instaurée par les "étudiants en religion".
L'ordre des talibans nous a terrifiées"
Le premier poste-frontière important saisi par les insurgés, en juin, a été celui de Shir Khan Bandar, frontalier du Tadjikistan, un axe névralgique pour les relations économiques avec l'Asie centrale.
"Après que Shir Khan Bandar est tombé, les talibans ont ordonné aux femmes de ne pas sortir de leur maison", a raconté une jeune femme de 24 ans qui travaillait alors dans une usine de la ville. "Beaucoup de femmes et jeunes filles travaillaient dans la broderie, la couture ou fabriquaient des chaussures (…) L'ordre des talibans nous a terrifiées", a-t-elle souligné par téléphone.
Femmes forcées à épouser des combattants?
Cette semaine, un communiqué attribué aux talibans a circulé sur les réseaux sociaux, ordonnant aux villageois de marier leurs filles ou veuves aux combattants du mouvement. Ce texte a fait resurgir le souvenir des édits du ministère pour la promotion de la vertu et la répression du vice, qui faisait régner la terreur durant leur régime.
Mais les talibans, qui veillent à afficher une image plus modérée, à mesure qu'ils étendent leur mainmise et se rapprochent d'une possible nouvelle conquête du pouvoir, ont nié avoir publié ce communiqué, le qualifiant de propagande.
afp/oang
Les talibans proposent un cessez-le-feu
Les talibans ont proposé un cessez-le-feu de trois mois, en échange de la libération de 7000 de leurs prisonniers par les autorités afghanes, a indiqué jeudi un membre de l'équipe gouvernementale de négociations avec les insurgés.
"C'est une exigence considérable", a déclaré à la presse Nader Nadery, ajoutant que les talibans demandaient également que les noms des dirigeants du mouvement soient retirés d'une "liste noire" de l'ONU.
Pas de vol spécial pour les citoyens suisses
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi l'évacuation prochaine des Afghans qui ont aidé l'armée américaine.
Côté suisse, seuls 28 citoyens résidant en Afghanistan sont actuellement enregistrés auprès des services consulaires, selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
La grande majorité d'entre eux travaillent pour des organisations internationales, des ONG ou dans l’humanitaire.
Ils dépendent ainsi du dispositif de sécurité de leur employeur, estime le DFAE. Pour l’heure il n’est donc pas question de vol spécial de rapatriement vers la Suisse.
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