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Manifestations au Khouzestan iranien en raison de la pénurie d'eau

Le Sud-Ouest de l'Iran est frappé par une sécheresse persistante depuis fin mars. [AFP]
Maniefstations au Khouzestan iranien en raison de la sécheresse et du manque d'eau / Le Journal horaire / 1 min. / le 18 juillet 2021
Une personne a été tuée au Khouzestan lors d'une manifestation contre la pénurie d'eau qui frappe cette province du Sud-Ouest de l'Iran et à l'origine d'un mécontentement populaire que certains responsables cherchent à minimiser.

Selon l'agence officielle Irna, le Khouzestan, qui abrite les principaux gisements de pétrole iraniens, est frappé depuis la fin du mois de mars par une sécheresse à l'origine de "tensions".

Vendredi déjà, l'agence Tasnim, avait indiqué qu'"à la suite des problèmes de pénurie d'eau au Khouzestan, les gens (avaient) organisé des rassemblements dans certaines villes" de la province.

Selon une autre agence, citant le gouverneur par intérim du comté, des tirs ont été dirigés à la fois vers les manifestants et les forces de l'ordre. La victime est "un passant âgé de 30 ans".

Inaction, réaction

Vendredi, la télévision d'Etat avait indiqué que le Premier vice-président iranien, Eshaq Jahanguiri, avait envoyé une délégation gouvernementale à Ahvaz avec l'ordre de "s'attaquer immédiatement" à la pénurie d'eau.

Selon Irna, un député du Khouzestan a mis en garde vendredi contre l'"insécurité" dans sa province à cause de la pénurie d'eau, résultat selon lui d'"erreurs et de décisions injustifiées" comme celle de transférer l'eau de rivières ou fleuves de la région vers d'autres provinces.

Pays aride, l'Iran connaît une sécheresse chronique depuis plusieurs années, avec pour conséquences des inondations régulières provoquées par la combinaison du durcissement des sols et de précipitations plus ou moins violentes.

Selon le Croissant-Rouge iranien, huit provinces du pays ont été touchées par des inondations au cours des trois derniers jours: celles-ci ont fait quatre morts et deux disparus, et une autre personne est morte foudroyée.

Sécheresse sans précédent

Depuis le début du mois, Téhéran et de nombreuses villes d'Iran sont soumises à des coupures d'électricité fréquentes, résultat, selon le gouvernement, d'une sécheresse d'une ampleur sans précédent depuis 11 ans ayant fortement affecté les lacs de retenue des barrages hydroélectriques du pays.

Le Khouzestan abrite une importante minorité arabe. La population se plaint régulièrement d'être laissée pour compte par les autorités et de ne pas bénéficier des retombées de la manne pétrolière. La province avait été l'un des points chauds de la vague de contestation contre le pouvoir - violemment réprimée - de novembre 2019.

Jadis très fertile (elle fut le berceau de la civilisation élamite, qui connut son apogée au deuxième millénaire avant Jésus-Christ), la plaine du Khouzestan est régulièrement frappée par la sécheresse et par des tempêtes de sable venues d'Irak ou de la péninsule Arabique, phénomènes qui prennent de l'ampleur depuis plus d'une quinzaine d'années.

Selon les experts climat de l'ONU, l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse, qui menacent notamment la sécurité alimentaire, risquent encore d'augmenter avec le réchauffement climatique, même si le monde parvient à limiter la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

afp/jfe

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