Dans la région de Rhénanie-Palatinat, la plus touchée par le sinistre, "le nombre des morts est désormais à 117", contre 112 dénombrés auparavant, "et il y a 749 blessés", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la police de Coblence.
En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le dernier bilan dimanche faisait état d'"au moins" 47 morts, tandis qu'un décès était à déplorer en Bavière, au sud du pays, touchée par d'importantes crues ce week-end.
Le ministre de l'Intérieur doit se rendre lundi dans les zones sinistrées, notamment à Bad Neuenahr-Ahrweiler, dans l'une des vallées les plus touchées par les inondations.
Systèmes d'alerte mis en cause
Le ministre conservateur est visé par un débat sur une éventuelle défaillance des systèmes d'alerte à la population face au bilan meurtrier des inondations.
De manière générale les systèmes d'alerte pour la population lors des pluies diluviennes, à l'origine des crues meurtrières dans l'ouest du pays, "ont fonctionné", notamment via une application pour les téléphones portables appelée "Nina", a assuré une porte-parole du gouvernement, lors d'un point presse.
"Mais les expériences que nous avons faites lors de cette catastrophe montrent que nous devons faire davantage et mieux", a-t-elle admis. En cause principalement: la protection civile allemande, accusée de ne pas avoir averti suffisamment vite les populations concernées dans les zones inondables de la gravité des crues.
Retour des sirènes?
Son président, Armin Schuster, a plaidé lundi sur la radio publique pour "le retour des bonnes vieilles sirènes", pour ne pas se reposer uniquement sur des outils numériques. Les crues ont en effet entraîné des coupures d'électricité massives et fait tomber des antennes de télécommunication, empêchant des habitants de recevoir à temps les alertes.
Un débat est aussi engagé sur la répartition des compétences en matière de protection civile dans ce pays fédéral, où les régions sont censées être en première ligne. Certaines voix, du côté des écologistes, réclament une plus grande centralisation, qu'a refusée lundi le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer.
Angela Merkel sur place
L'Allemagne reste sous le choc face à cette plus grande catastrophe naturelle de l'histoire récente du pays. Dimanche, la chancelière Angela Merkel s'est rendue sur place, dans le village de Schuld, non loin de Bonn, où la rivière Ahr, transformée en torrent furieux, a détruit une partie du centre historique.
>> Lire aussi : Sidérée par les dégâts après les inondations, Merkel promet de reconstruire
"La langue allemande a du mal à trouver les mots pour décrire la dévastation causée", a confié la chancelière, décrivant une dévastation "surréaliste" promettant le soutient de l'Etat fédéral.
Aide d'urgence de 300 millions d'euros
Dès mercredi, une aide d'urgence d'au moins 300 millions d'euros (325 millions de francs) sera présentée par le gouvernement, avant un vaste programme de reconstruction de plusieurs milliards d'euros.
Le réchauffement du climat a été mis en cause autant par des experts que par les responsables politiques. Angela Merkel a appelé dimanche à faire un "très grand effort" pour accélérer les politiques climatiques.
agences/vajo
La recherche de disparus se poursuit en Belgique
Les inondations historiques qui ont frappé la Belgique en milieu de semaine ont fait au moins 31 morts, selon un bilan officiel publié dimanche soir par les autorités, qui ont annoncé la fin des opérations de sauvetage. En outre, "163 citoyens sont présumés portés disparus" dimanche, contre 103 la veille, a souligné le centre de crise.
"Le danger n'est plus imminent dans les zones touchées. Les opérations de sauvetage sont terminées mais des opérations de recherche sont toujours en cours dans un certain nombre de zones", a annoncé le centre de crise belge dans un communiqué dimanche soir.
Aller frapper aux portes
Dans les zones sinistrées, essentiellement dans le sud et l'est du pays, des policiers ont été mobilisés pour aller frapper aux portes des habitations afin de découvrir d'éventuelles nouvelles victimes.
"De nombreuses personnes se trouvent actuellement sans moyen de communication à la suite de la perte de leur téléphone, ou l'absence de moyens pour recharger leur batterie" et certaines autres "ont été emmenées dans un hôpital sans papiers d'identité", mais l'inquiétude grandit avec les heures qui passent.
La météo s'est améliorée avec la fin des précipitations dès vendredi, et du soleil et des températures estivales depuis samedi. En conséquence, le niveau des cours d'eau a reflué, dévoilant des paysages de désolation.
Déplacements difficiles
Concernant la circulation des trains, 45% des lignes au niveau national étaient concernées par des perturbations du trafic jusqu'à dimanche soir, selon le gestionnaire du réseau ferré Infrabel.
Sur "beaucoup de tronçons, il reste des travaux très lourds en cours" ou à prévoir, a indiqué à l'AFP une porte-parole, évoquant par exemple un pont effondré avec 6 km de voies à refaire entièrement.
Mais elle a indiqué que les grandes lignes entre Charleroi, Namur et Liège allaient rouvrir ce lundi. "Evitez de vous déplacer dans les provinces touchées. De nombreuses routes sont inondées ou dangereuses", a demandé le centre de crise.