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Washington et ses alliés condamnent les cyberactivités "malveillantes" de Pékin

Un homme regarde son téléphone devant le siège de Microsoft à Pékin. [KEYSTONE - Ng Han Guan / AP Photo]
Cyber-espionnage: la plus vaste condamnation internationale du genre à l’encontre de la Chine / La Matinale / 1 min. / le 20 juillet 2021
Washington et ses alliés ont condamné lundi, dans une campagne concertée, les cyberactivités "malveillantes" de Pékin et l'ont accusé de mener des opérations d'extorsion contre leurs entreprises, mais aussi de menacer leur sécurité.

Les Etats-Unis, l'Union européenne et la Grande-Bretagne ont, dans des communiqués simultanés, imputé à la Chine le piratage massif menée en mars contre les services de messagerie Exchange du groupe Microsoft.

La Chine a "un comportement irresponsable, perturbateur et déstabilisant dans le cyberespace, ce qui représente une menace majeure pour l'économie et la sécurité" des Etats-Unis et de ses partenaires, a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

"Le gouvernement chinois doit mettre un terme à son cybersabotage systématique et doit être tenu responsable s'il ne le fait pas", a ajouté le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab.

Selon les Etats-Unis, l'OTAN, le Japon, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande se joignent à cette vive condamnation qui n'est toutefois pas accompagnée d'annonce de sanctions ou représailles. Dans un communiqué prudent, l'OTAN dit "prendre acte" des déclarations américaine ou britannique sur la Chine, et leur adresser sa "solidarité".

Vol de données et de technologies

D'après Washington, le gouvernement chinois "fait appel à des pirates informatiques criminels" pour mener des attaques dans le monde entier.

La justice américaine a d'ailleurs révélé l'inculpation de quatre hackeurs chinois, dont trois "agents du ministère de la Sécurité d'Etat" accusés de s'être introduits dans les systèmes d'entreprises, d'universités et du gouvernement entre 2011 et 2018 pour voler des données ou des technologies.

Les informations volées, dans de nombreux pays dont l'Allemagne ou l'Indonésie, portaient notamment sur des véhicules autonomes, des formules chimiques ou des technologies de séquençage génétique, selon le ministère américain de la Justice.

Demandes de rançon courantes

Les pirates chinois peuvent aussi avoir pour unique motif "le profit personnel", d'après un haut responsable américain qui évoque des tentatives d'extorsion et "des demandes de rançon de millions de dollars" adressées à des entreprises privées par des hackers liés à Pékin.

Les attaques au "rançongiciel" ou "ransomware", qui impliquent de crypter les données d'une cible et d'exiger de l'argent pour les déchiffrer, sont de plus en plus fréquentes et plusieurs grandes entreprises américaines ont récemment été visées. Les spécialistes américains les attribuent plutôt à des pirates basés en Russie.

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Dans leurs communiqués, Bruxelles, Londres et Washington imputent formellement à la Chine le piratage massif mené en mars contre les services de messagerie Exchange du groupe Microsoft, qui aurait touché au moins 30'000 organisations, y compris des entreprises, villes et institutions locales.

>> Relire : Aux Etats-Unis, au moins 30'000 organisations touchées par une faille de Microsoft

"Les pirates continuent encore à ce jour à exploiter ces failles de sécurité", a souligné la diplomatie européenne, en soulignant qu'elle représentait une menace sécuritaire et "d'importantes pertes économiques pour les institutions et les entreprises" de l'UE.

afp/iar

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Alliance face à la cybermenace

Pour faire face à la menace chinoise, Washington et ses alliés échangent des informations et des conseils techniques, et n'excluent "pas d'autres actions pour la placer face à ses responsabilités", a souligné un haut responsable américain.

Selon lui, "une action unique ne suffira pas à changer l'attitude de la Chine dans le cyberespace, et un pays agissant seul non plus.

"Nous proposons une cyber-approche commune avec nos alliés et disons clairement quelles sont nos attentes en matière de comportement responsable des nations dans le cyberespace", a-t-il conclu.

La Chine dément fermement

La Chine a vivement dénoncé mardi les accusations qu'elle juge "sans fondement" des Etats-Unis et de leurs alliés contre un supposé piratage par Pékin de Microsoft. "Il s'agit d'une campagne de dénigrement et de pression entièrement motivée par des raisons politiques", a dénoncé lors d'une conférence de presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian.

"Jeter l'opprobre sur les autres ne vous blanchit pas pour autant. Ce sont les États-Unis qui sont le principal pays à l'origine des cyberattaques dans le monde", a-t-il poursuivi.

Plus tôt dans la journée, l'ambassade de Chine en Australie avait déjà réagi en qualifiant Washington de "championne du monde" des cyberattaques malveillantes. "Comme chacun sait, les Etats-Unis ont mené sans vergogne des écoutes secrètes à grande échelle et sans discernement dans de nombreux pays du monde, y compris chez leurs alliés", avait-elle ajouté.