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Le candidat de la gauche radicale Pedro Castillo élu président du Pérou

Le candidat de la gauche radicale Pedro Castillo élu président du Pérou
Le candidat de la gauche radicale Pedro Castillo élu président du Pérou / 12h45 / 1 min. / le 20 juillet 2021
Un mois et demi après le second tour de la présidentielle au Pérou, le candidat de la gauche radicale Pedro Castillo a finalement été proclamé vainqueur de l'élection lundi. La candidate de la droite populiste Keiko Fujimori a reconnu sa défaite.

"Je proclame président de la République José Pedro Castillo Terrones", a déclaré le président du Jury national électoral (JNE) Jorge Luis Salas lors d'une brève cérémonie virtuelle qui clôt des semaines de suspense après un scrutin particulièrement serré.

"Je voudrais saluer les autorités électorales (...), saluer également les partis politiques qui ont participé à cette fête démocratique", a lancé Pedro Castillo, peu après la proclamation, devant des centaines de partisans réunis au siège de son parti Peru Libre à Lima.

"J'ai le coeur ouvert pour chacun d'entre vous, il n'y a pas de rancoeur dans cette poitrine", a déclaré ce métis andin depuis le balcon du siège du parti, arborant son traditionnel chapeau blanc, typique de sa province natale de Cajamarca (nord).

Election remportée sur le fil

L'autorité électorale chargée d'examiner les recours a confirmé lundi les résultats délivrés il y a plusieurs semaines par l'Organe national du processus électoral (ONPE), qui organisait le scrutin.

A l'issue du dépouillement de 100% des bulletins de vote, l'ONPE avait donné Pedro Castillo, 51 ans, vainqueur avec 50,12% des voix, contre 49,87% à sa rivale, Keiko Fujimori, 46 ans. Selon les résultats actualisés par le JNE, l'ancien instituteur l'emporte avec 44'263 voix d'avance sur la fille de l'ex-président Alberto Fujimori (1990-2000).

Les centaines de partisans du président élu, qui campaient depuis des semaines devant le siège du JNE dans le centre de Lima, ont laissé éclater leur joie en chantant et dansant sur des rythmes traditionnels péruviens.

afp/oang

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La candidate vaincue risque la prison

Peu avant l'annonce du résultat définitif, Keiko Fujimori, qui avait insinué début juillet qu'elle ne reconnaîtrait pas la victoire de son concurrent, a finalement fait volte-face.

"J'annonce qu'en remplissant mes engagements, mon engagement envers tous les Péruviens (...) envers la communauté internationale, je vais reconnaître les résultats car c'est ce qu'exigent la loi et la Constitution que j'ai juré de défendre", a-t-elle déclaré en conférence de presse.

La fille d'Alberto Fujimori, qui purge une peine de 25 ans de prison pour corruption et crime contre l'humanité, avait jusque-là multiplié les accusations de "fraudes" contre son adversaire.

Visée elle-même par une enquête pour des pots-de-vin présumés lors de ses campagnes présidentielles de 2011 et 2016, elle a effectué 16 mois de détention préventive et, faute d'immunité présidentielle, risque désormais 30 ans de prison.