Le quotidien a révélé mardi que ces numéros, dont celui de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe et de 14 membres du gouvernement, figuraient "dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l'Etat marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage".
"On a trouvé ces numéros de téléphone, mais on n'a pas pu faire d'enquête technique évidemment sur le téléphone d'Emmanuel Macron" pour vérifier s'il a été infecté par ce logiciel et donc "cela ne nous dit pas si le président a été réellement espionné", a expliqué Laurent Richard, directeur de l'organisation Forbidden Stories, sur la chaîne d'info LCI.
Mais selon lui, que le président ait été ou pas espionné, cela "montre en tout cas qu'il y a eu un intérêt de le faire".
"Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves. Toute la lumière sera faite sur ces révélations de presse", a immédiatement réagi l'Elysée.
Journalistes et politiques visés
Le logiciel espion Pegasus, introduit dans un smartphone, permet d'en récupérer les messages, photos, contacts et même d'écouter les appels de son propriétaire.
>> Lire : Le logiciel israélien Pegasus utilisé pour espionner des journalistes et militants
Selon l'enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux, le logiciel Pegasus, élaboré par l'entreprise israélienne NSO Group, aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise de différents pays.
agences/lan
Nombreux ministres sur la liste
Selon Radio France et Le Monde, outre Edouard Philippe et son épouse, des ministres de premier plan, à l'époque où leurs numéros ont été sélectionnés, figurent sur cette liste, dont Jean-Yves Le Drian, Christophe Castaner, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire ou François de Rugy.
Mais aussi des parlementaires et responsables politiques comme François Bayrou du MoDem, le député de La France Insoumise Adrien Quatennens, ou Gilles Le Gendre (LREM).
Le président français n'est pas le seul chef d'Etat dont le téléphone a peut-être été espionné via Pegasus.
Selon Radio France, le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage "sont sur la liste des cibles potentielles", et d'après le Washington Post, autre membre du consortium de médias enquêtant sur cette affaire, elle contient des numéros de deux autres présidents, l'Irakien Barham Saleh et le Sud-Africain Cyril Ramaphosa.