"Le taux d'inflation annuel a atteint 412,75% en juin, contre 378,79% en mai", selon un communiqué du gouvernement cité par Suna, qui précise que la hausse est en partie due à une augmentation des prix de la nourriture.
Après trente ans de mauvaise gestion sous le règne autoritaire d'Omar el-Béchir, renversé en avril 2019 sous la pression d'un mouvement populaire, et de sanctions américaines, le Soudan est plongé dans une crise économique profonde que le gouvernement de transition a promis de juguler.
Le gouvernement a depuis obtenu le retrait du Soudan de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme, ce qui a permis une levée des sanctions à son encontre.
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Mécontentement de la population
Mais ces derniers mois, la suppression de subventions sur les carburants ainsi que l'introduction d'un taux de change flottant dans le cadre de réformes soutenues par le FMI en vue d'alléger de 50 milliards de dollars la dette extérieure du pays ont suscité le mécontentement de la population, incitée par le gouvernement à faire preuve de patience.
Le pays fait par ailleurs face à des pénuries de devises ainsi qu'à un taux de chômage élevé et est régulièrement confronté à des coupures d'électricité.
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Vendredi 16 juillet, une vingtaine de pays créanciers du Soudan réunis au sein du Club de Paris ont annoncé qu'ils effaçaient largement l'ardoise du Soudan pour permettre son retour sur la scène internationale.
Fin juin, des centaines de manifestants ont demandé à Karthoum et dans d'autres villes la démission du gouvernement en raison des récentes mesures d'austérité.
C'est le triplement du prix du pain en décembre 2018 qui avait déclenché les manifestations massives ayant mené à la chute d'Omar el-Béchir.
afp/sjaq