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Décès d'Otelo de Carvalho, symbole de la révolution de 1974 au Portugal

Otelo Saraiva de Carvalho en avril 2017. [EPA/Keystone - Miguel A. Lopes]
Décès d'Otelo Saraiva de Carvalho, stratège de la Révolution des Oeillets, au Portugal / La Matinale / 1 min. / le 26 juillet 2021
Stratège du "mouvement des capitaines" qui avait renversé la dictature le 25 avril 1974 lors de la révolution des Oeillets au Portugal, Otelo Saraiva de Carvalho est décédé dimanche à Lisbonne à l'âge de 84 ans.

Le décès d'"Otelo", comme l'appellent les Portugais, a été annoncé par le colonel Vasco Lourenço, porte-parole des capitaines d'avril. Il est mort à l'hôpital militaire à Lisbonne, où il était hospitalisé, selon les médias locaux. Ses obsèques sont prévues mercredi prochain, a indiqué l'Association 25 avril, héritière du "mouvement des capitaines", précisant qu'il sera incinéré.

Un rôle dans "la conquête de la liberté"

"Il est devenu à juste titre l'un des symboles" de la Révolution, qui "a mis un terme à la plus longue dictature du XXe siècle en Europe ouvrant la voie à la démocratie", a souligné dans un communiqué le cabinet du Premier ministre portugais Antonio Costa. Il a mis en avant "sa capacité stratégique et opérationnelle" ainsi que "son engagement et sa générosité".

Le ministre de la Défense Joao Gomes Cravinho lui a rendu hommage pour "son rôle dans la conquête de la liberté".

Rébellion dirigée dans l'anonymat

Le commandant Otelo de Carvalho, "cerveau militaire" de la révolution des Oeillets, a dirigé dans l'anonymat toute la rébellion des capitaines qui a mis fin, en une matinée, pratiquement sans effusion de sang, à plus de quarante ans de dictature salazariste. Liberté d'expression, suffrage universel, égalité des chances entre les hommes et les femmes, droit de grève, Sécurité sociale pour tous: les Portugais découvraient alors la démocratie.

"Otelo" était né au Mozambique en 1936 et avait débuté sa carrière militaire dans les années 60, alors que le pays est engagé dans les guerres coloniales. Après la Révolution, sa popularité lui a fait espérer un rôle politique de poids. Il a été deux fois candidat à la présidentielle, en 1976 et en 1980.

Une personnalité pourtant controversée

Personnalité déroutante et controversée, il a été condamné en 1987 à 15 ans de prison pour complicité morale dans des attentats d'extrême gauche, puis amnistié en 1996. Il était accusé de participation au mouvement clandestin FP-25 impliqué dans plusieurs attentats meurtriers entre 1980 et 1987.

L'enfant terrible de la Révolution, qui a passé cinq ans en prison, a toujours clamé son innocence et condamné la violence. Il avait toutefois reconnu cependant la paternité d'un "projet global" visant à la prise du pouvoir par les travailleurs.

afp/oang

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