Même s'il est traditionnellement admis que le découvreur de l'Amérique était originaire de la région de Gênes, en Italie, de nombreuses théories mettent à mal cette version officielle. Etait-il espagnol, portugais, italien ou même polonais?
A Grenade, cette énigme vieille de 500 ans va peut-être être résolue. Les scientifiques se sont lancés dans un chantier titanesque: séquencer l’ADN du navigateur, de son fils et de son frère.
"L'ADN mitochondrial se transmet par la mère et nous donne des informations sur l'origine géographique et ethnique d’une personne", explique le professeur José Antonio Lorente.
Des ossements récupérés en 2003
L'histoire des os de Christophe Colomb est une épopée. Mort en Espagne en 1506, l’amiral est ensuite transporté à Saint-Domingue, puis à Cuba, avant d’être inhumé dans la cathédrale de Séville.
Ses os seront finalement exhumés en grande pompe en 2003, mais il faudra attendre 18 ans et les progrès de la technologie pour que les analyses aient lieu dans des laboratoires du monde entier.
"Chaque laboratoire travaille en toute indépendance. Chacun a reçu des ossements et doit maintenant en extraire le plus d'ADN possible. Quand les laboratoires seront certains d’avoir des informations suffisamment solides, nous nous réunirons pour comparer les résultats", indique José Antonio Lorente.
Une question de prestige
Des résultats qui seront scrutés de près par les historiens. La question des origines de Christophe Colomb obsède par exemple Alfonso Sanz depuis 50 ans. Ce chercheur en est sûr: le Génois était en fait Castillan.
"Sur son blason, les rois d’Espagne lui ont donné leurs armes. Vous imaginez? A l’époque, c’était interdit de les utiliser. Et il y a aussi les cinq ancres de l’amiral de Castille, qui d’après ma théorie était son grand-père", avance l'historien.
Au fil des siècles, le navigateur est devenu une icône internationale. S'approprier la figure de Colomb est donc une question de prestige national. Et l'Espagne n’a pas attendu le résultat des analyses: le navigateur y est déjà célébré dans de nombreuses villes.
Marie Bolinches/gma