Avant le début de la pandémie, plusieurs dizaines de géants des mers traversaient le Grand Canal. Mais depuis un ans et demi, la population n'a que rarement vu les paquebots accoster à Venise, entraînant avec eux l'effondrement du tourisme.
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Parmi les opposants aux navires de croisière, les écologistes étaient depuis longtemps sur le devant de la scène. Aujourd'hui, Sebastiano Venneri, membre de l'association écologiste Legambiente, salue cette interdiction.
"C'est d'abord un dommage très important pour le paysage. Venise est au patrimoine mondial de l'Unesco et voir passer ces monstres devant une ville aussi belle était une chose inouïe", estime-t-il.
"Il y a aussi un risque pour l'environnement, car le passage de ces bateaux compromet l'écosystème fragile de la lagune", argue Sebastiano Venneri, dans le 12h30.
Manne de 400 millions en péril
Tout en admettant les risques écologiques, nombreux sont ceux qui craignent un manque à gagner pour l'économie locale. Restaurateurs, hôteliers, commerçants et sociétés portuaires s'inquiètent.
"En saison, les croisières à Venise représentent un chiffre d'affaires d'environ quatre cents millions d'euros. Toute la ville et le centre historique seront en crise", craint Valerio Tomassini, président du comité "Venise travail".
Et de développer: "Le secteur agroalimentaire qui fournissait les bateaux de croisière n'aura plus la possibilité de vendre sa production. Venise est le premier port en Europe avec un volume d'environ deux millions de passagers."
Des exceptions
Les bateaux de plus de 25'000 tonnes de jauge brute, de plus de 180 mètres de long, de 35 mètres de tirant d'air, ou dont les émissions contiennent plus de 0,1% de soufre ne seront plus autorisés à entrer dans le bassin de Saint-Marc, le canal de Saint-Marc et le canal de la Giudecca.
Ils devront s'amarrer dans le port industriel de Marghera, où des aménagements seront réalisés, tandis que les navires de croisière plus petits (environ 200 passagers) pourront continuer à accoster au coeur de la ville, précise le gouvernement. Les passagers débarqués à Marghera devront ensuite se rendre à Venise en train.
La décision italienne avait été saluée par la directrice de l'Unesco, Audrey Azoulay, qui était à deux doigts de déclasser la ville il y a environ un mois.
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jfe