Les autorités lituaniennes soupçonnent le régime biélorusse, soutenu par la Russie, d'orchestrer cet afflux, en guise de représailles aux sanctions de l'UE.
180 personnes renvoyées
"Quiconque tente d'entrer illégalement sur le territoire lituanien se verra refuser l'entrée et sera dirigé vers le point de contrôle frontalier international opérationnel le plus proche", a déclaré Rustamas Liubajevas, chef des gardes-frontières.
"Des mesures dissuasives peuvent être prises contre ceux qui ne s'y conforment pas", a-t-il déclaré à la presse, ajoutant que quelque 180 migrants avaient déjà été renvoyés en Biélorussie mardi.
La décision prise par la ministre lituanienne de l'Intérieur Agne Bilotaite, qui est entrée en vigueur mardi, permet aux autorités de recourir à la force pour détourner les migrants vers des points de passage frontaliers officiels ou des missions diplomatiques, où ils peuvent demander l'asile légalement.
Rustamas Liubajevas a refusé de divulguer les mesures exactes prises par les gardes-frontières mardi, mais il a déclaré qu'ils n'avaient pas utilisé la force.
Droits de l'homme violés
Les ONG lituaniennes estiment que le refoulement des migrants viole les droits de l'Homme.
"Cela restreint le droit de l'Homme fondamental de demander l'asile dans un Etat sûr", a déclaré Akvile Krisciunaite, chercheuse de l'ONG Diversity Development Group.
"La Biélorussie n'est pas un pays sûr et on sait que les droits de l'Homme y sont gravement bafoués", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Depuis le début de l'année, la Lituanie, pays de 2,8 millions d'habitants, a enregistré plus de 4000 migrants - pour la plupart des ressortissants irakiens - contre 81 pour l'ensemble de 2020.
Tensions
Les tensions entre Minsk et Vilnius se sont aggravées l'année dernière après que la Lituanie est devenue un pays d'accueil pour l'opposition biélorusse qui a fui le pays à la suite d'une élection présidentielle contestée.
La chef de l'opposition biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa, qui affirme avoir remporté légitimement l'élection présidentielle d'août 2020 face à Alexandre Loukachenko vit actuellement en Lituanie.
L'UE a menacé de renforcer les sanctions qu'elle a imposées en Biélorussie l'année dernière à la suite de la répression des manifestations protestant contre les élections contestées.
afp/jfe