En septembre dernier, Maria Kolesnikova avait déchiré son passeport au moment de franchir la frontière avec l’Ukraine, rendant ainsi impossible son expulsion décidée par le pouvoir biélorusse.
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Avec Svetlana Tikhanovskaya et Veronika Zepkalo, elle est l’une des trois grandes figures qui ont incarné l’opposition à la réélection d’Alexandre Loukachenko à la présidence en 2020.
Appel à entamer le dialogue avec le peuple
Inculpée pour conspiration visant à prendre le pouvoir par des moyens anticonstitutionnels et pour atteinte à la sécurité nationale, elle est jugée à huis clos à Minsk en compagnie de son avocaz. ETous deux encourent une peine de 12 ans de prison.
Mais l'opposante dit ne pas en être effrayée. La semaine dernière encore, elle appelait le régime à cesser de lutter contre le peuple et à entamer un nouveau dialogue avec lui.
Les autorités biélorusses n’ont pourtant aucunement l’intention de lâcher du lest: il y a un mois, Viktor Babariko, candidat à la présidentielle dont elle dirigeait la campagne avant son arrestation, a été condamné à 14 ans de prison.
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Et ces dernières semaines, le régime décuple ses efforts pour punir les participants et les organisateurs de la contestation de l'an dernier.
Affaires en cascade
Dernière affaire en date, le directeur d'une ONG aidant des opposants, Vitali Chychov, a été retrouvé pendu mardi en Ukraine. Son organisation a immédiatement accusé Minsk d'assassinat, alors que la police ukrainienne évoquait soit un suicide, soit un homicide camouflé en suicide.
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Ce drame est intervenu peu après un incident aux Jeux olympiques de Tokyo avec la sprinteuse bélarusse Krystsina Tsimanouskaya, menacée d'un rapatriement forcé pour avoir critiqué sa fédération sur les réseaux sociaux. Elle a dit craindre d'être emprisonnée dans son pays.
Le régime bélarusse est aussi accusé d'avoir détourné en mai un vol commercial en prétextant une alerte à la bombe afin d'arrêter le dissident Roman Protassevitch qui se trouvait à bord.
Jean-Didier Revoin/afp/oang