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Le pouvoir inflexible en Biélorussie, un an après la présidentielle contestée

Il y a un an, des milliers de personnes dans les rues de Minsk dénonçaient la réélection controversée du président Alexandre Lukashenko
Il y a un an, des milliers de personnes dans les rues de Minsk dénonçaient la réélection controversée du président Alexandre Lukashenko / 12h45 / 2 min. / le 9 août 2021
Un an après la réélection controversée d'Alexandre Loukachenko en Biélorussie et les grandes manifestations qu'elle avait provoquées, le chef de l'Etat reste inflexible. Il a évoqué lundi une élection "juste et transparente", tout en se montrant implacable vis-à-vis de ses détracteurs.

Le 9 août 2020, Alexandre Loukachenko était réélu à la tête de la Biélorussie et des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues de Minsk pour dénoncer le scrutin et réclamer des élections libres.

>> Lire : Les chaînes humaines se multiplient contre la répression en Biélorussie

Lors d'une rencontre annuelle avec la presse et des dignitaires du régime, baptisée "grande discussion", Alexandre Loukachenko a vanté lundi un scrutin "totalement transparent", en 2020, face à une opposition qui préparait un "coup d'Etat".

"L'année n'a pas été facile", a-t-il dit en référence à la contestation réprimée depuis, estimant qu'elle avait représenté une "menace pour l'unité nationale".

Aucune tentative de dialogue

Malgré des mois de manifestations d'ampleur, le régime n'a jamais cherché le dialogue, répondant par la force, emprisonnant des milliers de manifestants, arrêtant ou exilant toutes les figures de l'opposition.

Et la répression s'est encore accélérée cette année, alors que l'Union européenne et les Etats-Unis ont multiplié les sanctions contre le régime et ses responsables.

La plupart des médias indépendants et ONG ont été fermés. Minsk est même accusé d'avoir détourné à dessein un vol commercial en mai pour arrêter un opposant, si bien que la plupart des grandes compagnies aériennes évitent désormais son espace aérien.

"Jamais à genoux" face aux sanctions

Alexandre Loukachenko, qui s'est rapproché dans la foulée de son voisin russe, n'a eu de cesse de qualifier ses détracteurs de suppôts de l'Occident, qui, selon lui, veut renverser son régime pour pouvoir ensuite s'en prendre à Moscou et Vladimir Poutine.

Adepte de phrases chocs et de remarques désobligeantes, il se présente comme un rempart contre un conflit mondial entre Russes et Occidentaux. Loukachenko, dénonçant lundi les sanctions européennes et américaines, il a proclamé: "Nous ne nous mettrons jamais à genoux!".

Ainsi, à Minsk, une chape de plomb s'est abattue sur les critiques du pouvoir. A force de répression, il n'y a plus de manifestations, alors qu'elles rassemblaient il y a moins d'un an des dizaines de milliers de personnes chaque dimanche.

Pourtant, interrogé lundi par un journaliste américain sur les arrestations massives, les fermetures forcées de médias ou d'ONG, le président bélarusse a récusé le terme de répression. "Il n'y a pas et il n'y aura jamais de répression dans mon pays (...) Je n'en ai pas besoin", a-t-il dit. "J'ai fusillé quelqu'un ? J'ai tué quelqu'un?", a-t-il encore demandé, provocateur, à l'assistance.

>> Le sujet du 19h30 sur les réfugiés biélorusses en Ukraine :

En Ukraine, de nombreux dissidents bélarusses ont trouvé refuge suite à la répression du régime d'Alexander Lukashenko
En Ukraine, de nombreux dissidents bélarusses ont trouvé refuge suite à la répression du régime d'Alexander Lukashenko / 19h30 / 3 min. / le 9 août 2021

oang avec afp

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"Nous n'arrêterons pas"

La cheffe de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a promis de poursuivre le combat, lors d'un meeting en Lituanie. "Nous avons voté pour la liberté" le 9 août 2020, a-t-elle déclaré lors du rassemblement de 200 personnes au centre de Vilnius, auquel la Première ministre lituanienne Ingrida Simonyte a participé.

"Durant l'année écoulée, nous avons appris une leçon: si nous arrêtons, la génération de nos enfants paiera encore plus cher pour obtenir sa liberté. Nous n'arrêterons pas. Nous poursuivrons le combat pour que des milliers de personnes puissent sortir de prison. Nous poursuivrons le combat pour nous nous libérer de la peur qui étreint notre pays", a-t-elle dit.

"Nous n'avons pas le droit de renoncer, on se trahirait et on trahirait notre peuple. Ce serait une trahison pour tous ceux qui sont en prison", a pour sa part témoigné Alexander Vilks, Biélorusse en exil en Pologne, dans le 12h45 de la RTS.

"On doit accepter de ne pas voir de résultats tout de suite, mais on va continuer à se battre", a assuré une autre exilée, Tatsiana Shuntava.

Responsabilité rejetée dans la mort de Vitali Chychov

Le président biélorusse a démenti lors de sa conférence de presse toute implication de son pays dans la mort suspecte de Vitali Chychov.

Ce dissident exilé, dont l'organisation a accusé le régime d'Alexandre Loukachenko d'assassinat, a été retrouvé pendu il y a quelques jours en Ukraine.

"Chychov, mais c'est qui pour moi ou pour la Biélorussie? (...) C'est personne pour nous, qui serait allé le pendre?", a lancé le chef de l'Etat.

>> Lire : Un militant d'opposition biélorusse est retrouvé pendu en Ukraine