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Le président afghan se déplace pour remobiliser les opposants aux talibans

En Afghanistan, l'avancée des Talibans semble inéluctable et les villes tombent les unes après les autres
En Afghanistan, l'avancée des Talibans semble inéluctable et les villes tombent les unes après les autres / 12h45 / 1 min. / le 11 août 2021
Le président afghan, Ashraf Ghani, est arrivé mercredi à Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord de l'Afghanistan assiégée par les talibans, pour tenter de coordonner la riposte face aux insurgés qui contrôlent désormais plus d'un quart des capitales provinciales du pays.

Les talibans ont conquis dans la nuit Faizabad, capitale de la province du Badakhshan, dans laquelle ils n'avaient jamais pu pénétrer lors de leur ascension vers le pouvoir dans les années 1990.

Ils contrôlent désormais neuf des 34 capitales provinciales de l'Afghanistan, dont sept situées dans le nord au pays, une région qui leur avait pourtant toujours résisté.

Les forces de sécurité "ont quitté Faizabad et se sont retirées (dans des districts proches). Les talibans ont maintenant pris la ville. Les deux camps ont subi de fortes pertes", a déclaré à l'AFP Zabihullah Attiq, député du Badakhshan.

Situation critique dans le nord

Mardi, les talibans avaient saisi Farah, dans l'ouest, et Pul-e-Khumri, dans le nord, à 200 km de Kaboul. Depuis vendredi, ils ont enchaîné les prises: Zaranj (sud-ouest), Sheberghan (nord), fief du célèbre chef de guerre Abdul Rachid Dostom, et surtout Kunduz, la grande ville du nord-est, ainsi que trois autres capitales septentrionales, Taloqan, Sar-e-Pul et Aibak.

La situation devenant critique dans le nord du pays, où les forces de sécurité paraissent complètement démoralisées, le président Ashraf Ghani s'est rendu mercredi à Mazar-i-Sharif, vers laquelle les talibans tournent désormais toute leur attention.

Il devait y "vérifier la situation sécuritaire générale dans la zone nord" et "rencontrer des responsables sécuritaires, des dirigeants djihadistes, des notables et d'autres personnalités influentes", a indiqué le palais présidentiel dans un communiqué.

Retrait des forces internationales

Les talibans, qui convergent de plusieurs directions vers Mazar-i-Sharif, ont attaqué mardi des quartiers à la périphérie immédiate de la ville, mais ont été repoussés, selon un journaliste de l'AFP sur place.

La perte de Mazar-i-Sharif serait catastrophique pour le gouvernement, qui n'aurait plus aucun contrôle sur toute la moitié nord du pays. Cela permettrait aussi aux talibans de reporter leurs efforts sur d'autres régions et peut-être même sur la capitale Kaboul.

Les talibans ont lancé leur offensive en mai, au début du retrait final des troupes américaines et étrangères. Le départ des forces internationales doit être achevé d'ici le 31 août.

ats/gma

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Des membres des forces de sécurité se rendent

Des "centaines" de membres des forces de sécurité, qui s'étaient retirés près de l'aéroport de Kunduz, après la chute ce week-end de la ville, se sont rendus mercredi aux talibans.

"Ce matin, des centaines de soldats, policiers et membres des forces de résistance (miliciens) qui étaient postés à l'aéroport se sont rendus aux talibans avec tout leur équipement", a déclaré Amruddin Wali, conseiller de la province de Kunduz.

"La plupart des soldats qui étaient postés dans l'aéroport se rendent", a confirmé à l'AFP un soldat présent sur place, qui a requis l'anonymat.

"Parce que les talibans nous encerclaient, ils nous tiraient des obus dessus. Il n'y avait aucun moyen de répliquer", a-t-il justifié.