"Depuis jeudi, il n'y a plus de front actif majeur, juste des poches éparses", a déclaré un porte-parole des pompiers, à la faveur des précipitations tombées sur plusieurs régions et à la chute des températures.
Les équipes de pompiers déployés par centaines, avec des renforts étrangers, restent toutefois en alerte face aux risques de résurgence sur l'île d'Eubée, frappée la plus durement par ces feux, et dans la région d'Arcadie, sur la péninsule du Péloponnèse. Des vents importants sont attendus durant le week-end, susceptibles de propager rapidement d'éventuels départs de feu.
Des centaines d'habitations et de petites entreprises ont été emportées dans les flammes qui ont ravagé l'île d'Eubée, à 200 km au nord-est d'Athènes, une partie du Péloponnèse et la grande périphérie d'Athènes depuis le 27 juillet. Trois personnes ont trouvé la mort.
Le gouvernement critiqué
Mais alors que la situation semble se stabiliser, la colère monte parmi les habitants des villages du nord de l'île d'Eubée. La désorganisation du gouvernement est critiquée: "Le gouvernement du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis nous disait que les avions ne venaient pas sur l'île d'Eubée parce que tous les efforts étaient faits pour sauver Malakassa, Parnitha et Varipobi, parce qu'il fallait sauver la capitale de la Grèce. Après il nous a dit qu'il y avait un grand feu dans le Péloponnèse et qu'il fallait le sauver. Toutes les forces aériennes sont allées là-bas. Le résultat: Parnitha a brûlé, Malakassa a brûlé, Varipobi a brûlé, le Péloponnèse a brûlé et Eubée aussi! C'est de l'incompétence", dénonce un habitant d'Eubée, interrogé vendredi dans La Matinale.
Avant que les incendies n'éclatent, le Premier ministre grec était très apprécié dans les sondages d'opinion. Il était le maître incontesté du jeu politique et tenait son parti d'une main de fer. Les incendies ont tout remis en cause et Kyriakos Mitsotakis est même tenu personnellement responsable du désastre.
Au sein du parti conservateur, les maires et préfets des régions sinistrées accusent le gouvernement d'avoir abandonné sciemment Eubée au profit de la capitale ou du Péloponnèse. Ils dénoncent l'absence de toute politique de prévention et remettent en question la politique des évacuations préventives des villages.
Mais Kiriakos Mitsotakis, qui a demandé pardon au peuple grec, une première, refuse de parler d'élections anticipées ou de remaniement ministériel malgré les pressions.
lan avec afp