Disparaître ou subir la répression aveugle du Parti communiste: malgré un fort soutien populaire, le Front des Droits Civils et Humains a finalement plié face à la pression sans précédent de Pékin. Cette logique du désespoir est symptomatique de l'état d'esprit de l'opposition prodémocratie à Hong Kong.
Pékin ne cachait pas sa hargne contre le mouvement, qualifié de "tumeur maligne à éradiquer" par les médias d'Etat.
L'arme législative fatale
Et la Chine est parvenue à son objectif grâce à un scalpel législatif: la loi sur la sécurité nationale, imposée de force le 1er juillet 2020 et qui punit toute opposition au pouvoir central. Volontairement vague, le texte permet aux autorités d'infliger des peines allant de dix ans de prison à la perpétuité.
Et il est difficile de résister face à cette arme institutionnelle. Le plus grand syndicat de Hong Kong, le Syndicat des enseignants professionnels (PTU), avait lui aussi annoncé son autodissolution mardi dernier.
>> Lire : Sous la pression de Pékin, le plus grand syndicat de Hong Kong s'autodissout
L'ensemble de l'opposition politique a par ailleurs été éjectée du parlement local. La moitié des élus prodémocratie, qui avaient raflé plus de 90% des sièges aux élections locales de novembre 2019, ont eux aussi jeté l'éponge face au risque de représailles.
L'association des journalistes de Hong Kong pourrait en faire de même dans les jours à venir.
Michael Peuker/oang