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Le G7 appelle à une "mission commune" pour limiter la crise en Afghanistan

- Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont appelé jeudi la communauté internationale à répondre de manière unie à la crise en Afghanistan afin d'éviter que celle-ci ne s'amplifie. Ils ont également réclamé aux talibans de garantir la "sécurité" des étrangers et des Afghans désireux de quitter le pays.

- La situation en Afghanistan a été également au centre des discussions entre la ministre de la Justice suisse Karin Keller-Sutter et le ministre de l'Intérieur autrichien Karl Nehammer. Berne et Vienne veulent une aide européenne coordonnée dans le pays.

- Une résistance aux talibans s'organise dans le Panchir avec le vice-président Amrullah Saleh et le fils du défunt commandant Massoud, a indiqué le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, appelant à des pourparlers en vue d'un "gouvernement représentatif" en Afghanistan.

- L'Otan a fait état de douze morts depuis dimanche à l'aéroport de Kaboul et dans ses alentours. Selon un responsable taliban, ces victimes ont été tuées par balles ou lors de bousculades.

- Environ 5000 diplomates, membres des services de sécurité, travailleurs humanitaires et citoyens afghans ont été évacués de Kaboul au cours des 24 dernières heures, a déclaré un responsable occidental. Les premiers exfiltrés sont arrivés en France et en Espagne.

- Les villes de Genève, Lausanne et Zuirch ont appelé la Suisse à ne pas "rester les bras croisés" après la prise de pouvoir d'Afghanistan. Elles demandent d'accueillir rapidement des réfugiés afghans. De son côté, le chef du Département fédéral des Affaires étrangères Ignazio Cassis plaide pour une action sur le terrain.

Suivi assuré par RTSinfo avec les agences

22h00

Les talibans intensifient la recherche des Afghans ayant collaboré

Les talibans ont intensifié leur recherche des personnes ayant travaillé avec les forces américaines et de l'Otan, affirme un document confidentiel des Nations unies, malgré la promesse des insurgés de ne pas chercher à se venger de leurs opposants.

Le rapport, rédigé par un groupe d'experts d'évaluation des risques pour l'ONU et consulté par l'AFP, affirme que les talibans possèdent des "listes prioritaires" d'individus qu'ils souhaitent arrêter.

Les plus à risque sont ceux qui possédaient des postes à responsabilité au sein des forces armées afghanes, de la police et des unités de renseignement, selon le document.

"Visites ciblées" à domicile

Les talibans ont effectué des "visites ciblées porte-à-porte" chez les individus qu'ils veulent arrêter ainsi que chez les membres de leur famille, précise le rapport.

Selon ce dernier, les insurgés filtrent les individus qui souhaitent accéder à l'aéroport de Kaboul, et ont mis en place des points de contrôle dans les plus grandes villes, y compris dans la capitale et à Jalalabad.

Daté de mercredi, le rapport a été écrit par le Centre norvégien d'analyses globales, une organisation fournissant des rapports de renseignement aux agences onusiennes.

21h30

Un troisième avion arrive à Paris avec réfugiés et rapatriés

Un troisième avion français s'est posé à Paris jeudi avec à son bord quelque 200 personnes ramenées de Kaboul via les Emirats arabes unis, dans le cadre du pont aérien mis en place depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan.

Ce vol transportait "plus de 200 personnes parmi lesquelles des Français et une grande majorité d'Afghans", selon un communiqué du ministère de l'Intérieur. Il s'est posé comme les précédents à l'aéroport Charles-de-Gaulle de Roissy.

"Un accompagnement médico-psychologique et matériel" leur a été proposé. Des procédures accélérées ont été mises en place pour délivrer des visas aux ressortissants des pays tiers. Les premiers Afghans mis en sécurité par la France après la chute de leur pays aux mains des talibans étaient arrivés mercredi.

21h00

Le G7 appelle à une "mission commune" pour limiter la crise

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont appelé jeudi la communauté internationale à répondre de manière unie à la crise en Afghanistan afin d'éviter que celle-ci ne s'amplifie.

"Les ministres du G7 appellent la communauté internationale à s'unir avec une mission commune pour éviter une escalade de la crise en Afghanistan", est-il écrit dans un communiqué publié par le secrétaire britannique au Foreign Office, Dominic Raab, dont le pays occupe actuellement la présidence tournante du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni).

Les ministres du G7 pendant leur visioconférence, ici dans le bureau de l'Italien Luigi Di Maio. [EPA/Keystone - Ettore Ferrari]
Les ministres du G7 pendant leur visioconférence, ici dans le bureau de l'Italien Luigi Di Maio. [EPA/Keystone - Ettore Ferrari]

"Garantir la sécurité"

"La crise en Afghanistan requiert une réponse internationale, dont un dialogue intensif sur les questions critiques auxquelles font face l'Afghanistan et la région, avec les Afghans les plus affectés, les parties prenantes du conflit, le Conseil de sécurité de l'Onu, le G20, les donateurs internationaux et avec les voisins régionaux de l'Afghanistan", est-il ajouté.

Les ministres du G7 ont également réclamé aux talibans de garantir la "sécurité" des étrangers et des Afghans désireux de quitter l'Afghanistan après leur arrivée au pouvoir. Ils ont appelé les talibans à "respecter leurs engagements à assurer la protection des civils, et sont sérieusement préoccupés par les informations faisant état de représailles violentes dans certaines parties de l'Afghanistan."

Ils ont souligné "la nécessité pour toutes les parties de respecter le droit international humanitaire".

19h45

Le point sur la situation

L'aéroport de Kaboul est assailli par les personnes qui cherchent à fuir l'Afghanistan, où les talibans ont officiellement annoncé le rétablissement de leur Emirat islamique. Ces derniers ne laissent désormais entrer que les étrangers à l'intérieur et empêchent les Afghans de partir.

Des milliers de personnes essayaient encore jeudi d'accéder aux ambassades et à l'aéroport, coincées entre les postes de contrôle des talibans et la clôture de barbelés de l'armée américaine. Les évacuations se poursuivent avec difficulté.

>> Le point :

Le rétablissement de l’Émirat islamique officiellement annoncé par les talibans en Afghanistan
Le rétablissement de l’Émirat islamique officiellement annoncé par les talibans en Afghanistan / Forum / 1 min. / le 19 août 2021

L'administration du président Joe Biden a gelé 9,5 milliards de dollars de la Banque centrale afghane aux États-Unis, alors que les talibans ont besoin d'argent pour gérer la crise humanitaire.

Aux milliers de civils poussés à l'exil ces dernières semaines s'ajoutent la sécheresse et le Covid-19. D'après le Programme alimentaire mondial (PAM), 14 millions d'Afghans, soit près de la moitié de la population, souffrent de malnutrition.

Manifestations anti-talibanes

Des manifestants brandissent le drapeau national afghan dans les rues de Kaboul. [AFP - Hoshang Hashimi]
Des manifestants brandissent le drapeau national afghan dans les rues de Kaboul. [AFP - Hoshang Hashimi]

L'Emirat islamique est loin d'être accepté par toute la population, qui ne s'avoue pas vaincue. Des manifestants sont descendus dans les rues de Kaboul jeudi pour protester contre le pouvoir taliban.

Ils ont défilé avec le drapeau de la république renversée, avant d'être dispersés par les tirs des talibans.

Des manifestations ont également eu lieu dans l'est du pays et ont été réprimées dans le sang. Plusieurs personnes seraient décédées.

>> Le reportage du 19h30 :

En Afghanistan, manifestations dans les rues de Kaboul pour protester contre le pouvoir des talibans.
En Afghanistan, manifestations dans les rues de Kaboul pour protester contre le pouvoir des talibans. / 19h30 / 1 min. / le 19 août 2021

19h00

Pierre-Alain Fridez: "Avoir un avion de transport de matériel, c'est un minimum" pour la Suisse

Sur le tarmac de l'aéroport de Kaboul, les avions militaires continuent d'évacuer une partie des Afghans ayant travaillé pour des pays de l'Alliance atlantique. La Confédération cherche elle aussi à rapatrier près de 300 personnes, mais ne dispose pas de son propre avion de transport.

Pour le conseiller national Pierre-Alain Fridez (PS/JU), la situation en Afghanistan est un exemple qui démontre la nécessité pour la Suisse de se doter d'un avion de transport pour l'aide humanitaire. Le Jurassien avait déjà déposé en 2015 une motion en faveur de l'achat d'un appareil pour les missions de paix.

"Je souhaite que notre pays ait la capacité de réaliser une politique de puissance de paix et, pour cela, il faut des moyens pour se déployer à l'étranger", a déclaré le socialiste, qui estime que l'acquisition de ce type d'appareil permettrait d'avoir "la possibilité d'agir dans l'urgence".

>> L'interview de Pierre-Alain Fridez dans Forum :

La Suisse devrait-elle acquérir un avion de transport pour les missions de paix? Interview de Pierre-Alain Fridez
La Suisse devrait-elle acquérir un avion de transport pour les missions de paix? Interview de Pierre-Alain Fridez / Forum / 3 min. / le 19 août 2021

18h30

Le sous-sol afghan, objet de toutes les convoitises

Avec le gel des aides internationales, l'économie afghane risque de se détériorer davantage, alors que la moitié de la population vit déjà en dessous du seuil de pauvreté. Un tiers des personnes qui ont un emploi gagnent moins de deux dollars par jour et 6% des enfants meurent avant l'âge de cinq ans.

Pourtant, l'Afghanistan est l'un des pays les plus riches en minerais. Il dispose notamment de réserves de cuivre, de fer, d'argent et d'or, mais aussi de pierres précieuses, d'uranimum et de lithium. En 2010, l'agence géologique américaine publiait un rapport qui chiffrait le potentiel minier afghan à quelque 1000 milliards de dollars.

Aides internationales et agriculture

Ce potentiel n'est toutefois pas exploité et l'économie afghane s'appuie en premier lieu sur les aides internationales et l'agriculture. Le secteur minier ne s'est pas développé, faute d'infrastructures indispensables au transport et à l'exportation des matières premières. L'insécurité politique, la corruption du régime et les lourdes taxes exigées par le gouvernement afghan ont par ailleurs découragé les investisseurs étrangers. Plusieurs pays s'y sont tout de même essayés, à l'instar des Etats-Unis et de la Chine.

Avec la prise de pouvoir des talibans, les rapports de force ont changé. Le potentiel minier afghan est désormais entre leurs mains, mais il reste très convoité malgré l'absence d'infrastructures et l'instabilité politique. La Chine, qui détient le marché mondial des terres rares, a d'ores et déjà fait savoir qu'elle maintiendrait ses liens avec les talibans.

>> Le sujet dans Forum :

Le sous-sol afghan, objet de toutes les convoitises
Le sous-sol afghan, objet de toutes les convoitises / Forum / 2 min. / le 19 août 2021

17h30

Environ 7000 personnes évacuées par les Etats-Unis depuis samedi

Environ 7000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan par l'armée américaine depuis le 14 août, a indiqué jeudi un haut responsable du Pentagone, ajoutant que l'armée était prête à augmenter la cadence des évacuations au moment où des milliers d'Afghans tentent de quitter le pays.

"Depuis le début des opérations d'évacuation le 14 août, nous avons transporté par avion environ 7000 évacués", a dit le général Hank Taylor, lors d'une conférence de presse.

12'000 évacués depuis fin juillet

Au total, près de 12'000 personnes ont été évacuées depuis la fin juillet, a-t-il ajouté. Parmi elles, des citoyens américains, des membres de l'ambassade américaine et des Afghans ayant travaillé pour les Etats-Unis, notamment en tant qu'interprètes pour l'armée américaine, demandant un visa d'immigration spéciale (SIV) par crainte des représailles des talibans.

Face à l'afflux de candidats au départ qui se pressent à l'aéroport de Kaboul depuis la prise du pouvoir par les talibans, l'armée "est prête" à augmenter les rotations aériennes et a l'intention de "maximiser la capacité de chaque avion" pour évacuer le plus grand nombre de personnes, a expliqué le général Taylor.

17h15

Une présentatrice télé dit avoir été empêchée de travailler par les talibans

Une présentatrice de télévision afghane a raconté qu'elle avait s'était vu interdire de travailler pour sa chaîne cette semaine, après la prise du pouvoir par les talibans dans son pays, et a appelé à l'aide dans une vidéo postée en ligne.

"Ceux qui m'écoutent, si le monde m'entend, s'il vous plaît aidez-nous car nos vies sont en danger", a déclaré dans cette vidéo Shabnam Dawran, une journaliste bien connue, portant un voile et montrant sa carte d'entreprise.

Après avoir pris le pouvoir dimanche, au terme d'une campagne militaire expéditive de dix jours, les talibans ont affirmé qu'ils respecteraient les droits des femmes, qu'elles seraient autorisées à recevoir une éducation et à travailler, et que les médias seraient indépendants et libres.

"Le système a changé"

Un autre responsable taliban a même joint le geste à la parole en s'asseyant avec une femme journaliste pour une interview en face-à-face.

Mais Shabnam Dawran, qui travaille depuis six ans pour la télévision publique RTA, a affirmé qu'elle n'avait pas été autorisée à aller travailler cette semaine, contrairement à ses collègues masculins.

"Je n'ai pas abandonné après le changement de système et je suis allée à mon bureau, mais malheureusement on ne m'a pas laissée entrer, même si j'ai montré ma carte de bureau", a-t-elle poursuivi dans la vidéo.

"Les employés masculins avec des cartes de bureau ont été autorisés à entrer dans le bureau, mais on m'a dit que je ne pouvais pas continuer à exercer mes fonctions, car le système a changé", a-t-elle ajouté.

Parmi celles et ceux qui ont partagé la vidéo figure Miraqa Popal, rédactrice en cheffe à la chaîne d'information en continu afghane Tolo News.

"Les talibans n'ont pas autorisé mon ancienne collègue (...) Shabnam Dawran à commencer à travailler aujourd'hui", a-t-elle écrit mercredi dans un tweet partagé des milliers de fois.

La veille, Miraqa Popal avait publié sur son compte Twitter une photo d'une présentatrice de Tolo News, avec la légende: "Nous avons repris nos retransmissions avec des présentatrices aujourd'hui".

17h00

Les premiers ressortissants suisses ont été évacués d'Afghanistan

Les premiers ressortissants suisses ont pu quitter l'Afghanistan. Ils vont bien, compte tenu des circonstances, indique jeudi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Berne ne donne pas d'autres informations en raison de la protection de la personnalité.

Ces départs ont eu lieu ces derniers jours "en collaboration avec des Etats partenaires", a précisé le DFAE à Keystone-ATS. Les services d'Ignazio Cassis n'ont pas voulu préciser combien de personnes sont concernées, ni par où elles sont parties. Le DFAE est en contact avec elles.

Armée toujours à pied d'oeuvre

Plus aucun ressortissant suisse ne s'est annoncé depuis mercredi soir à l'ambassade helvétique à Islamabad. Mercredi, 28 Suisses se trouvaient encore en Afghanistan après l'évacuation du bureau de la coopération suisse à Kaboul.

Le détachement de l'armée suisse à Kaboul continue à travailler d'arrache-pied pour pouvoir évacuer le personnel local, les citoyens helvétiques et les personnes ayant un lien étroit avec la Suisse, précise le DFAE.

Ces spécialistes soutiennent les préparatifs pour l'évacuation dans la partie de l'aéroport de Kaboul sécurisée par les militaires américains. Ils assurent notamment le contact avec les partenaires et les organisations internationaux, relève le Département, sans donner plus d'informations "pour des raisons de sécurité".

16h35

Berne et Vienne veulent une aide européenne pour les Afghans

La situation en Afghanistan a été jeudi au centre des discussions entre la ministre de la justice suisse Karin Keller-Sutter et le ministre de l'intérieur autrichien Karl Nehammer. Berne et Vienne plaident pour une aide européenne coordonnée dans le pays.

La situation sécuritaire est grave en Afghanistan, selon les deux ministres. La Suisse et l'Autriche considèrent que la priorité est actuellement l'aide humanitaire sur place, indique le Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un communiqué. Cette aide devrait en outre être coordonnée au niveau européen en étroite consultation avec les organes de l'ONU.

Stratégie européenne sur l'asile sous pression

L'important est que les Afghans ne fuient pas vers l'Europe, mais qu'ils restent dans leur région, a précisé la conseillère fédérale devant les médias lors d'une brève déclaration après la réunion de travail. Et d'estimer qu'on ne peut comparer cette situation à celle de la Syrie en 2013. Ce pays se trouvait alors en guerre et le conflit avait causé un plus gros mouvement de migration.

Cette arrivée potentielle de réfugiés afghans en Europe met un coup de pression supplémentaire sur le nouveau paquet de l'Union européenne sur la migration et l'asile. Alors que la Commission européenne a présenté ses propositions il y a près d'un an, les négociations n'avancent guère, bien que ces propositions contiennent de nombreux éléments susceptibles de renforcer et améliorer durablement le système européen de l'asile, selon Karin Keller-Sutter et Karl Nehammer.

Consolider le contrôle des flux migratoires

Les deux ministres estiment qu'il faut notamment renforcer la protection des frontières extérieures de l'UE. Le but étant d'empêcher les franchissements irréguliers des frontières et de renforcer les capacités des Etats membres de renvoyer les personnes qui n'ont pas de droit de séjour, dans le respect absolu des droits fondamentaux, précise le communiqué.

Quant à l'espace Schengen, l'objectif commun de la Suisse et de l'Autriche est d'éviter les migrations secondaires. En outre, les Etats parties doivent savoir qui entre dans l'espace Schengen et qui en sort, pour des questions de sécurité.

Face à la presse, les deux ministres se sont félicités de la bonne collaboration entre leurs deux pays. La Suisse répond toujours présente, a déclaré Karl Nehammer.

15h35

L'intervention militaire ne protégera pas les droits des femmes, estime Joe Biden

Faire la guerre n'est pas la réponse aux inquiétudes sur les violations des droits des femmes en Afghanistan après la prise du pouvoir par les talibans, a souligné jeudi le président américain Joe Biden.

"L'idée selon laquelle nous allons pouvoir garantir les droits des femmes dans le monde grâce à la force militaire n'est pas rationnelle", a déclaré Joe Biden dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision ABC, sa première prise de parole depuis le retour des talibans à Kaboul.

"Regardez ce qu'il se passe pour les Ouïghours dans l'ouest de la Chine. Regardez ce qu'il se passe dans d'autres endroits du monde", a souligné le président démocrate, assurant que la façon de lutter contre les violations des droits des femmes "n'était pas une invasion militaire".

Mettre des "pressions"

"La méthode pour s'atteler à ce problème est de mettre une pression économique, diplomatique et internationale sur eux pour qu'ils changent leur comportement", a-t-il poursuivi.

Joe Biden a rappelé que beaucoup de femmes essayaient de quitter l'Afghanistan grâce aux évacuations américaines à l'aéroport de Kaboul. Le président a dit avoir exhorté ses conseillers à "les mettre dans des avions" et à évacuer "leurs familles". "Nous devrions en évacuer autant que possible", a-t-il ajouté.

13h15

Une résistance aux talibans s'organise dans le Panchir

Une résistance aux talibans s'organise dans le Panchir avec le vice-président Amrullah Saleh et le fils du défunt commandant Massoud, a souligné le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, appelant à des pourparlers en vue d'un "gouvernement représentatif" en Afghanistan.

"Les talibans ne contrôlent pas tout le territoire de l'Afghanistan. Des informations arrivent sur la situation dans la vallée du Panchir", au nord-est de Kaboul, "où se concentrent les forces de la résistance du vice-président Saleh et d'Ahmad Massoud", a-t-il relevé.

Appel à un "dialogue national"

Sergueï Lavrov a appelé une nouvelle fois "à un dialogue national qui permettra la formation d'un gouvernement représentatif", soulignant que la Russie insistait déjà sur un tel mécanisme pour mettre fin au conflit afghan avant que les talibans ne prennent le contrôle de Kaboul et de l'essentiel du pays.

Moscou a apporté son soutien à une initiative en ce sens de l'ancien président afghan Hamid Karzaï et multiplié les propos rassurants voire respectueux sur les talibans.

Une vallée jamais conquise par les talibans

L'ex-vice-président Amrullah Saleh a pour sa part promis de ne pas se soumettre aux talibans et s'est retiré dans la vallée du Panchir.

Lundi, des images circulant sur les réseaux sociaux le montraient en compagnie d'Ahmad Massoud dans cette région, semblant poser la première pierre d'un mouvement de résistance.

Cette vallée, difficile d'accès, n'est jamais tombée aux mains des talibans pendant la guerre civile des années 1990, ni une décennie plus tôt durant l'occupation du pays par les Soviétiques

12h45

Le Pakistan renforce ses contrôles à la frontière avec l'Afghanistan

Le Pakistan craint l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés d'Afghanistan. Selon la BBC, les contrôles à la frontière ont été renforcés.

Si le Pakistan ne veut pas laisser entrer les réfugiés afghans, c'est notamment parce que c'est un pays très endetté avec une croissance économique très faible. Il n'a pas les moyens d’accueillir tous ces immigrés alors que trois millions de réfugiés vivent déjà sur place dans une économie qui a du mal à créer des emplois.

Le ministre de l'Information a donné une deuxième raison en brandissant le coronavirus comme un risque supplémentaire.

>> Le point sur place dans le 12h30 :

La frontière pakistano-afghane après la prise de pouvoir des Talibans. [EPA/Keystone - Akhter Gulfam]EPA/Keystone - Akhter Gulfam
Jeux troubles du Pakistan face aux réfugiés en provenance de l'Afghanistan / Le 12h30 / 1 min. / le 19 août 2021

12h30

Le point à la mi-journée

La situation se tend en Afghanistan après la prise de pouvoir des talibans. Dans le nord-est du pays, plusieurs personnes auraient été tuées. Des soldats talibans ont tiré sur des manifestants qui brandissaient un drapeau afghan à l'occasion de la fête de l'indépendance.

>> Le point dans le 12h45 :

En Afghanistan, les leaders talibans consultent.
En Afghanistan, les leaders talibans consultent. / 12h45 / 1 min. / le 19 août 2021

Pendant ce temps, les évacuations se poursuivent depuis Kaboul, mais plusieurs témoignages rapportent que les talibans bloquent l'accès à l'aéroport.

Si les étrangers peuvent passer, les talibans bloquent systématiquement les Afghans qui n'ont pas de documents de voyage valides, mais aussi une partie de ceux qui ont leurs papiers.

>> Les précisions du 12h30 :

Des Talibans lors d'une conférence de presse le 18 août 2021. [EPA - Stringer]EPA - Stringer
La situation est toujours tendue en Afghanistan après la prise de pouvoir des talibans / Le 12h30 / 1 min. / le 19 août 2021

12h00

Le fils du commandant Massoud réclame des armes à Washingon

Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda, réclame un soutien américain en armes et munitions pour sa milice en Afghanistan afin de résister aux talibans qui ont repris le pouvoir à Kaboul, dans une tribune publiée mercredi par le quotidien Washington Post.

"L'Amérique peut encore être un grand arsenal pour la démocratie" en soutenant ses combattants moudjahidines", qui sont à nouveau prêts à affronter les talibans", assure-t-il.

Forces spéciales afghanes

Dans sa tribune publiée par le Washington Post, il assure avoir été rejoint dans le Panchir par des soldats de l'armée afghane "dégoûtés de la reddition de leurs commandants" ainsi que par d'anciens membres des forces spéciales afghanes.

Son père était un héros de la résistance antisoviétique qui lutta ensuite contre les talibans. Il a été élevé en 2019 au rang de héros national en Afghanistan par décret présidentiel, même si les troupes du "Lion du Panchir" ont aussi laissé des souvenirs mitigés aux habitants de Kaboul, piégés au début des années 1990 dans les combats entre moudjahidines rivaux.

11h20

"Une catastrophe et un cauchemar", estime le chef de la diplomatie de l'UE

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a qualifié les événements en Afghanistan de "catastrophe" et de "cauchemar" et a pointé du doigt une défaillance des services de renseignement pour leur incapacité à anticiper la rapidité du retour des talibans au pouvoir.

S'exprimant devant le Parlement européen, Josep Borrell a par ailleurs réaffirmé la nécessité pour l'Europe de "discuter avec les talibans" pour contenir la crise humanitaire mais sans que cela signifie une reconnaissance diplomatique formelle du régime.

"Opportunité" pour Pékin, Moscou et Ankara

La situation en Afghanistan "va avoir des impacts de vaste portée sur la sécurité régionale et internationale, il s'agit du plus important évènement géopolitique depuis l'annexion de la Crimée par la Russie" il y a sept ans, a déclaré Josep Borrell aux eurodéputés.

Dans ce contexte, "nous devons nous engager activement avec nos partenaires régionaux et internationaux (...) L'Asie centrale va devenir une région plus stratégique pour nous", a prévenu le responsable espagnol.

"Nous sommes bien conscients que la Turquie, la Chine, la Russie auront une nouvelle opportunité d'étendre leur influence" au détriment des Occidentaux en Asie centrale, a-t-il averti, appelant à renforcer les relations de la diplomatie européenne avec l'Iran, le Pakistan et l'Inde.

10h45

Des tirs de talibans et une bousculade font des morts à Assadabad

Plusieurs personnes ont été tuées à Assadabad, dans le nord-est du pays, lorsque des talibans ont tiré sur des manifestants brandissant le drapeau national lors d'un rassemblement à l'occasion de la fête nationale célébrant l'indépendance du pays, a déclaré un témoin sur place.

Selon ce témoin, habitant d'Assadabad, capitale de la province de Kounar frontalière du Pakistan, il n'était pas clair dans l'immédiat si les victimes étaient tombées sous les tirs ou lors de la bousculade qu'ils ont déclenchée.

10h20

Al-Qaïda au Yémen félicite les talibans et appelle au djihad

Le groupe djihadiste Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) a félicité les talibans pour leur récente prise du pouvoir en Afghanistan et s'est engagé à poursuivre le djihad

"Cette victoire et cette prise de pouvoir nous révèlent que le djihad et le combat représentent le moyen légal et réaliste, sur la base de la charia, de rétablir les droits (et) d'expulser les envahisseurs et les occupants", a déclaré dans un communiqué la branche yéménite d'Al-Qaïda.

10h00

La formation d'un gouvernement taliban avance, mais sans perspective d'élections

Les consultations entre chefs talibans et membres de précédents gouvernements afghans se poursuivent, a annoncé un responsable taliban.

Selon ce responsable, des personnalités ayant déjà occupé des responsabilités dans l'exécutif afghan dans le passé se verront proposer des postes dans le futur gouvernement que les combattants islamistes veulent mettre en place dans le sillage de la prise de Kaboul dimanche.

Les talibans ont déjà rencontré d'anciens responsables politiques, notamment l'ancien président Hamid Karzaï et l'ex-vice-président Abdullah Abdullah.

Un représentant taliban a confirmé le rétablissement d'une théocratie dirigée par un conseil d'oulémas, sous la houlette du guide suprême, le Mollah Akhundzada. Il a également rejeté le principe des élections.

>> Les précisions de La Matinale :

Des Talibans lors d'une conférence de presse le 18 août 2021. [EPA - Stringer]EPA - Stringer
La formation d'un nouveau gouvernement afghan avancent, mais sans perspective d'élections / La Matinale / 1 min. / le 19 août 2021

09h45

Les talibans accusés d'entraver le départ des Afghans qui veulent fuir le pays

Les talibans continuent de contrôler les alentours de l'aéroport de Kaboul, où les complexes opérations d'évacuation se poursuivent laborieusement, mais les États-Unis leur ont reproché d'en entraver l'accès aux Afghans qui souhaitent quitter le pays.

Si les talibans laissent bien les citoyens américains accéder à l'aéroport de Kaboul, il semble qu'ils "empêchent les Afghans qui souhaitent quitter le pays d'atteindre l'aéroport", a déploré Wendy Sherman, la numéro deux du département d'État américain.

Les États-Unis attendent d'eux "qu'ils permettent à tous les citoyens américains, tous les ressortissants de pays tiers et tous les Afghans de partir s'ils le souhaitent, de façon sûre et sans être harcelés", a-t-elle ajouté.

09h20

Les villes et la Confédération en désaccord sur la question des réfugiés

Les villes de Genève, Lausanne et Zurich ont appelé la Suisse à ne pas "rester les bras croisés" et demandent d'accueillir rapidement des réfugiés afghans.

Frédérique Perler, maire de la Ville de Genève, a lancé un appel pour l'octroi de visas humanitaires. "La ville de Genève considère que la Suisse devrait faciliter l'entrée de la population afghane qui doit quitter son pays et lui octroyer un visa humanitaire dans un premier temps. Puis, si ces personnes devaient rester un certain temps sur le territoire suisse, il faudrait que la répartition se fasse selon le droit fédéral", propose-t-elle dans La Matinale.

>> L'interview de Frédérique Perler dans La Matinale :

Des Afghans tentant de se rendre à l'aéroport de Kaboul. [AFP/STR/NurPhoto]AFP/STR/NurPhoto
Des villes suisses, dont Genève, demandent l'octroi de visas humanitaires pour les Afghans / La Matinale / 1 min. / le 19 août 2021

Ignazio Cassis préfère une aide sur le terrain

De son côté, le chef du Département fédéral des affaires étrangères Ignazio Cassis plaide pour une action sur le terrain.

"La Suisse ne reste jamais en attente avec les bras fermés. N'oubliez pas que le gros des migrations en ce moment sera dans les Etats voisins, en Iran par exemple. Il y aura besoin de forts besoins humanitaires là-bas, et la Suisse y sera."

>> L'interview d'Ignazio Cassis :

Ignazio Cassis, photographié le 20.07.2021. [Ti-Press/Keystone - Elia Bianchi]Ti-Press/Keystone - Elia Bianchi
Pour le conseiller fédéral Ignazio Cassis, il vaut mieux apporter de l'aide en Afghanistan et dans les pays voisins / La Matinale / 1 min. / le 19 août 2021

09h05

Le pont aérien entre Kaboul et le reste du monde contrôlé par les Etats-Unis

Un pont aérien a été mis en place pour atteindre Kaboul, alors que l'aéroport est devenu la seule porte de sortie du pays. Cette opération d'évacuation est menée par des militaires.

Le principal enjeu est la sécurité de l'aéroport. Les avions doivent pouvoir atterrir et décoller librement, et aucun terroriste ne doit monter à bord des appareils.

A défaut de l'armée afghane, ce sont les aviateurs américains qui contrôlent les mouvements aériens vers Kaboul, mais depuis leur base aérienne au Qatar.

>> Le sujet de La Matinale sur les opérations d'évacuation à Kaboul :

De nombreux Afghans ont gagné l'aéroport de Kaboul, dans l'esoir de pouvoir embarquer à bord d'un avion. [AFP - Shakib Rahmani]AFP - Shakib Rahmani
Les opérations d'évacuation à Kaboul sont gérées par les militaires / La Matinale / 1 min. / le 19 août 2021

08h45

Douze décès depuis dimanche à l'aéroport de Kaboul

Douze personnes sont mortes depuis dimanche à l'aéroport de Kaboul et dans ses alentours, ont fait savoir l'Otan et des responsables talibans.

Selon un responsable taliban, ces victimes ont été tuées par balles ou lors de bousculades.

08h30

Sous les pieds des talibans, un potentiel eldorado minéral

Cuivre, lithium, terres rares: le sous-sol de l'Afghanistan regorge de minéraux jugés critiques pour la transition énergétique et climatique, soulignent les experts, une manne non exploitée à ce jour, et désormais aux mains du régime taliban au pouvoir dans le pays.

"L'Afghanistan a des gisements de bauxite, de cuivre, de fer, de lithium et de terres rares", indique le dernier rapport annuel sur les ressources minières en Afghanistan publié en janvier 2021 par l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis (USGS).

Alors que le monde essaie de se passer d'énergies fossiles comme le pétrole et le gaz, ces métaux sont de plus en plus recherchés pour transporter ou stocker l'électricité.

08h20

Les talibans devront compenser le manque de soutien financier international

L'administration Biden a fait savoir que les talibans n'auront pas accès aux réserves de la Banque centrale afghane détenues aux Etats-Unis. L'Union européenne a pour sa part annoncé le gel de tout soutien financier. Le Fonds monétaire international a également annoncé la suspension de son aide et la Banque mondiale pourrait suivre.

Ces décisions devraient s'avérer catastrophique pour un pays qui dépend largement de l'aide internationale. Sur un PIB les 20 milliards de dollars en 2020, la moitié provenait de l'aide internationale, selon les données la Banque mondiale.

Les talibans prennent donc le contrôle d'un pays extrêmement pauvre, qui n'attire guère d'investissements, dans lequel l'économie privée n'est que peu développée et qui manque manque de système financier.

>> Les explications de La Matinale :

Talibans à un point de contrôle instauré à Kaboul, 16.08.2021. [EPA/Keystone]EPA/Keystone
L'Afghanistan dépend largement de l'aide internationale / La Matinale / 2 min. / le 19 août 2021

08h00

Les premiers Afghans exfiltrés par Madrid et Paris sont arrivés en Europe

Le premier avion espagnol ramenant de Kaboul une cinquantaine d'Afghans et quelques Espagnols est arrivé à la base militaire de Torrejón de Ardoz, au nord-est de Madrid.

Le gouvernement espagnol a mobilisé trois avions militaires pour assurer un pont aérien afin d'exfiltrer d'Afghanistan les quelques Espagnols qui s'y trouvent bloqués depuis la prise du pouvoir des talibans, mais aussi tous les Afghans ayant travaillé avec l'Espagne, ainsi que leurs familles.

Les premiers Afghans sont arrivés à Paris

Mercredi soir, les premiers Afghans mis en sécurité par la France sont arrivés mercredi à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle.

Un avion de l'armée de l'Air française transportant plus de 200 passagers, dont 25 Français et une large majorité d'Afghans, avec un nombre important de femmes et d'enfants, s'est posé peu avant 21h.

07h45

Le "chaos" était inévitable, selon Joe Biden

Très critiqué depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, Joe Biden a affirmé qu'il aurait été impossible de retirer les troupes américaines sans "chaos" dans le pays. Il a ajouté que les militaires pourraient, au besoin, rester à Kaboul après la fin août.

Le président américain a d'autre part admis rencontrer, dans un extrait d'entretien diffusé mercredi par la chaîne ABC, "davantage de difficultés" à évacuer les Afghans que les Américains. Washington accuse les talibans de ne pas tenir leur promesse de laisser un libre accès à l'aéroport de Kaboul à tous ceux qui voudraient fuir.

Des soldats américains pourraient rester au-delà du 31 août

Le président Joe Biden avait fixé la date-butoir du 31 août pour un retrait total d'Afghanistan. Il a cependant indiqué dans ce même entretien que les militaires pourraient, au besoin, rester à Kaboul au-delà de ce délai afin d'évacuer tous les Américains.

"S'il y a encore des citoyens américains, nous resterons pour les faire sortir", a-t-il ajouté, sans préciser les intentions américaines concernant les Afghans qui n'auraient pas réussi à gagner l'aéroport de Kaboul d'ici là.

>> Les précisions de La Matinale :

Joe Biden défend fermement la décision du retrait américain d'Afghanistan
Joe Biden tente de limiter les dégâts politiques après le retrait américain d'Afghanistan / La Matinale / 1 min. / le 19 août 2021

07h20

Les Afghans restent cloîtrés chez eux

En Afghanistan, l'incertitude règne toujours au sein de la population, tandis que les évacuations se poursuivent difficilement.

Terrifiés par l'arrivée des talibans, les Afghans restent en majorité cloîtrés à leur domicile.

"Les gens essaient autant que possible de rester à la maison et d’évaluer la situation. Les choses pourraient changer et la situation empirer. Mon sentiment ici c'est que je n'ai pas beaucoup d’espoir. Je regarde le futur avec beaucoup d’inquiétude", témoigne Abed, 35 ans, dans le 19h30.

>> Le sujet du 19h30 :

Beaucoup d'Afghans restent cloîtrés chez eux, terrifiés par le changement de gouvernance
Beaucoup d'Afghans restent cloîtrés chez eux, terrifiés par le changement de gouvernance / 19h30 / 1 min. / le 18 août 2021

>> L'éclairage du politologue Hasni Abidi :

Le nouveau régime taliban: l'éclairage du politologue Hasni Abidi
Le nouveau régime taliban: l'éclairage du politologue Hasni Abidi / 19h30 / 2 min. / le 18 août 2021

06h45

Karin Keller-Sutter: "La Suisse reste une terre d'accueil"

Si la posture attentiste du Conseil fédéral tranche avec les annonces de la Grande-Bretagne qui prévoit d'accueillir 20'000 réfugiés afghans sur cinq ans, la Suisse demeure une terre d'accueil, comme l'a défendu Karin Keller-Sutter au micro de Forum ce mercredi.

>> Lire également : Berne ne prévoit pas d'accueillir les Afghans en masse mais promet d'aider sur place

"La Suisse garde une tradition humanitaire, mais il faut mettre des priorités", insiste-t-elle, indiquant qu'elle a bien entendu été très choquée par les images sur place des Afghans qui cherchent à tout prix à fuir le pays.

"La situation sur place est très confuse. Mais la Suisse ne peut pas faire cavalier seul. C'est pourquoi, nous sommes en contact avec le HCR qui doit d'abord définir les besoins sur place", explique-t-elle, ajoutant que le Conseil fédéral va suivre très attentivement la situation. "Et si un jour il y a des besoins, nous sommes prêts à les évaluer", assure-t-elle.

Concernant la potentielle crise migratoire que l'Europe s'apprête à connaître, Karin Keller-Sutter se veut plutôt pessismiste. Selon elle, l'Europe n'a pas véritablement progressé depuis la dernière crise migratoire en 2015. Et la crise du Covid-19 n'y a rien arrangé. Il faut que l'Europe se mette maintenant d'accord sur une politique commune sur l'asile, notamment par la mise en place des mesures qui ne sont pas contestées, comme "le renforcement du contrôle aux frontières extérieures de Schengen", souligne-t-elle.

Et en Suisse, est-on prêt à y faire face? "La situation est aussi tendue en Suisse", répond-elle. "Notamment à cause de la crise du Covid-19, nous ne pouvons pas occuper toutes les places d'accueil de la Confédération. Et les cantons sont dans la même situation. Mais la Suisse est bien préparée, nous avons fait nos devoirs, nous avons des procédures accélérées, et nous avons une tradition humanitaire. Il faut maintenant trouver le juste milieu."

>> L'interview complète de Karin Keller-Sutter, dans Forum :

La Suisse ne prévoit pas d'accueil massif de réfugiés afghans: interview de Karin Keller Sutter
La Suisse ne prévoit pas d'accueil massif de réfugiés afghans: interview de Karin Keller Sutter / Forum / 11 min. / le 18 août 2021

06h30

5000 personnes évacuées en 24 heures à Kaboul

Environ 5000 diplomates, membres des services de sécurité, travailleurs humanitaires et citoyens afghans ont été évacués de Kaboul, la capitale afghane, au cours des 24 dernières heures, a déclaré mercredi à Reuters un responsable occidental.

Les évacuations par des avions militaires vont se poursuivre sans interruption, a-t-il assuré tout en évoquant la difficulté liée au "chaos" à l'extérieur de l'aéroport de Kaboul.

06h30

Olivier Roy: "Il est dans l'intérêt des talibans de mettre en action leur discours"

Les talibans ont promis d'œuvrer à la réconciliation en Afghanistan, disant avoir pardonné à leurs adversaires et vouloir protéger les droits des femmes en accord avec la loi islamique. Selon Olivier Roy, politologue et professeur à l'Institut universitaire européen de Florence, auteur d'En quête de l'Orient perdu, il est dans l'intérêt des talibans "de mettre en action ce discours" pour garder le pouvoir.

>> En lire plus : Olivier Roy: "Les talibans doivent avoir une gestion du pays plus subtile et plus ouverte"

Invité mercredi dans l'émission de la RTS Tout un monde, Olivier Roy estime que les talibans vont "couper les liens" avec les terroristes en Afghanistan. "Il est dans l'intérêt des talibans de mettre en action leur discours, car ils veulent le monopole du pouvoir. Ils l'ont perdu en 2001, parce qu'ils ont accordé l'hospitalité à Ben Laden et ils ont mis vingt ans à le reconquérir. Ils ne veulent pas reperdre vingt ans."

Olivier Roy explique que les talibans "sont les mêmes", mais ils ont eu "une autre vie". "En vingt ans, ils ont vu d'autres sociétés et ils ont appris l'anglais, pour certains, et l'arabe, qu'ils ne parlaient pas vraiment. En 2001, ils n'avaient aucune expérience internationale."

Le politologue et professeur français souligne qu'en vingt ans le pays a changé. "Kaboul est une ville de 6 millions d'habitants éduqués et branchés, notamment sur internet. Les talibans doivent donc avoir une gestion du pays plus subtile et plus ouverte."

06h30

Qui sont les talibans, qui ont repris le pouvoir en Afghanistan?

De retour au pouvoir en Afghanistan, les talibans ont gouverné le pays de 1996 à 2001, imposant une interprétation radicale de la charia. Ce mouvement, qui n'a vu le jour qu'au milieu des années 1990, a connu une ascension fulgurante.

>> En lire plus : Qui sont les talibans, qui ont repris le pouvoir en Afghanistan?

>> Voir aussi le sujet du 19h30 sur la nouvelle génération de talibans :

La nouvelle génération de talibans prête à se faire une place dans la cour des grands
La nouvelle génération de talibans prête à se faire une place dans la cour des grands / 19h30 / 2 min. / le 16 août 2021

>> Voir l'interview de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l'Université libre de Bruxelles, dans le 19h30 de dimanche :

Afghanistan: l'interview de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles
Afghanistan: l'interview de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles / 19h30 / 3 min. / le 15 août 2021

06h00

Retour sur la journée de lundi

Joe Biden a défendu lundi sa décision de se retirer d'Afghanistan, affirmant avoir donné à l'armée afghane "toutes les options" possibles pour combattre les talibans. Il a ajouté dans une adresse à la nation: "Les forces américaines ne peuvent pas, et ne devraient pas, mener une guerre et mourir d'une guerre que les forces afghanes n'ont pas la volonté de combattre pour elles-mêmes".

L'Afghanistan se trouve lundi aux mains des talibans, après l'effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l'étranger du président Ashraf Ghani.

L'armée américaine a "sécurisé" lundi l'aéroport de la capitale afghane. Mais tous les vols civils et militaires ont été suspendus à l'aéroport de Kaboul en raison de l'irruption sur le tarmac de milliers d'Afghans tentant désespérément de quitter le pays après le retour des talibans, a dit lundi le porte-parole du Pentagone.

>> Retrouvez le suivi de lundi : Les Etats-Unis n'avaient pas pour but de "construire une nation" en Afghanistan, dit Joe Biden