"Fixé veut dire que la tête du feu n'avance plus, mais il n'est pas éteint", a précisé le directeur du Service départemental d'incendie et de secours du Var, en ajoutant qu'un vent d'ouest était annoncé dans la journée.
De son côté , le préfet du Var a relevé que les conditions météo devaient se dégrader à partir de samedi après-midi: avec une remontée des températures et un vent "qui risque de tourner à plusieurs reprises, on ne peut pas exclure de nouveaux départs de feu". a-t-il averti.
Plus de 7000 hectares brûlés
Après une nuit calme, plus fraîche et sans vent, plus d'un millier de pompiers restaient "très concentrés" vendredi matin. Ils s'attelaient à noyer au plus vite les quelque 80 kilomètres de lisières de ce feu, avant la reprise des rafales.
Depuis lundi cet incendie a parcouru 8100 hectares et brûlé 7100 hectares de forêt, de vignes et de garrigues. Il a notamment dévasté près de la moitié de la Réserve nationale naturelle de la plaine des Maures, un havre de biodiversité proche du départ du feu, parti au bord d'une aire d'autoroute de l'A57, au nord de Toulon.
Vendredi, "le bilan humain n'a pas varié", a déclaré le préfet, avec deux morts et 26 blessés légers dont sept chez les sapeurs-pompiers. Deux corps calcinés ont été retrouvés dans une propriété de Grimaud, dans un hameau d'une vallée encaissée.
10'000 personnes évacuées
Cet incendie, en plein coeur de l'été, dans un département très touristique, a nécessité l'évacuation de 10'000 personnes, qui pour certaines ont passé quatre nuits dans un centre d'hébergement. Selon le préfet, quelques personnes, mais "très très peu", étaient encore dans des centres d'hébergement vendredi, "car elles ont tout perdu".
Du côté de l'enquête, si "l'on sait d'où le feu est parti", selon le préfet, "on travaille pour savoir la cause exacte".
Depuis lundi, 1679 largages ont été effectués par les avions et hélicoptères bombardiers d'eau, selon un communiqué de la préfecture.
ats/afp/lan
Lourd bilan écologique
Le bilan de l'incendie est très lourd d'un point de vue environnemental.
Il faudra "entre 30 et 40 ans avant de retrouver le même écosystème", a expliqué Jean-Louis Pestour, responsable national incendies de forêts à l'Office national des forêts, tout en assurant qu'"heureusement tout n'est pas mort, (...) le chêne liège étant l'arbre le plus adapté en zone méditerranéenne, avec une capacité à refaire des feuilles dès que les pluies et les conditions le permettent".
Les producteurs de rosé de Provence ont aussi payé un lourd tribut, certains viticulteurs ayant vu leur matériel ou hangars réduits en cendres.