Le suivi de la situation en Afghanistan. [Keystone]
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Les talibans pourraient accepter que des Afghans quittent le pays après le 31 août

- Les talibans auraient accepté que des Afghans puissent quitter leur pays après le retrait définitif des troupes américaines le 31 août, a affirmé mercredi un diplomate allemand qui négocie avec les talibans à l'issue d'une rencontre au Qatar.

- Les présidents russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping, veulent renforcer leur coopération contre la menace terroriste et le trafic de drogue en provenance d'Afghanistan, a indiqué mercredi le Kremlin.

- Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan, ont rapporté des médias américains. Ce délai "ne suffira pas" pour évacuer du pays "tous ceux que nous voulons faire sortir", avait auparavant averti le ministre allemand des Affaires étrangères. Paris et Madrid tiennent le même discours et demandent un délai supplémentaire.

- Les pays occidentaux continuent d'évacuer au pas de charge les personnes souhaitant fuir. Selon une responsable de la Maison Blanche, les Etats-Unis et leurs alliés ont évacué 21'600 personnes au cours des 24 dernières heures, soit près de 60'000 au total.

Suivi assuré par RTSinfo

23h05

La Belgique met fin à ses opérations d'évacuations

La Belgique a annoncé mercredi soir avoir mis fin à ses opérations d'évacuations depuis l'aéroport de Kaboul, à quelques jours du retrait des troupes américaines qui sécurisent le site.

"Le gouvernement fédéral a pris la décision de mettre un terme aux évacuations depuis l'aéroport de Kaboul, au vu de l'évolution de la situation en Afghanistan", a indiqué sur Twitter le Premier ministre belge Alexander De Croo. Cette décision a été prise "en accord avec les partenaires européens" de Bruxelles, a-t-il précisé.

Entre vendredi et mardi soir, des avions militaires belges ont évacué via Islamabad (Pakistan) quelque 1100 personnes depuis Kaboul. Il s'agit essentiellement de ressortissants européens et du personnel afghan en danger.

21h45

Encore 1500 Américains à évacuer

Les talibans se sont engagés à laisser partir les Américains et les Afghans à risque encore en Afghanistan après le 31 août, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Il resterait encore environ 1500 Américains à évacuer d'Afghanistan selon les évaluations, a précisé le secrétaire d'Etat lors d'une conférence de presse.

Selon lui, les pays environnants à l'Afghanistan étudient "s'ils peuvent jouer un rôle pour garder l'aéroport ouvert une fois que notre contingent militaire partira ou, si nécessaire, le rouvrir s'il ferme pour un certain temps".

Maintenir une présence diplomatique?

Antony Blinken n'a cependant pas précisé si les Etats-Unis maintiendraient une présence diplomatique après le 31 août.

"Nous étudions un certain nombre d'options", a-t-il affirmé sur la question.

21h30

Deux vols supplémentaires organisés par la France

Deux vols supplémentaires organisés par la France pour évacuer d'Afghanistan des ressortissants français et afghans doivent arriver mercredi soir à Paris.

Près de 400 personnes au total se trouvaient à bord des deux avions en provenance d'Abou Dhabi aux Emirats arabes unis, a indiqué l'armée sur Twitter.

20h50

Témoignages d'Afghans évacués aux Etats-Unis

Les Afghans évacués arrivent depuis quelques jours aux Etats-Unis, où la colère est vive envers Joe Biden. Le président américain est sous le feu des critiques en raison de sa décision de maintenir la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan au 31 août.

>> Voir leurs témoignages dans le 19h30 :

Le retrait des USA d'Afghanistan se terminera le 31 août. Témoignages d'Afghans évacués
Le retrait des USA d'Afghanistan se terminera le 31 août. Témoignages d'Afghans évacués / 19h30 / 2 min. / le 25 août 2021

>> Voir aussi le commentaire Gaspard Kühn dans le 19h30 :

Gaspard Kühn commente les évacuations d'Afghanistan qui se poursuivent sous haute tension
Gaspard Kühn commente les évacuations d'Afghanistan qui se poursuivent sous haute tension / 19h30 / 2 min. / le 25 août 2021

19h55

La Fondation suisse de déminage continue son travail

La Fondation suisse de déminage (FSD) continue à travailler dans le nord de l'Afghanistan, malgré la situation incertaine depuis la prise de pouvoir des talibans. Une trentaine de collaborateurs sont toujours présents.

"Ils continuent à se rendre auprès des communautés isolées" pour aborder le danger des mines antipersonnel et d'autres engins explosifs, a précisé l'organisation mercredi à Genève. L'assistance aux rescapés d'explosions accidentelles se poursuit également.

En revanche, le déminage en lui-même ne peut avoir lieu pour le moment. Les véhicules et le matériel sont bloqués à la frontière avec le Tadjikistan où la FSD a établi son siège opérationnel dans la zone.

La contamination dans le nord de l'Afghanistan provoque des problèmes pour l'agriculture et pour l'accès à la région. La FSD va aussi apporter une assistance d'urgence aux populations vulnérables. Du matériel alimentaire, de l'eau potable ou encore des composantes médicales seront distribués.

19h45

La Turquie a commencé à retirer ses troupes

La Turquie a commencé à retirer ses troupes d'Afghanistan, a annoncé mercredi soir le ministère turc de la Défense, abandonnant ainsi sa proposition de continuer à assurer la sécurité de l'aéroport de Kaboul après le retrait des forces américaines.

"Les éléments des forces armées turques en mission à l'aéroport Hamid Karzai en Afghanistan ont commencé à être évacués. Les forces armées turques retournent dans notre patrie", a déclaré le ministère dans un communiqué.

Près de 500 militaires non combattants turcs se trouvaient en Afghanistan dans le cadre d'une mission de l'Otan.

17h45

Les talibans accepteraient que des Afghans quittent le pays après le 31 août

Les talibans auraient accepté que des Afghans puissent quitter leur pays après le retrait définitif des troupes américaines le 31 août, a affirmé mercredi un diplomate allemand qui négocie avec les talibans à l'issue d'une rencontre au Qatar.

Le chef adjoint du bureau politique des talibans au Qatar Sher Abbas Stanekzai "m'a assuré que les Afghans possédant des documents valides continueront à avoir la possibilité de voyager sur des vols commerciaux après le 31 août", a affirmé Markus Potzel sur Twitter.

Le diplomate a précisé avoir discuté "de la nécessité urgente" d'avoir "un aéroport de Kaboul qui fonctionne" comme condition préalable au travail des ONG et des diplomates en Afghanistan.

17h00

La Chaîne du bonheur lance un appel aux dons et offre 1 million

La Chaîne du bonheur lance un appel aux dons pour financer les besoins humanitaires en Afghanistan, accentués depuis l'arrivée des talibans. L'organisation a déjà puisé un million de francs dans son fonds d'urgence.

Pour la Chaîne du bonheur, tous les indicateurs sont au rouge en Afghanistan. Avec la sécheresse, les combats et la pandémie de coronavirus, plus de neuf millions de personnes sont menacées de famine.

Sur place, l'organisation est en contact avec la Fondation Terre des hommes et Medair, actives notamment dans les domaines alimentaire et médical. Elle va soutenir aussi des organisations telles qu'Helvetas, Médecins sans frontières ou encore le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Soutien aux pays voisins

La Chaîne du bonheur prévoit que le changement de régime à Kaboul va amener les populations particulièrement dans le viseur des talibans, comme les femmes qualifiées, à chercher à fuir le pays. Elle va ainsi soutenir des projets d'aide dans les pays voisins comme le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et le Pakistan.

Dans un pays qui a toujours été difficile pour le travail humanitaire, la Chaîne du bonheur note encore que les talibans sont conscients qu'ils ne peuvent se passer de l'aide des ONG. Pour l'instant, ils poussent ces dernières à s'activer.

16h40

Une centaine de journalistes et leurs familles accueillis au Mexique

Un groupe de 124 personnes comprenant des journalistes et leurs familles ont été accueillies mercredi au Mexique. "Ce sont des gens qui risquent leur vie pour informer, qui sont attachés à la liberté d'expression, à la liberté et à l'indépendance de la presse", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard lors d'une cérémonie à l'aéroport de Mexico en présence des réfugiés.

Quelques heures auparavant, le Mexique avait accueilli cinq jeunes Afghanes d'une équipe de robotique primée au niveau international, toutes évacuées après la prise du pouvoir par les talibans.

Le Mexique entretient une longue tradition d'accueil de réfugiés politiques. Des hommes politiques persécutés durant la dictature de Franco en Espagne ou dans des pays d'Amérique du Sud ont notamment pu trouver refuge dans ce pays.

16h30

Le canton de Genève veut accueillir davantage de réfugiés afghans

Après la Ville de Genève, le canton de Genève veut lui aussi que la Suisse accueille davantage d'Afghans menacés dans leur pays. Le Conseil d'État a pris bonne note de la décision de la Confédération d'accueillir, à titre humanitaire, un groupe d'environ 230 personnes ayant travaillé pour la Direction du développement et de la coopération (DDC) à Kaboul, a-t-il indiqué mercredi. Mais il demande au Conseil fédéral d'élargir cette mesure à d'autres personnes en danger.

De manière générale, le canton estime que notre pays peut accueillir davantage de réfugiés afghans, notamment dans le cadre de programmes de réinstallation à mettre en oeuvre avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Soutenir les organisations humanitaires sur place

Le canton prévoit en outre de continuer à soutenir des organisations humanitaires encore actives en Afghanistan, comme le Comité international de la Croix-Rouge et Médecins sans frontières.

Il se dit aussi prêt à accompagner les efforts de la diplomatie suisse, par exemple en accueillant à Genève des discussions politiques de haut niveau en lien avec la problématique afghane.

16h15

La prise de pouvoir des talibans ralentit la campagne de vaccination

Le rythme de la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Afghanistan a fortement ralenti au cours de la semaine qui a suivi la prise de Kaboul par les talibans le 15 août dernier, a annoncé le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Depuis le changement de régime, "il y a eu une baisse de 80% des personnes vaccinées contre le Covid-19", a ainsi déclaré un porte-parole de l'Unicef. Dans la semaine du 15 août, 30'500 personnes auraient été vaccinées dans 23 des 34 provinces du pays, contre 134'600 dans 30 provinces la semaine précédente.

Près de deux millions de doses du vaccin de Johnson & Johnson, soit environ la moitié de toutes les doses livrées en Afghanistan jusqu'à présent, expirent en novembre, a ajouté le porte-parole.

14h45

Moscou et Pékin inquiets pour la stabilité régionale

Les présidents russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping, veulent renforcer leur coopération contre la menace terroriste et le trafic de drogue en provenance d'Afghanistan, a indiqué mercredi le Kremlin.

Les deux dirigeants ont "débattu de la problématique afghane" lors d'une conversation téléphonique.

"Il importe de rétablir rapidement la paix dans ce pays et d'empêcher l'instabilité de s'étendre aux régions avoisinantes", a encore indiqué Moscou.

La Russie, qui a adopté une attitude plutôt conciliante envers les talibans et qui appelle à un "dialogue national" en Afghanistan, s'inquiète comme la Chine pour la sécurité des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.

Moscou craint en particulier un afflux de réfugiés à même de déstabiliser la région, l'arrivée parmi eux de combattants djihadistes et une résurgence du trafic d'opium et d'héroïne.

13h30

Ahmad Massoud veut continuer le combat

La résistance aux talibans dans la vallée du Panchir, au nord-est de Kaboul, ne "cessera pas le combat", a affirmé un de ses responsables, Ahmad Massoud. Elle n'exclut toutefois pas pour autant de parler avec les nouveaux maîtres d'Afghanistan.

"Il n'est pas question de cesser le combat. Notre résistance ici, dans le Panchir, ne fait que commencer", affirme le fils du commandant Ahmed Shah Massoud, figure iconique de la résistance afghane assassinée en 2001, dans un entretien réalisé le 21 août avec Paris Match.

Interrogé sur les rumeurs de reddition de ses combattants face aux talibans qui ont encerclé la vallée du Panchir, Ahmad Massoud les qualifie de "propagande" et de "désinformation".

Les islamistes qui ont pris Kaboul le 15 août contrôlent quasiment tout le pays, mais une poche de résistance s'est formée dans la vallée du Panchir, autour du FNR emmené par Ahmad Massoud et d'Amrullah Saleh, vice-président du gouvernement déchu.

Les talibans ont affirmé lundi avoir encerclé le Panchir, mais privilégier la négociation aux combats. Pendant les cinq années où les talibans ont tenu l'Afghanistan, entre 1996 et 2001, le Panchir fut l'un des rares territoires que les "étudiants en religion" ne contrôlèrent jamais.

13h00

Angela Merkel veut poursuivre le dialogue

Angela Merkel a jugé mercredi que la communauté internationale devait continuer "de dialoguer avec les talibans" revenus au pouvoir. L'objectif est de préserver les acquis intervenus en Afghanistan depuis le déploiement des troupes de l'Otan.

"Les talibans sont une réalité en Afghanistan", a déclaré la chancelière allemande devant les députés du Bundestag. "Cette nouvelle réalité est amère, mais nous devons nous y confronter".

Citant les progrès accomplis en Afghanistan depuis 2001, la chancelière a souligné que "près de 70%" des Afghans avaient désormais accès à l'eau potable quand ils n'étaient que 20% il y a vingt ans". Elle a aussi insisté sur la mortalité infantile qui a, selon elle, diminué de moitié en vingt ans.

12h30

Le Qatar joue un rôle clef pour l'avenir de l'Afghanistan

Le micro-Etat du Golfe persique a su en quelques années devenir un acteur incontournable de la diplomatie moyen-orientale: il entretient depuis longtemps des rapports avec les talibans.

En effet, les talibans ont installé leur bureau politique au Qatar en 2013. C'est aussi à Doha, la capitale, que les accords entre les talibans et Washington ont été conclus en 2020.

>> Lire : L'accord USA-talibans pourrait être revu par l'administration de Joe Biden

Ce petit Etat coincé entre deux géants, l'Arabie saoudite et l'Iran, a trouvé le moyen d'exister politiquement à travers sa diplomatie. Il a donc fait le lien entre les acteurs de la guerre d'Afghanistan, comme il a aussi agi dès 2011 sur la scène internationale en faveur des printemps arabes.

La proximité du Qatar avec différents mouvements islamistes – les Frères musulmans ou les talibans –, lui ont valu trois ans de blocus de l'Arabie saoudite – un blocus levé en début de cette année.

Quoiqu'il en soit, le Qatar s'est imposé comme un médiateur indispensable relève Anne Gadel, ex-chargée de mission économique à l'Ambassade de France au Qatar: "Ce qu'on leur reprochait, finalement, semble être un atout aujourd'hui, en tout cas en ce qui concerne les talibans. Et c'est toujours un peu sur cette ligne de crête qu'a navigué le Qatar", explique-t-elle au micro du 12h30.

"L'Etat du Qatar n'entretient pas officiellement des liens avec les mouvements islamistes mais, évidemment, il y a des entités au sein du Qatar qui le font. C'est ce qui permet aussi à ce pays d'être cette fameuse plaque-tournante diplomatique. C'est ce qui lui confère une certaine influence sur la scène régionale et internationale. Mais c'est ce qui, effectivement, lui avait valu le blocus de 2017".

>> Lire : Le Qatar va demander des indemnisations pour le blocus

L'Arabie saoudite est l'alliée historique des Etats-Unis dans la région mais, désormais, elle n'est plus la seule. La plus grande base militaire américaine du Moyen-Orient est celle d'Al Udeid, au Qatar précisément.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Une enfant attend avec sa famille pour embarquer dans un avion américain, sur la base aérienne de Al Udeid. Qatar, le 22 août 2021. [Keystone/AP - Airman 1st Class Kylie Barrow/U.S. Air Force]Keystone/AP - Airman 1st Class Kylie Barrow/U.S. Air Force
Le rôle politique clé du Qatar dans la situation afghane / Le 12h30 / 1 min. / le 25 août 2021

12h00

Londres prêt à évacuer des chiens et des chats de Kaboul

Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace a annoncé mercredi qu'il autoriserait l'évacuation aérienne de Kaboul de chiens et chats recueillis dans un refuge par un ex-marine qui a affrété un avion pour évacuer son personnel afghan et ses animaux.

Une image de l'association Nowzad, refuge pour animaux fondé en 2007 par le sergent Pen Farthing. [nowzad.com - Facebook]
Une image de l'association Nowzad, refuge pour animaux fondé en 2007 par le sergent Pen Farthing. [nowzad.com - Facebook]

Ce sujet fait l'objet d'un débat depuis plusieurs jours au Royaume-Uni, preuve du grand amour des Britanniques pour les animaux.

"S'il arrive avec ses animaux, nous chercherons un créneau pour son avion", a tweeté Ben Wallace à propos de Paul Farthing, un ancien soldat qui a ouvert Nowzad, un refuge pour chiens et chats à Kaboul, et veut à présent en faire sortir quelque 140 chiens et 60 chats, ainsi que ses employées et employés afghans et leurs proches.

La veille, il avait pourtant affirmé qu'il n'allait pas "donner la priorité aux animaux sur les hommes, femmes et enfants désespérés qui frappent à la porte".

Le ministre "doit démissionner", s'était alors indigné dans la foulée un militant du droit des animaux Dominic Dyer. Mercredi, ce dernier se réjouissait dans un tweet de l'assouplissement de la position du ministre, affirmant qu'il était dû à l'intervention du Premier ministre Boris Johnson.

Le gouvernement britannique a accordé des visas à tout le personnel de l'association Nowzad et leur famille, soit 68 personnes, avait annoncé lundi Paul Farthing dans un tweet.

Par ailleurs, le Royaume-Uni a jusqu'ici évacué plus de 10'200 personnes.

11h45

La Russie lance des centaines d'évacuation d'Afghanistan

La Russie a mis en place mercredi un pont aérien, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Les évacuations se font à l'aide de quatre avions de transport militaire vers Oulianovsk, ville située sur la Volga.

Des troupes russes à la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan, le 10 août 2021. [Keystone/AP Photo - Didor Sadulloev]
Des troupes russes à la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan, le 10 août 2021. [Keystone/AP Photo - Didor Sadulloev]

Plus de 500 personnes ressortissantes russes et des pays membres de l'Organisation du traité de sécurité collective – Bélarus, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan –, une alliance militaire menée par Moscou, sont concernées, ainsi que des Ukrainiennes et des Ukrainiens.

Il s'agit des premières évacuations d'Afghanistan annoncées par la Russie.

Depuis la prise de contrôle du pays par les talibans, la Russie a opté pour une position plutôt conciliante envers les talibans, estimant que ces derniers envoyaient des "signaux positifs" en matière de libertés et de partage du pouvoir.

La Russie a maintenu ses représentations dans le pays, alors que les pays occidentaux évacuaient dans le chaos.

11h30

La France va cesser les évacuations d'ici la fin de la semaine

Les évacuations militaires effectuées par la France depuis l'aéroport de Kaboul pourraient s'interrompre "avant la fin de la semaine" faute de prolongation de la présence des troupes américaines en Afghanistan au-delà du 31 août, a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.

Réfugiées et réfugiés en provenance de Kaboul dans le cadre de l'opération "Apagan" attendent leur évacuation. Base militaire française 104 d'Al Dhafra, Abou Dhabi, le 23 août 2021. [AFP - Bertrand Guay]
Réfugiées et réfugiés en provenance de Kaboul dans le cadre de l'opération "Apagan" attendent leur évacuation. Base militaire française 104 d'Al Dhafra, Abou Dhabi, le 23 août 2021. [AFP - Bertrand Guay]

Les Etats-Unis, qui contrôlent l'aéroport, "ont confirmé cette date du 31 août (...) et donc pour des conditions pratiques de sécurité évidemment nous ne pourrons pas continuer les opérations au-delà du 31 août", a-t-il expliqué sur CNEWS.

"Nous nous mettons donc en situation d'arrêter les opérations à Kaboul avant la fin de la semaine pour que les dernières évacuations puissent avoir lieu via Abou Dhabi jusqu'à Paris", a-t-il ajouté.

Depuis la chute de Kaboul entre les mains des talibans le 15 août, l'opération Apagan – qui prend la forme d'un pont aérien entre Kaboul et Paris, via la base aérienne française 104 d'Al Dhafra, à Abou Dhabi – a permis d'évacuer une centaine de personnes françaises et plus de 2000 afghanes.

11h15

L'Ouganda accueille 51 personnes réfugiées afghanes

Un groupe de 51 personnes réfugiées sont arrivées en provenance d'Afghanistan mercredi à bord d'un vol privé à l'aéroport d'Entebba pour être accueillies temporairement en Ouganda "à la demande des Etats-Unis", a indiqué le ministère ougandais des Affaires étrangères.

Cet accueil, a souligné le ministère, se fait à la demande des Etats-Unis d'accueillir temporairement des personnes à passeport afghan "à risque" et d'autres en transit vers les États-Unis et d'autres destinations dans le monde.

L'Ouganda accueille une des plus grandes populations de personnes réfugiées au monde – près de 1,5 million selon les Nations unies –, principalement en provenance du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo voisins.

La plupart vit dans de vastes camps dans le nord du pays, mais 81'000 réfugiées et réfugiés vivent dans la capitale, Kampala.

11h00

Ouvrir les frontières des pays voisins de l'Afghanistan

"L'Iran, le Pakistan, le Tadjikistan devraient évacuer plus de personnes, que ce soit via des transports aériens ou routiers", a déclaré mercredi un diplomate d'un pays de l'OTAN basé à Kaboul.

Ces pays voisins de l'Afghanistan devraient ouvrir leurs frontières, alors que des organisations humanitaires mettent en garde contre une crise humanitaire imminente sous le régime des talibans.

Les risques de famines, de maladies et de persécutions augmentent pour les millions de personnes qui resteront en Afghanistan après la fin des évacuations, ont déclaré les organisations humanitaires.

"La situation est explosive après des années de sécheresse, de conflit, de dégradation économique, aggravée par le Covid-19", a affirmé David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, avant d'appeler la communauté internationale à donner 200 millions de dollars d'aide alimentaire.

L'Union européenne a déclaré prévoir de quadrupler l'aide destinée à l'Afghanistan, et qu'elle cherchait à coordonner son acheminement avec les Nations unies, ainsi qu'à obtenir des garanties de sécurité sur le terrain.

10h30

La base militaire, accueil des employées et employés afghans de l'UE

Les Etats-Unis ont déjà évacué plus de 70'000 personnes d'Afghanistan, selon les chiffres du Département d'Etat; un avion militaire américain décolle de Kaboul toutes les 45 minutes. Sans compter les évacuations opérées par d'autres pays, même si elles sont moins nombreuses.

La sécurité immédiate des personnes évacuées est assurée, mais elles ne sont pas au bout du long chemin vers l'asile. Washington prévoit de les maintenir sur des bases militaires le temps que leurs visas soient délivrés et leur situation administrative clarifiée.

Un groupe de personnes évacuées d'Afghanistan sur la base aérienne américaine de Ramstein. Allemagne, le 23 août 2021. [Keystone/epa - Airman Edgar Grimaldo]
Un groupe de personnes évacuées d'Afghanistan sur la base aérienne américaine de Ramstein. Allemagne, le 23 août 2021. [Keystone/epa - Airman Edgar Grimaldo]

L'Union européenne envoie pour sa part ses employées et employés afghans évacués sur la base militaire de Torrejon de Ardoz, à l'est de Madrid. De là, ces personnes seront réparties dans différents pays de l'Union.

Cristina Dominguez, qui travaille pour la Croix Rouge depuis des lustres, raconte sa surprise de voir débarquer ces personnes évacuées de Kaboul avec si peu d'affaires personnelles: "On voit bien que leur voyage a été préparé dans la précipitation, elles n'ont presque pas de bagages avec elles. On voit des familles nombreuses avec seulement un petit sac à dos, c'est tout ce qu'elles ont pu emporter dans leur course".

Près de 60% des Afghanes et des Afghans évacués vers l'Espagne ont demandé l'asile politique au gouvernement espagnol. Les personnes choisissant un autre pays sont envoyées vers leur nouvelle destination au terme de 72 heures.

Elargir le profil des personnes accueillies

L'Espagne est bien décidée à livrer une course contre la montre pour évacuer le maximum de personnes d'Afghanistan. Elle a élargi le profil des accueils comme l'a expliqué mardi Margarita Robles, ministre de la Défense, sur les ondes de la radio publique espagnole RTVE: "Il y a des familles qui n'étaient pas sur les premières listes élaborées mais qui, vu la situation très critique, ont été incluses comme prioritaires. Nous donnons la priorité aux femmes qui ont été des activistes, des journalistes, ou qui ont eu un rôle public ces dernières années dans le pays".

Les associations de défense des minorités sexuelles LGBT+ ont également demandé à l'exécutif d'accélérer le rapatriement de cette communauté particulièrement visée par les talibans.

>> Ecouter le reportage de Diane Cambon en Espagne :

Des familles réfugiées sortent d'un avion qui les a évacuées de Kaboul. Base aérienne de Torrejon de Ardoz, le 24 août 2021. [AFP - Pierre-Philippe Marcou]AFP - Pierre-Philippe Marcou
La base militaire qui accueille les employés afghans de l'Union européenne / Tout un monde / 5 min. / le 25 août 2021

10h00

Joe Biden l'inflexible crispe les alliés

Pas de délai supplémentaire! Joe Biden a été très clair mardi lors de la réunion du G7: le retrait des troupes est fixé au 31 août. Il n'a pas fléchi face aux alliés de Washington qui plaidaient avec insistance pour une prolongation de la présence militaire américaine, afin de laisser plus de temps aux évacuations des Afghanes et des Afghans.

>> Ecouter le 12h30, "Les Etats-Unis ne poursuivront pas les évacuations depuis l'aéroport de Kaboul passé le 31 août 2021" :

Des personnes sont évacuées par les forces américaines. Aéroport Hamid Karzai, Kaboul, le 24 août 2021. [Keystone/AP - Senior Airman Taylor Crul/U.S. Air Force]Keystone/AP - Senior Airman Taylor Crul/U.S. Air Force
Les Etats-Unis ne poursuivront pas les évacuations depuis l'aéroport de Kaboul passé le 31 août 2021 / Le 12h30 / 1 min. / le 25 août 2021

La décision du président américain est diversement appréciée dans la presse internationale. "Biden persiste et siffle la fin des opérations en Afghanistan", résume Libération. Il y a deux mois, lors du précédent G7, l'ambiance était détendue et le message clair: l'Amérique est de retour. Changement radical de décor mardi et d'atmosphère: elle était très crispée.

En dépit de tous les appels pressants des Alliés, "les États-Unis s'en tiennent à leur calendrier", note la Frankfurter Allgemeine Zeitung

Der Spiegel évoque le pari risqué de Joe Biden en Afghanistan: malgré les critiques massives, il est déterminé à achever le retrait d'Afghanistan dans quelques jours. Il craint les attaques terroristes, mais veut surtout se débarrasser définitivement du problème.

Joe Biden a redit mardi sa volonté de terminer les opérations au 31 août: "Le plus tôt c'est le mieux. Chaque jour représente un risque supplémentaire pour nos troupes". Cette décision provoque la colère de certains éditorialistes, comme celui du Figaro: "Les Européens ont une fois pour toutes la preuve qu'ils ne peuvent pas s'en remettre à Washington pour leur sécurité. Joe Biden croit que son brutal "pivot" le mettra en position de force pour la grande compétition géopolitique avec la Chine: drôle de calcul pour balayer une défaite. Du tarmac de Kaboul, on l'entend nous lancer: "Goodbye Europe", conclut le quotidien.

>> Ecouter la revue de presse de Patrick Chaboudez dans Tout un monde :

Des soldats américains en Afghanistan, en août 2011. [Keystone/AP photo - David Goldman]Keystone/AP photo - David Goldman
Joe Biden confirme le délai de retrait des troupes américaines / Tout un monde / 3 min. / le 25 août 2021

Plusieurs médias conservateurs aux Etats-Unis sont en colère: "Biden Surrenders", soit Biden se rend. C'est par exemple le titre du site Breitbart News. Pour Fox News, le président est "bullied by the Talibans", donc intimidé par les talibans.

Le Wall Street Journal parle de la "ruée de Biden vers la sortie". Il aurait pu dire aux talibans que les États-Unis ne négocient pas sur la date limite et que les forces américaines resteront aussi longtemps qu'il le faudra pour achever la mission de sauvetage. Cela aurait sauvé un peu d'honneur et de crédibilité de ce retrait bâclé, constate le quotidien.

Les quotidiens généralement plus favorables à Joe Biden sont plus mesurés, mais s'interrogent tout de même sur cette volonté de s'en tenir au 31 août. Le respect de cette date "compromet les promesses d'évacuation de Joe Biden" estime le Washington Post. Des promesses aux Afghanes et Afghans qui ont travaillé avec les Etats-Unis, mais aussi à toutes ces personnes qui sont "en grand danger", selon les mots du président: journalistes, militants, professeurs d'université qui ont fait des plans de vie en misant sur l'engagement des Etats-Unis dans le projet de construction de la nation afghane que Joe Biden vient de désavouer.

Sur une note plus positive, pour CNN et le New York Times, le rythme des évacuations s'est accéléré de façon "spectaculaire après le chaos des premières heures" et "dépasse désormais largement les objectifs quotidiens initiaux" de l'administration américaine.

Et le Financial Times constate: non, "l'Alliance atlantique n'est pas sur le point de se briser", les Etats-Unis ne vont pas devenir isolationnistes. Mais ce retrait chaotique et une forme de dédain à l'égard des alliés à mis fin à la lune de miel internationale de Joe Biden.

>> Ecouter aussi l'interview de Roberto de Primis, directeur du cabinet EURintelligence :

Roberto De Primis. [RTS]RTS
Le président américain regarde vers l'intérieur de son pays: interview de Roberto de Primis / Tout un monde / 8 min. / le 25 août 2021

09h45

"Badri 313", unité d'élite et fer de lance des talibans

Elle tranche avec l'image habituellement véhiculée de talibans en turban, assis à l'arrière de pick-ups. L'unité "Badri 313", composante des forces spéciales des talibans, fait l'objet d'une intense propagande et jouit d'une aura importante au sein du nouveau régime.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux par les nouveaux maîtres de Kaboul montre des soldats équipés de l'attirail complet du combattant d'exception: arme de guerre, casque et gilet pare-balles, cagoule, sac à dos, lunettes de vision nocturne, radio tactique.

Les forces spéciales des talibans, des soldats équipés de l'attirail complet du combattant d'exception. Kaboul, le 24 août 2021. [AFP - Al Hijrat via EyePress News]
Les forces spéciales des talibans, des soldats équipés de l'attirail complet du combattant d'exception. Kaboul, le 24 août 2021. [AFP - Al Hijrat via EyePress News]

La "Badri 313", intégrée aux autres forces spéciales du nouveau régime, tiendrait son nom de la bataille de Badr, il y a 1400 ans, au cours de laquelle le prophète avait triomphé avec 313 soldats seulement.

Si elle n'est probablement pas l'égale des forces spéciales occidentales, ni même de celles de l'Inde ou du Pakistan voisins, ses membres sont "plus efficaces que les 'talibans standards' et certainement que les troupes de l'armée nationale afghane ces dernières semaines", ironise un expert en armement reconnu, qui se cache derrière le compte Twitter Calibre Obscura.

"Ils ont été utilisés pendant la campagne contre le groupe Etat islamique entre 2017 et 2020", précise-t-il à l'AFP. "Historiquement, ils interviennent contre les durs à cuire".

Selon l'expert, ainsi que la revue spécialisée Jane's, ses effectifs sont estimés à quelques milliers tout au plus, rassemblant "probablement certains des combattants les mieux formés et les mieux équipés" d'Afghanistan, estime Matt Henman, chef de la section terrorisme et insurrection chez Jane's. "On peut s'attendre à un peu de sensationnalisme dans la propagande" dont elle fait l'objet, tempère-t-il, mais "il y a une forte probabilité que le Pakistan lui ait apporté au minimum un embryon de formation".

Leur mise en évidence ne relève pas du hasard alors que les talibans, chassés du pouvoir par les Américains il y a vingt ans, viennent de reconquérir l'ensemble du pays.

Symboles d'un savoir-faire militaire dont les talibans ne jouissaient pas à l'époque, les membres de Badri 313 "ont démontré leur efficacité sur le champ de bataille", explique Bill Roggio, rédacteur-en-chef du Long War Journal (LWJ), revue américaine consacrée à la guerre contre le terrorisme.

Au service d'intérêts politiques puissants

L'unité Badri 313 sert des intérêts politiques puissants: elle est intimement liée au réseau Haqqani, une voix qui compte au sein des talibans.

>> Lire : Le réseau Haqqani, des attentats-suicides au gouvernement afghan

L'unité 313 représente ainsi "la combinaison de l'entraînement militaire des talibans pendant des années et des efforts du réseau Haqqani pour professionnaliser l'institution militaire afghane", schématise Bill Roggio. Son rôle devrait donc demeurer central dans le régime des "étudiants en religion".

"Si les talibans les disposent quelque part, cela signifie que l'endroit est considéré comme important", estime Calibre Obscura. A ce titre, l'unité 313 "est un symbole de la sophistication des talibans et de leur engagement pour arriver à leurs fins". 

09h30

Cinq Afghanes membres d'une équipe de robotique évacuées au Mexique

Le gouvernement mexicain a accueilli mardi cinq jeunes femmes afghanes membres d'une équipe internationale primée de robotique qui ont décidé de quitter l'Afghanistan après la prise de pouvoir des talibans.

Marcelo Ebrard, ministre mexicain des Affaires étrangères, accueille les jeunes Afghanes réfugiées. Aéroport de Mexico City, le 24 août 2021. [Keystone/epa - Carlos Ramirez]
Marcelo Ebrard, ministre mexicain des Affaires étrangères, accueille les jeunes Afghanes réfugiées. Aéroport de Mexico City, le 24 août 2021. [Keystone/epa - Carlos Ramirez]

Ces jeunes femmes, non identifiées pour des raisons de sécurité, ont été reçues à l'aéroport de Mexico par le ministre des affaires étrangères, Marcelo Ebrard.

Quatre d'entre elles étaient présentes à une conférence de presse: "Ils ont non seulement sauvé nos vies mais aussi nos rêves que nous cherchons à réaliser (...). Notre histoire ne se terminera pas tristement à cause des talibans", a déclaré l'une des jeunes femmes par l'intermédiaire d'un traducteur, ajoutant que l'équipe féminine de robotique avait prouvé que les femmes étaient également capables de faire de la science.

Marcelo Ebrard a indiqué qu'elles pourront accéder à un visa humanitaire pour une durée maximale de 180 jours avec droit de renouvellement, après quoi elles pourront choisir un autre statut. Le partenaire de l'une d'elles a également été accueilli au Mexique.

Connues sous le nom de "rêveuses afghanes", ces jeunes femmes ont remporté un prix international de robotique et ont récemment créé un nouveau respirateur pour les patients atteints de Covid à partir de vieilles pièces de voiture.

Cette équipe afghane de robotique est composée d'une vingtaine de femmes, pour la plupart encore adolescentes.

09h15

Deux parlementaires américains se sont rendus à Kaboul

Deux membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis se sont rendus en Afghanistan mardi, suscitant les réprimandes de la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi.

Seth Moulton, un démocrate, et Peter Meijer, un républicain, qui ont tous deux servi en Irak avant de se présenter au Congrès, ont déclaré être allés à Kaboul pour recueillir des informations dans le cadre du rôle de surveillance du Congrès.

Nancy Pelosi a envoyé une lettre aux membres de la Chambre des représentants avertissant que le Pentagone et le département d'Etat avaient demandé aux parlementaires de ne pas se rendre en Afghanistan "en ces temps de danger".

>> Ecouter dans La Matinale, "Inquiétudes des personnes habitant Kaboul face aux décisions américaines" :

Une soldate américaine marche avec une famille afghane sur le tarmac de l'aéroport de Kaboul, le 24 août 2021. [Keystone/AP - Sgt. Samuel Ruiz/U.S. Marine Corps]Keystone/AP - Sgt. Samuel Ruiz/U.S. Marine Corps
Inquiétude des personnes habitant Kaboul / La Matinale / 1 min. / le 25 août 2021

Des évacuations trop tardives

Les deux parlementaires avaient déclaré avant leur voyage vouloir que le président Joe Biden repousse le retrait des soldats américains: "Après nous être entretenus avec les commandants et avoir vu la situation ici, il nous est évident que nous avons commencé les évacuations trop tard et que, quoi que nous fassions, nous ne pourrons pas évacuer tout le monde, même d'ici au 11 septembre", ont-ils déclaré.

Le président américain Joe Biden a déclaré mardi qu'il y avait un "risque accru" à maintenir des troupes américaines en Afghanistan au-delà du 31 août, citant la situation sécuritaire, et a indiqué que les Etats-Unis étaient sur la bonne voie pour conclure leur mission d'évacuation d'ici cette date butoir.

09h00

Sébastien Boussois: "Joe Biden est resté droit dans ses bottes"

Joe Biden a confirmé mardi la date butoir du 31 août pour terminer la "mission" de l'armée américaine en Afghanistan. Le président américain n'a donc pas cédé face aux alliés de Washington, qui plaidaient pour une prolongation de la présence militaire américaine, afin de laisser plus de temps aux exfiltrations.

Selon Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques, cette décision n'est pas surprenante. "Le président américain n'est jamais là pour faire de la demi-mesure ou céder face à ses alliés. Il n'y a pas beaucoup d'exemples qui vont dans ce sens-là. Depuis l'annonce du retrait et de la date butoir, Joe Biden a toujours été extrêmement ferme. Il est resté droit dans ses bottes", explique le spécialiste mercredi dans La Matinale.

Des choix à faire

Il reste désormais six jours aux pays occidentaux pour rapatrier un maximum de personnes. "Pour l'instant, tous les efforts sont concentrés sur les évacuations. Mais c'est surprenant qu'il n'y ait pas eu un calendrier des charges avec un retrait progressif, étape par étape. Il y aura probablement des choix, une sélection à faire et des risques évidents que les personnes dans les situations les plus dramatiques ne soient pas forcément les personnes qui parviendront à quitter le pays", prévoit Sébastien Boussois.

Le spécialiste du Moyen-Orient ne pense pas que les talibans laisseront davantage de temps pour les évacuations. "Ils sont dans la même logique que Joe Biden, ils ne feront pas de demi-mesure. Ils ont dit clairement que le 31 août, les choses s'arrêteraient. Je doute qu'ils commencent à montrer une forme de tolérance."

>> L'interview de Sébastien Boussois dans La Matinale :

Le président américain Joe Biden lors de son intervention jeudi 29.07.2021. [AP/Keystone - Susan Walsh]AP/Keystone - Susan Walsh
Le dilemme cornélien de Biden: interview de Sébastien Boussois / La Matinale / 10 min. / le 25 août 2021

08h45

Joe Biden confirme le retrait d'Afghanistan au 31 août

Confronté à un ultimatum des talibans, Joe Biden a confirmé mardi la date butoir du 31 août pour terminer la "mission" de l'armée américaine en Afghanistan, à condition que le nouveau régime afghan n'entrave pas l'évacuation de ceux qui veulent fuir Kaboul.

Le président américain Joe Biden parle du retrait d'Afghanistan et de la réunion spéciale du G7. Washington DC, le 24 août 2021. [Keystone/epa - Yuri Gripas/POOL]
Le président américain Joe Biden parle du retrait d'Afghanistan et de la réunion spéciale du G7. Washington DC, le 24 août 2021. [Keystone/epa - Yuri Gripas/POOL]

Lors d'un sommet virtuel avec ses homologues du G7, le président des Etats-Unis a opposé une fin de non-recevoir aux alliés de Washington qui plaidaient avec insistance pour une prolongation de la présence militaire américaine, afin de laisser davantage de temps aux exfiltrations d'Afghanes et d'Afghans jugés à risque dans leur propre pays depuis la prise du pouvoir par les talibans.

"Nous sommes actuellement sur la voie de terminer d'ici le 31 août" la "mission" visant à "évacuer les gens aussi efficacement et sûrement que possible", a-t-il déclaré lors d'une allocution retardée à plusieurs reprises.

Mais le respect de ce délai "dépend" de la coopération des talibans pour "permettre l'accès à l'aéroport" des candidats au départ, a-t-il prévenu, les mettant en garde contre toute "entrave" à ces opérations difficiles.

Joe Biden a ainsi précisé avoir "demandé au Pentagone et au département d'Etat des plans d'urgence pour ajuster le calendrier si cela devait être nécessaire".

>> Ecouter l'analyse depuis Washington DC de Jordan Davis :

Joe Biden délivre ses remarques sur l'Afghanistan et la réunion spéciale du G7. Washington DC, le 24 août 2021. [Keystone/epa - Yuri Gripas/POOL]Keystone/epa - Yuri Gripas/POOL
Analyse de Jordan Davis sur la situation des Etats-Unis face à l'Afghanistan / La Matinale / 2 min. / le 25 août 2021

08h30

Biden dit pouvoir tenir les délais, mais prévoit un plan de secours

La "mission" de l'armée américaine en Afghanistan est "en voie d'être terminée" au 31 août à la condition que les talibans continuent de coopérer pour l'accès des évacués à l'aéroport de Kaboul, a indiqué mardi Joe Biden aux dirigeants du G7, selon la Maison Blanche.

Le président américain a également demandé au Pentagone d'avoir à disposition des plans de secours pour repousser le retrait "si nécessaire", a ajouté sa porte-parole Jen Psaki dans un communiqué.

08h15

Washington a évacué 4000 Américains

Les Etats-Unis ont évacué depuis la mi-août "plus de 4000 détenteurs d'un passeport américain et les membres de leur famille", a déclaré un haut responsable du département d'Etat américain.

"Nous continuons de contacter les Américains qui étaient enregistrés auprès de l'ambassade à Kaboul pour déterminer s'ils se trouvent encore en Afghanistan, et pour faciliter leur évacuation s'ils veulent partir", a-t-il dit sous le couvert de l'anonymat.

"Ce nombre va continuer à augmenter dans les prochains jours", a-t-il ajouté. Le week-end dernier, l'état-major américain avait évoqué le nombre de 2500 Américains évacués.

En comptant les autres nationalités, notamment les Afghans considérés à risque dans leur pays, les Américains ont fait partir 48'000 personnes depuis la mise en place du pont aérien le 14 août. Plusieurs milliers d'autres personnes ont été évacuées par leurs alliés.

08h00

La résistance face aux talibans s'organise au Panchir

Dans la vallée du Panchir, au sommet d'une montagne escarpée qui a résisté à de nombreux envahisseurs, des combattants anti-talibans tirent à la mitrailleuse lourde, s'entraînant en vue de combats à venir.

Ces membres du Front national de résistance (FNR), le principal groupe d'opposition aux talibans, se préparent à lutter à mort face aux nouveaux hommes forts du pays.

Dans leurs rangs, des miliciens et d'anciens membres des forces de sécurité afghanes préparent leur défense: des mitrailleuses lourdes, mortiers et postes de surveillance ont été disséminés tout au long de cette profonde vallée.

"Une résistance acharnée"

"Si les chefs de guerre talibans lancent un assaut, ils rencontreront bien sûr une résistance acharnée de notre part", a averti la semaine dernière Ahmad Massoud, l'un des leaders du FNR, dans une tribune publiée par le Washington Post.

Ahmad Massoud est le fils du légendaire commandant Ahmad Shah Massoud, révéré pour avoir résisté sans jamais mettre genou à terre aux Soviétiques, puis aux talibans.

>> Le reportage du 19h30 sur la résistance menée par Ahmad Massoud :

La vallée du Panshir en Afghanistan, fief de la dynastie Massoud, est devenue le coeur de la résistance afghane.
La vallée du Panshir en Afghanistan, fief de la dynastie Massoud, est devenue le coeur de la résistance afghane. / 19h30 / 2 min. / le 24 août 2021

07h45

"On a pu documenter des meurtres très violents" depuis le retour des talibans

La Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a déclaré avoir reçu des informations crédibles sur de graves violations des droits humains de la part des talibans, notamment des exécutions sommaires de civils afghans et de membres des forces de sécurité afghanes ayant rendu les armes.

Ces constatations sont partagées par la porte-parole d'Amnesty Suisse Nadia Boehlen. Invitée dans Forum, elle s'est dite très préoccupée par les exactions commises par les talibans depuis qu'ils ont repris le pouvoir.

"En juillet, dans le cadre de la reconquête du pouvoir par les talibans, neuf villageois faisant partie de la minorité hazara ont été torturés et tués. On a pu documenter ces meurtres très précisémment."

"Pointe de l'iceberg"

Nadia Boehlen précise la violence de ces témoignages: "Un homme, dont on a tranché les muscles, a été étouffé avec sa propre écharpe. Cet homme a été tué simplement parce qu'il avait de l'argent sur lui et qu'il était soupçonné d'appartenir aux forces gouvernementales."

"Il y a eu plusieurs autres meurtres de cet acabit. Et ça, ce n'est que la pointe de l'iceberg, car les talibans ont coupé les moyens de communicaiton. Mais ça laisse présager de l'ampleur des violations qui sont commises actuellement en Afghanistan."

>> L'interview complète de Nadia Boehlen dans Forum :

Session spéciale pour le Conseil des droits de l'homme des Nations unies concernant l'Afghanistan: Réaction de Nadia Boehlen (vidéo)
Session spéciale pour le Conseil des droits de l'homme des Nations unies concernant l'Afghanistan: Réaction de Nadia Boehlen (vidéo) / Forum / 7 min. / le 24 août 2021

07h30

Joe Biden maintient la date du retrait au 31 août

Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan, ont rapporté les chaînes américaines CNN et Fox, citant des responsables américains.

Joe Biden a pris cette décision après des discussions avec ses homologues du G7, alors que les talibans ont demandé aux Etats-Unis de ne pas prolonger les évacuations d'Afghanistan au-delà de cette date, ont précisé ces responsables non identifiés.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Les mains de Joe Biden, lors de son discours sur la situation en Afghanistan, le 24 août 2021. [AFP - Drew Angerer/Getty Images]AFP - Drew Angerer/Getty Images
Joe Biden maintient sa décision de retirer les troupes américaines de l’aéroport de Kaboul le 31 août / La Matinale / 1 min. / le 25 août 2021

07h15

Le G7 demande aux talibans de permettre des évacuations "au-delà" du 31 août

Les dirigeants des grandes puissances du G7 posent comme "première condition" aux talibans après leur arrivée au pouvoir de "garantir un passage sûr" pour ceux qui veulent quitter l'Afghanistan "jusqu'au 31 août et au-delà", a averti le Premier ministre britannique Boris Johnson.

"La première condition que nous posons en tant que G7 est qu'ils doivent garantir jusqu'au 31 août et au-delà un passage sûr pour ceux qui veulent partir", a déclaré Boris Johnson sur les télévisions britanniques après un sommet virtuel des dirigeants du G7, soit l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni).

Rendre compte des actes de lutte contre le terrorisme

Les dirigeants des sept pays ont également demandé à "tout futur gouvernement afghan" de "respecter les obligations et l'engagement internationaux de l'Afghanistan en matière de protection contre le terrorisme" et de "protection des droits humains de tous les Afghans, en particulier des femmes, des enfants et des minorités".

"La légitimité de tout futur gouvernement dépend de l'approche qu'il adopte dès à présent pour respecter ses obligations et engagements internationaux", ont-ils précisé.

>> Les précisions de Forum :

Le G7 discute des évacuations en cours à Kaboul (vidéo)
Le G7 discute des évacuations en cours à Kaboul (vidéo) / Forum / 2 min. / le 24 août 2021

07h00

Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles sont en lieu sûr

Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles proches ont réussi à quitter Kaboul ou se trouvent dans la partie sécurisée de l'aéroport de la capitale afghane, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis devant les médias.

>> Lire aussi : Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles ont quitté Kaboul ou sont en sûreté

Au total, 292 personnes avec un lien avec la Suisse ont été évacuées, a précisé le conseiller fédéral. Et 66 se trouvent sur l'aéroport afghan. "L'une des plus grandes opérations d'évacuation de la Suisse est presque terminée", a commenté Ignazio Cassis.

>> Le sujet de Forum sur les rapatriements suisses :

La Suisse termine ses rapatriements depuis l'Afghanistan (vidéo)
La Suisse termine ses rapatriements depuis l'Afghanistan (vidéo) / Forum / 2 min. / le 24 août 2021

Quinze Suisses encore en Afghanistan

Le charter de Swiss envoyé dans la capitale ouzbek Tachkent est lui revenu cette nuit avec 141 employés locaux et leurs familles proches et 78 ressortissants allemands, suédois et afghans, a complété le Tessinois. Pour l'instant, il n'est pas prévu d'envoyer un autre avion suisse sur place.

Quinze Suisses sont encore en Afghanistan. Il s'agit de personnes qui n'ont pas pu ou pas voulu se rendre à l'aéroport, a-t-il ajouté. L'ambassade de Suisse à Islamabad, compétente pour l'Afghanistan, maintient un contact régulier avec eux. La Suisse "travaille sans relâche" pour que ces personnes puissent également quitter le pays, a souligné le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

>> Le reportage du 19h30 :

Afghanistan: Le rapatriement des employés de Berne.
Afghanistan: Le rapatriement des employés de Berne. / 19h30 / 1 min. / le 24 août 2021

Une carte à jouer pour Ignazio Cassis

Ignazio Cassis a une carte à jouer très intéressante dans cette crise. Face à une Karin Keller Sutter, en charge de l'asile, très ferme sur ce dossier, le ministre des affaires étrangères peut se montrer plus généreux en proposant ce que la Suisse sait faire de mieux: offrir ses bons offices pour faciliter le dialogue avec les talibans.

Pour l'instant, cela ne l'engage pas à grand chose. Mais si Ignazio Cassis parvenait à organiser à Genève une conférence sur la crise afghane, ce serait bon pour son image et pour celle de la Suisse. Surtout, cela pourrait contribuer à ramener la paix en Afghanistan.

>> L'analyse d'Esther Mamarbachi dans le 19h30 :

Esther Mamarbachi "Dans un tel chaos mieux vaut jouer la carte de la solidarité"
Esther Mamarbachi "Dans un tel chaos mieux vaut jouer la carte de la solidarité" / 19h30 / 1 min. / le 24 août 2021

06h45

Les talibans demandent l'arrêt des évacuations des "experts afghans"

Les Occidentaux ne doivent évacuer d'Afghanistan que des étrangers, et non les Afghans les plus qualifiés, a prévenu le nouveau régime taliban, refusant à nouveau toute extension du délai consacré à ces opérations, fixé au 31 août.

Des "experts afghans", tels que des ingénieurs, sont exfiltrés du pays par les Américains et leurs alliés, et "nous leur demandons d'arrêter cela", a déclaré leur porte-parole lors d'une conférence de presse à Kaboul.

Les Afghanes employées dans l'administration pourront retravailler lorsque la sécurité sera assurée, a-t-il également précisé.

"Nous voulons qu'elles travaillent, mais aussi que la sécurité soit bonne" pour cela, a-t-il expliqué, en ajoutant qu'elles devaient rester chez elles d'ici là.

06h15

Un avion de Swiss avec des personnes évacuées de Kaboul de retour à Zurich

Un avion de la compagnie Swiss, affrété par le Département fédéral des affaires étrangères (DAE), est parti récupérer des personnes évacuées de Kaboul.

L'appareil a atterri a atterri dans la nuit de lundi à mardi à Zurich en provenance de la capitale ouzbèke Tachkent. Selon le DFAE, il y avait 219 personnes à bord: 141 personnes afghanes employées par la DDC et leurs proches, ainsi que 78 autres personnes venant d'Afghanistan, d'Allemagne et de Suède.

Ce vol charter de 300 places assises est allé chercher ces gens, transférés provisoirement d'Afghanistan vers l'Ouzbékistan.

La Suisse va continuer à participer aux opérations globales d'évacuation d'Afghanistan, a encore précisé le DFAE. Jusqu'à lundi, la Suisse avait fait sortir une centaine de personnes du pays après la prise du pouvoir par les talibans.

Le rôle de la Suisse dans la crise en Afghanistan pourrait passer par un dialogue avec les talibans: "Tout est possible selon la demande qui nous est posée", explique le conseiller fédéral Ignazio Cassis dans La Matinale. "Si la Suisse peut offrir ses bons offices en tant qu'Etat hôte et donc offrir Genève ou d'autres endroits en Suisse comme lieu de rencontre neutre, comme nous l'avons fait pour Biden et Poutine, ceci fait partie du courant normal de notre pays", souligne le chef du DFAE.

"Deuxièmement, nous avons toujours l'habitude d'être en contact avec tout le monde. Si on veut bâtir des ponts, on doit garder le contact avec tout le monde", continue-t-il. "On ne prend jamais des initiatives spectaculaires sans que les personnes ou les organisations directement concernées nous le demandent. Mais ils savent que nous sommes discrets, que nous ne faisons pas de grandes déclarations dans le monde et que cette discrétion peut être utilisée pour organiser concrètement des rencontres".

>> Ecouter Ignazio Cassis sur le rôle diplomatique de la Suisse en Afghanistan :

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis écoute Mario Gattiker, secrétaire d'Etat à la Migration. Berne, le 24 août 2021. [Keystone - Peter Schneider]Keystone - Peter Schneider
Ignazio Cassis sur le rôle diplomatique de la Suisse en Afghanistan / La Matinale / 1 min. / le 25 août 2021

Des personnes employées par la DDC

Dimanche, des personnes employées localement par la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC), ainsi que leur famille, avaient pu être évacuées de Kaboul à Tachkent par un avion de la Bundeswehr allemande.

Ces quelque septante personnes attendaient hier de pouvoir voler vers la Suisse. En outre, trente personnes ayant un lien avec la Suisse ont aussi pu être évacuées de Kaboul.

Cet avion de Swiss aurait dû partir de Zurich pour Tachkent ce week-end déjà, mais en raison de la situation précaire autour de l'aéroport de Kaboul, les partenaires internationaux avaient fortement limité les vols d'évacuation samedi.

La DFAE a donc dû se résoudre à reporter de quelques jours son premier vol de rapatriement.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Un avion de Swiss à l'aéroport de Kloten (image d'illustration). [Keystone - Gaetan Bally]Keystone - Gaetan Bally
Un avion de Swiss a ramené des évacués d'Afghanistan / La Matinale / 1 min. / le 24 août 2021

06h00

Retour sur la journée de mardi

Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan, ont rapporté des médias américains. Ce délai "ne suffira pas" pour évacuer du pays "tous ceux que nous voulons faire sortir", avait auparavant averti le ministre allemand des Affaires étrangères. Paris et Madrid tiennent le même discours et demandent un délai supplémentaire.

Les talibans ont de leur côté exclu tout report. Le porte-parole du mouvement islamiste a aussi invité les Afghans qui cherchent encore à fuir le pays à rentrer chez eux. Les talibans ont en outre demandé aux Occidentaux d'évacuer des étrangers et pas des Afghans qualifiés.

Les pays occidentaux continuent d'évacuer au pas de charge les personnes souhaitant fuir. Selon une responsable de la Maison Blanche, les Etats-Unis et leurs alliés ont évacué 21'600 personnes au cours des 24 dernières heures, soit près de 60'000 au total.

Un avion affrété par le DFAE a atterri dans la nuit de lundi à mardi à Zurich avec à son bord des personnes qui avaient été transférées provisoirement d'Afghanistan vers l'Ouzbékistan. Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles sont en lieu sûr, a fait savoir le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis devant la presse. Quinze Suisses sont encore en Afghanistan, à savoir des personnes qui n'ont pas pu ou pas voulu se rendre à l'aéroport.

>> Le suivi de la journée de mardi : Joe Biden maintient le retrait des forces américaines au 31 août, les Européens veulent plus de temps