Il ne manque plus que des financements pour démarrer les tests grandeur nature avec des anciens Airbus transformés de ce projet initié en 2012 par un pilote de ligne et un chercheur de l’Université de Toulouse.
Le concept existe déjà aux Etats-Unis, mais pas en Europe. Modifiés en bombardiers d'eau avec des réservoirs mis au point par la société Kepplair Evolution et par l’Université de Toulouse, ces Airbus A330 auraient une capacité bien plus grande que les traditionnels Canadair utilisés pour lutter contre les incendies de forêt. Les premiers pourraient embarquer 40'000 litres de produit retardant le feu contre 6000 seulement pour les seconds.
Intervenir massivement dans les moments-clés
Chercheur à l’institut de mécanique des fluides à l’Université de Toulouse, Dominique Legendre a mis au point avec le pilote David Joubert ces réservoirs amovibles qui optimisent le largage et qui permettraient de prolonger utilement la vie de certains long-courriers.
"Quand on regarde a posteriori la dynamique d'un feu", a-t-il expliqué jeudi dans La Matinale de la RTS, "il y a des moments-clés ou des endroits où on aurait vraiment ralenti le feu en intervenant de manière massive".
Les pompiers auraient ainsi pu reprendre le contrôle sur le feu beaucoup plus rapidement qu'avec l'utilisation des moyens traditionnels - Canadair et pompiers au sol.
Des avions à disposition de tous les Etats de l'UE
"L'objectif est que cette flotte rejoigne RescUE, la structure que met en place l'Europe", a précisé Dominique Legendre. "Chaque Etat-membre met à disposition des moyens que l'Europe peut mobiliser lorsqu'il se passe un événement dans l'un des pays-membres. L'idée est que cet avion soit au service de la collectivité".
Entre l’achat d’un avion d’occasion et sa transformation, il faut compter entre 16 à 22 millions de francs suisses. Selon Dominique Legendre, un à deux de ces avions par continent permettrait de lutter efficacement contre les mégafeux.
Ces appareils transformés pourraient aussi être utilisés pour d’autres missions de longue distance, comme le transport de secouristes.
Ariane Hasler/oang