Heinz-Christian Strache était accusé d'avoir oeuvré pour favoriser un de ses proches en échange de dons à son parti et de vacances au soleil, dans ce que la presse avait baptisé "l'Ibizagate". "La chronologie des événements ne laisse pas de place au doute", a déclaré la juge Claudia Moravec-Loidolt à l'issue du procès.
"Les avantages reçus sont irréfutables", avait argué un peu plus tôt le procureur Bernhard Weratschnig, sous le regard attentif du prévenu de 52 ans. "Chaque euro est un euro de trop", avait-il dit, soulignant que les détenteurs de mandat public doivent se tenir au-dessus de tout soupçon.
Ancien vice-chancelier autrichien
Au cours des débats, qui se sont déroulés sur quatre jours début juillet avant de reprendre cette semaine, Heinz-Christian Strache a systématiquement démenti tout acte répréhensible.
L'ex-président du puissant Parti de la Liberté (FPÖ) et vice-chancelier avait vu son sort basculer en mai 2019: une vidéo tournée deux ans plus tôt sur l'île espagnole d'Ibiza avait alors fuité dans la presse. Filmé en caméra cachée, on le voyait proposer des marchés publics à une femme se faisant passer pour la nièce d'un oligarque russe, en échange d'un soutien électoral.
Chute de la coalition et élections anticipées
La séquence avait fait l'effet d'une déflagration, provoquant l'éclatement de la coalition unissant le FPÖ et les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz et des élections anticipées.
Depuis sa démission fracassante dans le sillage du scandale, d'autres révélations sont venues accabler l'ancien numéro deux du gouvernement. Heinz-Christian Strache est ainsi accusé d'avoir détourné plus d'un demi-million d'euros des caisses du FPÖ pour financer son luxueux train de vie, pendant ses 14 années à la tête du parti.
De son côté, le FPÖ, miné par les divisions, est tombé de 26% dans les urnes en 2017 à tout juste 16% en 2019. Il s'est récemment doté d'un nouveau chef, l'ancien ministre de l'Intérieur Herbert Kickl, connu pour sa rhétorique hostile à l'islam et aux migrants.
afp/oang