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Joe Biden accuse la Chine de cacher des "informations cruciales" sur l'origine du Covid-19

Le président américain Joe Biden. [AFP - JIM WATSON]
L’origine du coronavirus fait toujours débat aux Etats-Unis, malgré l’enquête du renseignement américain / Le 12h30 / 1 min. / le 28 août 2021
Joe Biden a accusé vendredi la Chine de dissimuler des "informations cruciales sur les origines de la pandémie" de Covid-19, après la publication du résumé d'un rapport d'enquête du renseignement américain ne tranchant pas sur la question.

"Des informations cruciales sur les origines de la pandémie existent en Chine, et pourtant depuis le début, des responsables gouvernementaux en Chine oeuvrent pour empêcher les enquêteurs internationaux et les acteurs mondiaux de la santé publique d'y accéder", a écrit vendredi le président américain dans un communiqué.

Ce rapport classé top secret a été remis cette semaine à Joe Biden, qui avait donné 90 jours aux services de renseignement américains pour "redoubler d'efforts" afin d'expliquer l'origine du Covid-19.

Le virus du Covid-19 n'a pas été développé "comme arme biologique", et n'a "probablement" pas été conçu "génétiquement", ont conclu ces derniers selon le résumé rendu public.

"A ce jour, la Chine continue de rejeter les appels à la transparence et de cacher des informations, alors même que le bilan de cette pandémie continue de grimper", a-t-il ajouté.

Toujours deux hypothèses envisagées

Mais les renseignements américains sont toujours divisés entre l'hypothèse d'un premier cas causé par une exposition naturelle à un animal infecté, ou bien ayant résulté d'un accident de laboratoire.

Dans le détail, quatre agences de renseignement et le Conseil national du renseignement estiment avec "un bas degré de confiance" que la thèse animale est la plus "probable".

Ils s'appuient notamment, pour justifier leur verdict, sur "les nombreux vecteurs pour une exposition animale" existants, ainsi que sur l'ignorance par la Chine de l'existence du virus avant son apparition.

Agences divisées sur la thèse du laboratoire

"La communauté du renseignement des Etats-Unis juge que les responsables chinois n'avaient pas connaissance en amont du virus avant le début de l'épidémie", est-il en effet écrit dans ce résumé.

Toutefois, une autre agence de renseignement estime au contraire avec "un niveau de confiance modéré" que la thèse d'une fuite de laboratoire est à privilégier, "probablement" via "des expérimentations, la manipulation d'animaux, ou des prélèvements par l'Institut de virologie de Wuhan". Enfin, "des analystes de trois agences" ne se prononcent pas entre l'une ou l'autre des hypothèses.

"Explication plus définitive" impossible

Les services de renseignement s'estiment "incapables de prodiguer une explication plus définitive" pour l'origine du Covid-19 sans "de nouvelles informations" fournies par la Chine, écrivent-ils.

"A ce jour, la Chine continue de rejeter les appels à la transparence et de cacher des informations, alors même que le bilan de cette pandémie continue de grimper", a ajouté Joe Biden dans son communiqué.

agences/vajo

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La recherche "est au point mort", selon des experts de l'OMS

La recherche des origines du Covid-19 "est au point mort" et il est urgent de la reprendre, car plus le temps passe plus elle est difficile à mener, avertissent les experts auteurs en mars d'un rapport sur le sujet pour l'OMS.

"La quête des origines du virus SARS-CoV-2 est à un tournant critique" et "la fenêtre de tir pour mener cette enquête cruciale se referme rapidement", font-ils valoir dans un point de vue publié jeudi par la revue Nature.

Les anticorps déclinent avec le temps: collecter des échantillons (animaux) et tester des gens qui pourraient avoir été exposés avant décembre 2019 donnera donc de moins en moins de résultats

Les experts de l'OMS

"Les anticorps déclinent avec le temps: collecter des échantillons (animaux) et tester des gens qui pourraient avoir été exposés avant décembre 2019 donnera donc de moins en moins de résultats", mettent-ils en garde.

"Notre rapport (...) était destiné à être la première étape d'un processus qui est aujourd'hui au point mort", déplorent ces onze scientifiques.