"Les talibans prônent une idéologie islamiste radicale. Or, les mouvements islamistes sont profondément misogynes. Ils oppressent la femme et justifient cela au nom d’une certaine interprétation – fondamentaliste – de l’islam", explique dans le Point J Myriam Benraad, politologue et spécialiste du Moyen-Orient.
"Il faut bien comprendre que derrière le contrôle et l’oppression des femmes, on a une oppression plus large de la société dans son ensemble", souligne la spécialiste.
"Depuis leur arrivée à Kaboul, les talibans sont en train de mettre en place plein de nouvelles règles. Les femmes ne peuvent pas travailler dans les médias ou dans un bureau. De ce que j’ai entendu, des femmes ont été torturées ou ont reçu des menaces de mort", témoigne Hosai Said, 19 ans, étudiante en journalisme à l'Université de Kaboul et étudiante à l'Université américaine d’Afghanistan (AUAF).
Il y a quelques jours, je suis sortie en ville pour voir ce qui s’y passait. La ville de Kaboul est en quelque sorte sombre. Les femmes étaient entièrement habillées en noir, et moi aussi, parce que c’est dangereux de porter un vêtement de couleur ou qui montre notre corps.
"Les talibans font passer l’idée qu’ils se sont réformés, qu’ils vont ouvrir l’espace politique et culturel aux femmes. Mais les témoignages sur le terrain – à commencer par des ‘signes’ tels que les visages des femmes effacés sur les salons de coiffure – démontrent le contraire", précise encore Myriam Benraad.
Juliane Roncoroni et l’équipe du Point J