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Le pass sanitaire a dopé la vaccination en France - Le suivi du Covid-19 dans le monde

Le pass sanitaire a dopé la vaccination en France. [AFP - Nicolas Guyonnet]
Le pass sanitaire a dopé la vaccination en France. - [AFP - Nicolas Guyonnet]
Longtemps à la traîne en matière de vaccination, la France a plus que rattrapé son retard sept semaines après l'instauration du pass sanitaire. Au Vietnam, la ville d'Hanoï s'est transformée en prison à ciel ouvert après une forte augmentation des cas de Covid-19.

FRANCE - Le pass sanitaire a dopé la vaccination

Globalement bien accepté, le "pass sanitaire Covid" a contribué à installer la France dans le peloton de tête des vaccinations, alors qu'elle était à la traîne, une configuration potentiellement favorable à Emmanuel Macron pour la prochaine présidentielle.

Sept semaines après l'annonce de son instauration par le président Emmanuel Macron, des millions de personnes ont franchi le pas de la vaccination pour éviter les tests à répétition, même si la mesure reste critiquée comme étant discriminatoire à l'égard des non vaccinés. Le cap des 50 millions de primo-vaccinés sur une population de 67 millions de personnes devrait être franchi très prochainement.

En proportion de citoyens ayant reçu au moins une dose, la France a dépassé les États-Unis et l'Allemagne cet été, puis le Royaume-Uni et l'Italie ces derniers jours, selon des données officielles analysées par l'AFP.

Le pays a administré au moins une dose à 72,1% de sa population et affiche, avec la Suède et la Finlande, le taux de vaccination le plus élevé de l'UE: 0,6% de la population reçoit chaque jour une injection.

Rentrée pour 12 millions d'élèves

Près de 12,3 millions d'élèves, avec un masque sur le nez dès le CP (3e HarmoS en Suisse), et 866'500 enseignants, font leur rentrée ce jeudi en France. Collèges et lycées vont contribuer à la campagne de vaccination face à la menace du variant Delta.

Le ministère a retenu le protocole sanitaire de "niveau 2" (sur 4) qui autorise tous les élèves à être accueillis en présentiel et leur impose le port du masque en intérieur, sauf en maternelle (l'enfantine en Suisse).

Un cas de Covid-19 dans une classe en primaire entraînera une fermeture, comme en juin. En cas de contamination au collège ou au lycée, seuls les élèves cas contacts qui ne sont pas vaccinés devront s'isoler une semaine.

Nouveauté en cette rentrée: les collèges et lycées vont contribuer à la campagne de vaccination, ouverte aux plus de 12 ans. Le gouvernement prévoit d'envoyer des "équipes mobiles" dans certains établissements et d'acheminer des groupes d'élèves volontaires vers les centres de vaccination.

NORVEGE - Levée totale des restrictions repoussée

La Norvège a de nouveau différé jeudi la levée totale de ses restrictions sanitaires, sur fond de nombre record de nouveaux cas de Covid-19 ces derniers jours. Oslo a par ailleurs étendu l'offre de vaccins aux 12-15 ans.

"Une poursuite de la réouverture aujourd'hui entraînerait un risque accru de contamination", a déclaré la Première ministre Erna Solberg lors d'une conférence de presse. "Ce risque, nous ne voulons pas le prendre alors qu'il reste si peu de temps avant que tous les adultes aient eu la possibilité de se protéger avec le vaccin", a-t-elle fait valoir.

Le pays scandinave a amorcé avant l'été la levée graduelle de ses mesures sanitaires à mesure que la vaccination anti-Covid progressait et que l'épidémie reculait sur son sol. Face au risque de nouvelle vague de contaminations, il a toutefois différé à plusieurs reprises la mise en oeuvre de sa dernière phase, celle devant se traduire par une quasi-normalisation.

Normalité fin septembre

Jeudi, Erna Solberg a dit viser un retour à une vie normale "fin septembre", quand environ 90% de la population adulte aura été vaccinée. Ce chiffre était de 71,9% mercredi, selon l'Institut norvégien de santé publique, tandis que 89,1% des adultes avaient reçu une première dose.

VIETNAM - Hanoï transformée en prison à ciel ouvert

Des barrières métalliques, du bambou, des fils barbelés, des caisses de bière empilées à la hâte dans les rues de Hanoï pour empêcher les habitants de circuler et de propager le coronavirus donnent à la capitale vietnamienne des allures de prison à ciel ouvert. Les 8 millions d'habitants ont reçu l'ordre de se confiner depuis fin juillet.

Un homme se fait livrer de la nourriture car son quartier à Ho Chi Minh-ville est barricadé, le 20 juillet 2021. [Reuters - Stringer]
Un homme se fait livrer de la nourriture car son quartier à Ho Chi Minh-ville est barricadé, le 20 juillet 2021. [Reuters - Stringer]

Les restrictions de mouvement se resserrent de plus en plus alors que la vague de Covid-19, qui épargne encore relativement la ville, fait des ravages dans le sud, notamment à Hô Chi Minh-Ville. L'objectif des barricades est d'isoler une zone dès qu'un cas de Covid-19 est détecté et verrouiller les quartiers épargnés par l'épidémie.

Pénalisé par la lenteur de sa campagne de vaccination, le Vietnam, salué en 2020 comme un pays exemplaire dans sa lutte contre l'épidémie avec sa stricte politique de quarantaine et de suivi des personnes contaminées, connaît un sévère retour de bâton.

Les autorités recensent plus de 10'000 décès depuis la fin juillet, contre seulement quelques dizaines l'année dernière.

Au Vietnam, 17% de la population seulement a reçu une dose de vaccin et 2,6% des habitants sont entièrement vaccinés. Le régime communiste a du mal à trouver de l'argent et a lancé un appel aux dons parmi la population.

PHILIPPINES - Le seuil des 2 millions de cas de Covid-19 franchi

Les Philippines ont franchi mercredi le seuil des 2 millions de cas de coronavirus. L'archipel continue de faire face à un nombre record de contaminations liées au variant Delta. Ces dernières semaines, les infections quotidiennes ont atteint le niveau le plus élevé depuis le début de la pandémie.

L'archipel a enregistré mercredi 14'216 nouvelles infections, ce qui porte le nombre de cas depuis le début de la pandémie à plus de 2 millions et 33'533 décès liés au Covid-19 sur une population de 110 millions d'habitants, selon les chiffres officiels.

TAIWAN - Première livraison très politique du vaccin Pfizer

Taïwan a reçu ce jeudi une première cargaison du vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19. La livraison a dû être organisée par deux grandes entreprises et une fondation afin de surmonter les obstacles diplomatiques dressés par la rivalité avec Pékin.

Ces 930'000 premières doses font partie d'un accord portant sur 15 millions de doses achetées par des entreprises privées auprès du distributeur chinois Fosun Pharma.

Une bataille politique pour acquérir les vaccins

Taïwan a rencontré d'immenses difficultés pour acquérir suffisamment de vaccins pour l'ensemble de sa population en grande partie à cause de sa précaire position diplomatique sur la scène internationale.

Près de 43% des 23,5 millions d'habitants ont reçu au moins une dose à ce jour, selon le ministère de la Santé. Jusqu'à maintenant, le territoire avait à sa disposition des vaccins AstraZeneca et Moderna.

COREE DU NORD - Les vaccins chinois contre le Covid-19 refusés

La Corée du Nord a refusé quelque 3 millions de doses du vaccin chinois Sinovac contre le Covid-19. Pyongyang a proposé d'offrir ces doses à des pays qui sont davantage dans le besoin, a indiqué ce jeudi l'Unicef.

Le régime nord-coréen, dont le système de santé est notoirement défaillant, a été un des premiers pays au monde à fermer ses frontières afin d'empêcher une propagation du coronavirus apparu chez son voisin chinois. Depuis, Pyongyang a toujours soutenu que l'épidémie de Covid-19 n'était pas arrivée sur son sol, ce dont doutent plusieurs experts.

Cet isolement pèse lourd sur son économie déjà plombée par de multiples sanctions internationales imposées en riposte à ses programmes militaires interdits. En juin, le leader Kim Jong Un a reconnu que le pays faisait face à une "situation alimentaire tendue".

USA - Moderna demande l'autorisation pour une dose de rappel

Moderna a annoncé mercredi avoir soumis à l'Agence américaine des médicaments (FDA) les premières données dans le but d'obtenir l'autorisation pour une dose de rappel aux Etats-Unis.

La société de biotechnologies américaine a fourni les résultats d'essais conduits sur près de 350 participants, ayant reçu cette dose de rappel six mois après leur deuxième injection. Le dosage pour ce rappel est de 50 microgrammes, soit la moitié du dosage des injections initiales.

La FDA a annoncé mercredi qu'un comité consultatif se réunirait le 17 septembre "pour discuter du sujet de doses additionnelles de vaccins contre le Covid-19" et spécifiquement pour étudier la demande de Pfizer pour les personnes de 16 ans. L'avis de ce comité est requis avant une éventuelle autorisation.

Campagne de rappel annoncée

De hauts responsables sanitaires ont annoncé fin août qu'une campagne de rappel des vaccins anti-Covid de Pfizer et de Moderna serait lancée à partir du 20 septembre, pour tous les Américains ayant reçu leur deuxième dose huit mois auparavant.

Des experts se sont montrés critiques de cette décision, annoncée avant que les agences scientifiques ne mènent leur analyse indépendante. De plus, les données disponibles montrent pour le moment que les vaccins restent très efficaces contre les cas graves de la maladie, les hospitalisations et les décès, ce qui reste leur but principal selon eux.

Le sujet de la troisième dose a également ravivé la question des inégalités vaccinales, alors que de nombreux pays n'ont encore eu accès qu'à un nombre très limité de doses, notamment en Afrique.

COLOMBIE - Prédominance du variant Mu

Le nouveau variant du coronavirus, baptisé "Mu" et identifié pour la première fois en Colombie en janvier, est aujourd'hui prédominant dans le pays. Il est à l'origine de la vague la plus meurtrière de la pandémie au printemps dernier, ont indiqué jeudi les autorités sanitaires.

"Effectivement, Mu est le variant prédominant en Colombie et c'est lui qui est responsable de la troisième vague" de contaminations d'avril à juin 2021, a déclaré sur une radio locale une responsable de l'Institut national de santé, Marcela Mercado. "[...] Plus ou moins 60% des décès que nous avons séquencés sont de cette lignée", a-t-elle expliqué.

Les contaminations et les décès ont atteint entre avril et juin 2021 un niveau record, avec alors jusqu'à 700 décès par jour, et un système hospitalier au bord de l'effondrement.

Selon l'OMS, ce variant présente des mutations qui pourraient indiquer un risque d'"échappement immunitaire" (résistance aux vaccins) et des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ses caractéristiques. "Il a déjà été identifié dans plus de 43 pays et a démontré une forte contagiosité", a rappelé Marcela Mercado.

RTSinfo avec les agences

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Les chiffres dans le monde

La pandémie de SARS-CoV-2 a fait au moins 4'529'715 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP mercredi.

Plus de 218'339'530 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués.

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 642'081 décès pour 39'198'268 cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Viennent ensuite le Brésil avec 581'150 morts et 20'804'215 cas, l'Inde avec 439'529 morts (32'857'937 cas), le Mexique avec 260'503 morts (3'352'410 cas), et le Pérou avec 198'329 morts (2'151'010 cas).

Davantage que la vaccination, être malade du Covid-19 accroît le risque de myocardite

Le risque de développer une myocardite a dernièrement été pointé du doigt après l'injection des vaccins contre le Covid-19 de Pfizer et de Moderna, notamment chez les garçons et jeunes hommes.

Mais ce risque serait davantage présent  après une infection par la maladie elle-même, selon une nouvelle étude des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), qui a analysé les données de consultations dans plus de 900 hôpitaux, apportant un argument de poids en faveur de la vaccination.

Les patients atteints du Covid-19 entre mars 2020 et janvier 2021 avaient en moyenne quasiment 16 fois plus de chances de développer une myocardite que ceux n'ayant pas contracté le virus, selon cette étude.

Ce risque était plus prononcé chez les personnes de moins de 16 ans, ainsi que de plus de 50 ans. Chez les enfants, certains cas de myocardites recensés peuvent correspondre à un syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS ou MIS-C), note l'étude.