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De nombreuses voix s'élèvent contre les restrictions à l'avortement au Texas

Des personnes se sont rassemblées en faveur des droits reproductifs au Brooklyn Borough Hall le 1er septembre 2021 dans le centre de Brooklyn à New York. [afp - Michael M. Santiago]
De nombreuses voix s'élèvent contre les restrictions à l'avortement au Texas / La Matinale / 1 min. / le 3 septembre 2021
De nombreuses voix s'élèvent aux Etats-Unis pour dénoncer les restrictions très sévères à l'avortement entrées en vigueur dans l'Etat du Texas, parmi lesquelles de nombreuses stars de la musique ou d'Hollywood sur les réseaux sociaux.

"Nous devrions tous être en mesure de prendre nos propres décisions en ce qui concerne notre santé et notre avenir", déclare ainsi sur son compte Instagram la chanteuse Cindy Lauper.

"Avec l'interdiction extrême de l'avortement au Texas et le nombre record d'Etats adoptant des restrictions sur l'avortement cette année, nous devons nous battre pour la liberté de tous en matière de reproduction", poursuit l'interprète de "Girls Just Want to Have Fun", reprenant à son compte, tout comme sa camarade P!nk ou les actrices Kerry Washington et Eva Longoria, un message du Planning familial.

La nouvelle loi texane interdit l'interruption de grossesse une fois que les battements de coeur de l'embryon sont détectés, soit à environ six semaines quand la plupart des femmes ignorent être enceintes. Une seule exemption est prévue: en cas d'urgence médicale, mais pas en cas d'inceste ou de viol.

"Charia des hommes blancs"

La comédienne et productrice Reese Witherspoon a également réagi pour exprimer sa solidarité avec les femmes du Texas, comme l'humoriste Amy Schumer, la chanteuse Dua Lipa et la top model Bella Hadid.

La chanteuse Lizzo a quant à elle réalisé une courte vidéo où elle fustige une intrusion de la religion dans la loi, appelant au respect de "la séparation de l'Eglise et de l'Etat". "Les gens qui font les lois ne doivent pas foutre leur nez dans ce qui concerne le corps des autres", s'emporte l'artiste, visiblement en proie à une grande émotion, estimant que les dirigeants feraient mieux de se concentrer sur les réponses à apporter à la pandémie de Covid-19.

La championne de tennis Martina Navratilova (18 victoires en grand chelem) a critiqué vertement la loi texane, épinglant ceux qui l'ont votée sur Twitter, photo à l'appui: "Tous des vieux hommes blancs. Qui disent aux jeunes femmes de toutes les couleurs ce qu'elles peuvent faire ou non avec leur corps. La charia des hommes blancs est là".

>> Lire aussi : La Cour suprême laisse en vigueur une loi du Texas restreignant l'avortement

Citoyens encouragés à la délation

Avant le Texas, douze Etats ont adopté des lois dites "du battement de coeur", mais toutes ont été invalidées en justice, parce qu'elles violent la jurisprudence de la Cour suprême qui a garanti le droit à avorter tant que le foetus n'est pas viable, soit vers 22 semaines de grossesse.

L'Etat du Sud a formulé sa loi différemment: il ne revient pas aux autorités de faire respecter la mesure mais "exclusivement" aux citoyens, encouragés à porter plainte contre les organisations ou les personnes qui aideraient les femmes à avorter. Selon la loi, il est prévu que ces plaignants perçoivent au moins 10'000 dollars de "dédommagement" en cas de condamnation, une "prime à la délation", selon ses détracteurs.

ats/fgn

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Le monde de la tech se mobilise

Un site web qui encourage le public à dénoncer des avortements illégaux au Texas s'est vu notifier son éviction par son hébergeur internet. C'est l'une des mesures prises par des sociétés de la tech après l'entrée en vigueur d'une loi qui interdit la majorité des IVG.

Le site prolifewhistleblower.com a été mis en place par le groupe texan anti-avortement Right to Life ("droit à la vie") pour récolter des "tuyaux" ou des dénonciations concernant des personnes et organisations qui aideraient une femme à se faire avorter dans cet Etat conservateur (un proche, un chauffeur Uber, un médecin...) après 6 semaines de grossesse.

Depuis mercredi, une loi y prévoit que ces plaignants perçoivent au moins 10'000 dollars de "dédommagement" en cas de condamnation, une "prime à la délation", selon ses détracteurs.

Uber et Lyft, les deux leaders américains des réservations de voitures avec chauffeur, ont de leur côté annoncé qu'ils couvriraient les frais légaux des conducteurs, en cas de dénonciation contre eux dans le cadre de la nouvelle loi.

Bumble et Match group (Tinder, OkCupid..), dont les sièges se trouvent au Texas, vont créer des fonds de soutien. L'application de rencontres en ligne Bumble veut ainsi "soutenir les droits et des femmes et personnes qui veulent avorter au Texas", a tweeté mercredi l'entreprise fondée et dirigée par des femmes.

Mobilisation nationale prévue le 2 octobre

Cette annonce a déjà suscité une vague de protestations aux Etats-Unis, où des manifestations ont été observées. Par ailleurs plusieurs associations ont appelé à une mobilisation nationale le 2 octobre prochain, avant que la Cour suprême ne se réunisse à nouveau le 4 octobre.

La Marche des femmes et plus de 90 autres organisations, dont le National Latina Institute for Reproductive Health, Planned Parenthood, SHERO Mississippi, Mississippi in Action, Access Reproductive Care-Southeast, The Frontline, Working Families Party et SisterSong, sont derrière cet appel national à la mobilisation et à la défense des droits reproductifs.