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Le Premier ministre japonnais Yoshihide Suga ne brigue pas de nouveau mandat

Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a créé la surprise vendredi en annonçant qu'il ne se représenterait pas à la tête de son parti lors d'une élection interne prévue fin septembre, rebattant ainsi totalement les cartes du pouvoir au Japon. [THE YOMIURI SHIMBUN VIA AFP - RYOICHIRO KIDA]
Le Premier ministre japonnais Yoshihide Suga ne brigue pas de nouveau mandat / La Matinale / 23 sec. / le 3 septembre 2021
Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a créé la surprise vendredi en annonçant qu'il ne se représenterait pas à la tête de son parti lors d'une élection interne prévue fin septembre, rebattant ainsi totalement les cartes du pouvoir au Japon.

"Je veux me concentrer sur les efforts contre le coronavirus et avec cela à l'esprit, je ne me présenterai pas à l'élection" à la tête du Parti-libéral démocrate (PLD), qu'il préside actuellement, a déclaré Yoshihide Suga à la presse à l'issue d'une réunion avec les cadres de la formation politique au pouvoir dans le pays.

"Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas assurer les deux", à savoir lutter contre le Covid-19 et faire campagne pour sa réélection à la tête du PLD, a ajouté Yoshihide Suga. "Il me fallait choisir".

Le Parti-libéral démocrate favori

Le vainqueur du scrutin interne du PLD, prévu le 29 septembre et dont la campagne démarre officiellement le 17 septembre (lire encadré), doit conduire le parti à des élections législatives cet automne. Comme le PLD (droite nationaliste) domine très largement la vie politique japonaise, son chef est quasiment assuré de devenir Premier ministre.

Agé de 72 ans, Yoshihide Suga était jusqu'ici considéré comme le favori de l'élection du PLD, en dépit d'une impopularité record de son gouvernement dans les sondages.

Fin août, son gouvernement ne recueillait que 26% d'opinions favorables dans un sondage du quotidien Mainichi, un plus bas jamais atteint jusque-là. D'autres récents sondages le donnaient à peine au dessus des 30%.

Popularité plombée par le Covid-19

Yoshihide Suga a vu sa popularité fondre depuis des mois à cause de sa gestion très critiquée de la pandémie, dont la propagation est toujours très préoccupante au Japon. Le pays subit d'ailleurs depuis fin juin une vague record de Covid-19, avec actuellement autour de 20'000 nouveaux cas quotidiens.

Son gouvernement a tardé à lancer une campagne de vaccination massive et a instauré des états d'urgence à répétition dans le pays depuis le début de l'année. Mais ce dispositif, basé essentiellement sur des recommandations non contraignantes, paraît de moins en moins efficace pour contenir les infections et a commencé à sérieusement lasser la population.

Yoshihide Suga est aussi très impopulaire pour son entêtement à maintenir coûte que coûte les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo cet été, malgré l'opposition d'une nette majorité des Japonais.

afp/vajo

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Déjà plusieurs prétendants au sein du PLD

Fumio Kishida, ancien ministre des Affaires étrangères âgé de 64 ans et déjà candidat déclaré à l'élection du Parti-libéral démocrate (PLD), est dorénavant "favori", car il est à la fois "modéré et expérimenté".

Mais d'autres personnalités plus populaires auprès du grand public, comme le ministre de la Réforme administrative et de la vaccination Taro Kono ou l'ancien ministre de la Défense Shigeru Ishiba pourraient éventuellement se lancer dans la bataille.

Yoshihide Sugam, au pouvoir depuis septembre 2020

Fils d'un cultivateur de fraises et d'une enseignante du département d'Akita (Nord), Yoshihide Suga était arrivé au pouvoir en septembre 2020, s'imposant à l'époque comme l'homme du consensus au sein du Parti-libéral démocrate (PLD) pour succéder au Premier ministre Shinzo Abe, dont il était jusqu'alors le fidèle lieutenant. Shinzo Abe avait démissionné brutalement pour des raisons de santé.

Durant sa brève période d'exercice du pouvoir, au-delà de la lutte contre la pandémie, Yoshihide Suga a notamment maintenu la politique de relance économique qui caractérisait son prédécesseur (les "Abenomics"), sans bouleverser la politique étrangère du Japon, étroit allié des Etats-Unis se méfiant lui aussi de plus en plus de la Chine.

Yoshihide Suga a aussi fixé de nouveaux objectifs environnementaux plus ambitieux pour le Japon et poussé pour la transformation numérique du pays et notamment de son administration.