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En Biélorussie, l'opposante Maria Kolesnikova condamnée à 11 ans de prison

La justice bélarusse a condamné lundi à 11 ans de prison l'opposante Maria Kolesnikova, une des figures de la contestation de l'été 2020. Cette sentence vient couronner la répression de toute opposition au régime d'Alexandre Loukachenko. [SPUTNIK VIA AFP - VIKTOR TOLOCHKO]
L'opposante Maria Kolesnikova est condamnée à 11 ans de prison en Biélorussie / Le 12h30 / 1 min. / le 6 septembre 2021
La justice biélorusse a condamné lundi à 11 ans de prison l'opposante Maria Kolesnikova, une des figures de la contestation de l'été 2020. Cette sentence vient couronner la répression de toute opposition au régime d'Alexandre Loukachenko.

Sa condamnation et celle de son co-accusé, Maxime Znak, à dix ans de prison ont été annoncées par le service de presse de Viktor Babaryko, un autre opposant emprisonné pour lequel ils avaient travaillé. Ils étaient jugés pour "complot visant à s'emparer du pouvoir" et d'"appels à des actions portant atteinte à la sécurité nationale".

>> Relire : Le pouvoir inflexible en Biélorussie, un an après la présidentielle contestée

Le procès des deux opposants, incarcérés depuis 11 mois, avait commencé début août et s'est tenu à huis clos, si bien que peu de détails ont filtré, d'autant que la plupart des médias indépendants, ONG et mouvement d'opposition ont subi une répression sans retenue depuis des mois.

Signe de coeur avec les mains menottées

Selon des images diffusées lundi par des comptes de la messagerie Telegram, Maria Kolesnikova, 39 ans, souriante, a fait un signe de coeur avec ses mains menottées dans la cage de verre réservées aux accusés. Ce signe était l'un des gestes de ralliement durant la contestation de 2020.

La jeune femme avait été arrêtée en septembre après avoir résisté de manière spectaculaire à une tentative des autorités de l'expulser de son propre pays. Selon ses proches, les services spéciaux biélorusses (KGB) l'ont enlevée, puis lui ont mis un sac sur la tête pour la conduire à la frontière ukrainienne.

Refusant de quitter le Bélarus, elle a sauté d'une fenêtre et a déchiré son passeport, ce qui a entraîné son incarcération. Maria Kolesnikova était l'une des trois femmes propulsées à la tête du mouvement de contestation, avec Svetlana Tikhanovskaïa, candidate à la présidentielle à la place de son mari emprisonné, et Veronika Tsepkalo. Ces deux dernières ont fui le pays, sous la pression des autorités.

Milliers d'arrestations

Le mouvement de contestation inédit en Biélorussie, qui a rassemblé des dizaines de milliers de manifestants dans les rues, était apparu en août 2020 pour protester contre la réélection jugée frauduleuse d'Alexandre Loukachenko, aux manettes du pays depuis 1994 (lire les réactions internationales en encadré).

Ce mouvement a été progressivement maté, avec des milliers d'arrestations et les exils forcés ou les emprisonnements de dirigeants politiques de la contestation, de responsables de médias et d'ONG.

ats/vajo

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L'UE dénonce le "mépris flagrant" de Minsk pour les droits humains

L'Union européenne (UE) a condamné le "mépris flagrant" du Bélarus pour les droits humains, après la condamnation lundi de Maria Kolesnikova (lire ci-dessus).

Dans un communiqué, l'UE a réitéré également son appel à la libération "immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques", y compris celles de Maria Kolesnikova et de son co-accusé Maxime Znak, respectivement condamnés lundi à 11 et 10 ans de prison.

L'Union européenne évalue le nombre de prisonniers politiques dans cette ex-république soviétique à "plus de 650", dans le communiqué publié par le porte-parole du chef de la diplomatie des Vingt-Sept, Josep Borrell.

Face à la répression de l'opposition bélarusse, l'UE a adopté des sanctions contre le régime d'Alexandre Loukachenko et a dit en juillet envisager de nouvelles mesures.

Berlin dénonce une condamnation "injustifiable"

Le gouvernement allemand a dénoncé lundi la condamnation "injustifiable" à onze ans de prison de l'opposante bélarusse Maria Kolesnikova, une des grandes figures de la contestation de l'été 2020.

L'Allemagne demande "la libération de tous les prisonniers politiques au Bélarus", a ajouté lors d'un point presse régulier une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Londres réclame la fin de la "répression"

Le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a sommé lundi le pouvoir bélarusse de "mettre fin à la répression" après la condamnation infligée à Maria Kolesnikova, figure de la contestation en 2020, et à son co-accusé.

"La condamnation de Maria Kolesnikova et de Maxime Znak montre que les autorités bélarusses poursuivent leur assaut contre les défenseurs de la démocratie et de la liberté. Le régime de Loukachenko doit mettre fin à cette répression et libérer tous les détenus politiques", a déclaré Dominic Raab sur Twitter.