Le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné, Najib Mikati "ont signé le décret pour former le nouveau gouvernement en présence du chef du Parlement, Nabih Berri", a indiqué la présidence sur son compte Twitter. Le gouvernement de 24 ministres devrait tenir sa première réunion lundi.
La nouvelle équipe comporte des personnalités apolitiques, dont certaines jouissent d'une bonne réputation, à l'instar de Firas Abiad, directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, fer de lance de la lutte contre le coronavirus.
Le pays était sans nouveau gouvernement depuis la démission du cabinet de Hassan Diab, quelques jours après l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth le 4 août 2020, qui avait fait plus de 200 morts et ravagé des quartiers entiers de la capitale.
"Une des pires crises au monde"
La crise économique inédite que traverse le pays depuis l'été 2019 n'a eu de cesse de s'aggraver, la Banque mondiale la qualifiant d'une des pires au monde depuis 1850. Avec une inflation galopante et des licenciements massifs, 78% de la population libanaise vit aujourd'hui sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.
Chute libre de la monnaie locale, restrictions bancaires inédites, levée progressive des subventions, pénuries de carburants et de médicaments, le pays est aussi plongé dans le noir depuis plusieurs mois, les coupures de courant culminant jusqu'à plus de 22 heures quotidiennement.
Les générateurs de quartier, qui prennent généralement le relais, rationnent aussi foyers, commerces et institutions, faute de fioul suffisant, devenu cher et monnaie rare dans un pays à court de devises étrangères et en pleine levée des subventions sur plusieurs produits de base.
De multiples défis pour le gouvernement
De nombreux défis attendent ainsi le prochain gouvernement, notamment la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international, avec lequel les pourparlers sont interrompus depuis juillet 2020.
Il s'agit pour la communauté internationale d'une étape incontournable pour sortir le Liban de la crise et débloquer d'autres aides substantielles.
Depuis plus d'un an, la communauté internationale conditionne son aide à la formation d'un gouvernement capable de lutter contre la corruption et de mener des réformes indispensables.
Elle s'est contentée depuis l'explosion de fournir une aide humanitaire d'urgence, sans passer par les institutions officielles.
ats/ther