"Nous avons toutes les autorisations techniques pour les opérations aériennes", a déclaré Abdullah Hafeez Khan à l'AFP. "Notre premier avion commercial Airbus A320 décollera d'Islamabad pour rejoindre Kaboul le 13 septembre".
73 passagers "intéressés"
"A ce stade, nous avons reçu 73 demandes" de passagers intéressés, "ce qui est très encourageant", a-t-il ajouté, précisant que de nombreuses demandes émanaient d'organisations d'aide humanitaire et de journalistes souhaitant se rendre à Kaboul.
Il s'agit du premier vol commercial annoncé depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, suivie du départ des dernières troupes américaines du pays le 30 août dernier.
Un premier vol passager international - mais non commercial - a lui décollé de Kaboul jeudi, suivi d'un autre, opéré par Qatar Airways, vendredi avec à son bord 158 passagers, dont des Américains, des Allemands, des Canadiens, des Français, des Néerlandais, des Belges et des Mauriciens.
afp/jfe
Plusieurs centaines d'Afghanes entièrement voilées se sont réunies samedi dans l'amphithéâtre d'une université de Kaboul pour exprimer leur soutien au nouveau régime taliban dont la politique à l'égard des femmes suscite l'inquiétude dans le pays comme à l'étranger.
Ces quelque 300 femmes, dont la majorité portait des niqabs noirs couvrant la totalité de leur visage à l'exception des yeux, ont brandi les drapeaux des nouveaux maîtres de l'Afghanistan en écoutant les oratrices venues défendre les mesures du nouveau régime.
Une poignée d'entre elles avaient revêtu la burqa, un voile intégral doté d'une grille au niveau des yeux dont le port était obligatoire sous le premier régime taliban (1996-2001) et de nombreuses femmes portaient des gants noirs, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Une bourde américaine sur la dernière frappe?
Le New York Times a publié vendredi une enquête contestant la version de l'armée américaine à propos de sa dernière frappe en Afghanistan. Elle pourrait non pas avoir tué un djihadiste à la voiture chargée d'explosifs, mais un employé d'ONG avec des bidons d'eau.
Les Etats-Unis ont détruit le 29 août, dans une frappe aérienne par drone, un véhicule à Kaboul, affirmant qu'"il était chargé d'explosifs" et assurant avoir déjoué une tentative d'attentat de l'Etat islamique. La famille du conducteur du véhicule, avait indiqué à l'AFP, au lendemain de la frappe, que dix personnes, dont une majorité d'enfants, avaient été tuées.
Une journée ordinaire
Selon le quotidien américain, qui se base sur des images de caméras de surveillance et sur des entretiens, les déplacements jugés suspects par l'armée américaine du conducteur le jour de la frappe correspondaient à une journée de travail ordinaire.
Le NYT indique aussi, sur la base de vidéos de caméra de surveillance, que le coffre de la voiture était certainement rempli de bidons d'eau que l'homme rapportait chez lui.
Le journal conteste aussi, sur la base d'entretiens avec des experts, la version de l'armée américaine, selon laquelle la frappe aurait provoqué la détonation secondaire d'explosifs rangés dans le coffre du véhicule.
Le porte-parole du Pentagone John Kirby, interrogé sur les révélations du NYT, a indiqué que l'enquête se poursuivait.
"Pont aérien" humanitaire entre l'Afghanistan et les Emirats
Les Emirats arabes unis ont mis en place un "pont aérien" pour acheminer de l'aide humanitaire en Afghanistan en raison de la crise qui a suivi la prise du pouvoir par les talibans, a indiqué samedi à l'AFP un responsable de l'aéroport de Kaboul.
"Depuis le 3 septembre, le gouvernement émirati a activé un pont aérien pour l'aide humanitaire", a déclaré à l'AFP Ibrahim Moarafi, directeur régional de l'entreprise GAAC, basée aux Emirats et chargée de gérer les activités de l'aéroport de Kaboul.
"Depuis ce jour et jusqu'à présent, nous avons reçu et géré 11 vols presque quotidiennement, soit 255 tonnes d'aide médicale et de produits alimentaires", a-t-il précisé.
Plus des deux tiers des 120'000 Afghans et étrangers qui ont fui l'Afghanistan sur des vols d'évacuation ont atterri aux Emirats et au Qatar avant de se rendre vers leur destination finale.
Un chaîne humaine à Genève pour appeler la Suisse à agir
De jeunes Afghans de Suisse ont organisé samedi à Genève une marche qui s'est terminée par une chaîne humaine sur la place devant les Nations unies. Ils ont voulu rappeler à la communauté internationale et à la Suisse leur responsabilité collective d’assurer une protection aux populations afghanes.
Neelab Saidali, Afghane établie en Suisse et membre de l'Association Zeba Watan (Belle patrie), explique dans Forum qu'ils ne pouvaient pas rester inactifs face aux images qui leur provenaient d'Afghanistan.
"A travers cette marche, on appelle la communauté internationale et la Suisse à ne pas donner de la légitimité à ce pouvoir tyrannique en Afghanistan. On leur demande aussi d'assurer une protection aux civils afghans qui sont en dangers. Je pense notamment aux journalistes, aux femmes qui ont défendu le droit des femmes en Afghanistan et à toute ces personnes qui ont travaillé pour des sociétés étrangères."